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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 07:55

 

Merci à Irène pour cette communication!

 

Message de l’émetteur:

Consolation angélique sur la découverte des rouleaux de La Mer Morte grâce à un gentil berger arabe et un bédouin citoyen, recueillis par d' érudites chrétiennes, avec la confiance des conservateurs Juifs.

L'article de fond, remarquablement bien nourri et documenté, peut prendre sa place sur le blog d'Aschkel
Cela fait tout de même chaud au coeur et à la spiritualité,

 

http://www.valeursactuelles.com/histoire/actualités/mystère-de-qumrân20100429.html

 

 

1947. Qui est l'auteur des manuscrits de la mer Morte ?

Le mystère de Qumrân
dans 


 

Manuscrit de QumrânLa Bibliothèque de France consacre une exposition à la plus grande aventure archéologique du XXe siècle.

Dans un climat de tensions intenses, la Palestine vit ses derniers mois sous mandat britannique. Nous sommes au printemps 1947. À la frontière de la Jordanie, ce matin-là, le soleil brûle déjà les falaises arides qui bordent la mer Morte. Près des ruines de Kirbet Qumrân,Mohammed edh-Dhib, un jeune berger de la tribu des Ta’amireh, cherche une de ses chèvres qui manque à l’appel. Il scrute les roches en face de lui, pensant que la bête a pu s’y aventurer. Il découvre un trou où elle peut s’être cachée. Le berger inspecte les lieux. De chèvre, point. Mais une grotte, humide, où le garçon devine plusieurs jarres cylindriques, surmontées d’un curieux couvercle, qui ferme comme une assiette renversée le sommet de chaque récipient. Mohammed soulève quelques couvercles. Il trouve des graines rougeâtres puis, d’une des jarres, il extrait trois rouleaux de cuir couverts d’inscriptions étranges et enveloppés dans des linges puants.

De retour à son campement, le berger montre sa trouvaille à sa tribu. Quelques jours plus tard, accompagné de plusieurs hommes, il retourne à la grotte et récupère quelques jarres. Elles seront utiles pour conserver l’eau. Quant aux rouleaux de cuir, les nomades espèrent en tirer un bon prix. De passage à Bethléem, les Bédouins se rendent chez un cordonnier pour négocier le cuir. Celui-ci, qui tient dans le fond de sa boutique un bric-à-brac d’antiquaire, est intrigué par les inscriptions et achète les rouleaux pour quelques livres palestiniennes. Pensant que ces inscriptions sont rédigées en syriaque, il les montre au supérieur du couvent Saint-Marc de Jérusalem. À son tour, le métropolite, déconcerté par ces écritures mystérieuses qu’il soupçonne être de l’hébreu ancien, acquiert les manuscrits. D’informateur en relais, ceux-ci parviennent jusqu’à Eleazar Sukenik, un brillant professeur d’épigraphie sémitique et d’archéologie à l’université hébraïque de Jérusalem. Très ému, le savant comprend que ces textes sont les plus anciens écrits bibliques jamais trouvés par l’homme ! La plus grande aventure archéologique du XXe siècle commence.

Jusqu’en 1956, malgré les conflits politiques qui embrasent la région, Bédouins et archéologues découvriront en tout à Qumrân onze grottes contenant près de neuf cents manuscrits, certains conservés intacts dans leurs jarres et d’autres disséminés en fragments enfouis dans la terre et mêlés aux brisures des poteries.

Il faudra des années pour déchiffrer et dater ces écrits hébreux, araméens et grecs. Pour la première fois en France, une exposition leur est consacrée à la Bibliothèque nationale, qui en conserve 377 fragments, classés parmi les pièces les plus précieuses de ses collections. Mise en scène dans un décor ocre et sable qui rappelle au visiteur les teintes de la Judée, l’exposition est articulée, avec intelligence, autour de différents espaces qui permettent de connaître le contexte politique, historique et religieux de cette découverte, et de comprendre pourquoi elle a soulevé tant de questions depuis plus de cinquante ans. Hormis l’apport très riche des collections de la BnF – les manuscrits, des monnaies et médailles, des estampes, des photographies, des cartes, des plans, des représentations enluminées de la mer Morte datant du Moyen Âge, des trésors de la bibliothèque de Cambridge –, des objets provenant du Louvre et du musée de la Bible et de la Terre sainte sont exposés.

Un important fragment du rouleau du Temple a été prêté par le Musée d’Israël à Jérusalem. Le cuir de ce manuscrit, qui passe du jaune citron au jaune ambré, est particulièrement fin. L’auteur de ce rouleau aurait vécu après 120 avant J.-C. Il s’oppose aux prêtres du temple de Jérusalem et décrit un temple idéal, parfait, débarrassé de toute impureté. Qui était cet homme ? Appartenait-il à la secte des esséniens comme on l’a longtemps pensé ? Quelle est cette communauté dont les règles de vie sont décrites dans un autre manuscrit ?

Si tous les manuscrits de Qumrân ont été déchiffrés, le secret de leur origine n’est pas encore découvert et ne le sera peut-être jamais. « À Qumrân, on a commencé par donner les réponses et maintenant on se pose les questions », explique Estelle Villeneuve, archéologue, chercheur associé à la maison de l’Archéologie à Nanterre et coauteur du catalogue de l’exposition.

Car le mystère de Qumrân ne s’arrête pas aux manuscrits. Tout près des grottes, le site archéologique de Kirbet Qumrân, découvert au milieu du XIXe siècle par l’orientaliste français Félicien de Saulcy, était à l’abandon. Mais la révélation des manuscrits et surtout des textes évoquant une communauté relancèrent l’intérêt pour le site. Dès 1949, un dominicain, le père de Vaux, entreprit des fouilles. Au cours des six campagnes qu’il fit entre 1951 et 1958, il dégagea avec ses équipes un emplacement de 140 mètres sur 80 environ, composé d’une dizaine de constructions très simples qui contenaient, entre autres, deux grandes salles et quelques ateliers. Il mit à jour un réseau de canaux qui distribuait l’eau vers seize bassins, citernes et piscines.

Travailleur acharné, il dirigea les fouilles dans des conditions climatiques et politiques souvent difficiles. En rapprochant la configuration des lieux dans lesquels il avait observé les éléments caractéristiques d’un centre religieux communautaire et les écrits trouvés dans les grottes, le père de Vaux conclut rapidement que les habitants de Qumrân étaient des représentants de la secte essénienne dont parlent les historiens de l’Antiquité, Pline l’Ancien et surtout Flavius Josèphe, une secte proche des premiers chrétiens qui vivait en autarcie. Selon lui, les premiers esséniens se seraient établis à Qumrân entre 130 et 10 avant J.-C. Le site aurait été abandonné après un tremblement de terre, puis à nouveau occupé en 4 avant J.-C. avant que les esséniens n’en soient définitivement chassés par les armées de Pompée en 68.

Pendant trente ans, personne n’a discuté cette thèse. Certains allèrent même jusqu’à se demander si saint Jean-Baptiste ou le Christ lui-même ne seraient pas passé par Qumrân. Mais, depuis les années 1990, les théories du père de Vaux sont remises en question. Au fur et à mesure que les manuscrits étaient traduits, on s’est rendu compte que seul un quart environ concernait la secte des esséniens. D’autres fouilles effectuées dans la région, notamment en Judée et sur la rive orientale de la mer Morte, ont prouvé que des sites semblables à celui de Kirbet Qumrân y existaient. Malgré des conditions climatiques austères, le bassin de la mer Morte n’était donc pas désert. La thèse de la communauté vivant recluse se fissurait…

Certains archéologues ont imaginé que le lieu avait été occupé par des militaires, par des marchands, ou qu’il s’agissait des vestiges d’une simple villa agricole. « Les archéologues ne sont toujours pas d’accord, précise Estelle Villeneuve, mais dans toutes les interprétations selon lesquelles le site n’était qu’un lieu profane, il y a toujours une faille majeure. La doctrine qui me semble la plus juste aujourd’hui, c’est celle de l’école biblique française de Jérusalem. Ses chercheurs pensent qu’il y a eu une première occupation profane du milieu, dans la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C., suivie d’une deuxième occupation religieuse, mais pas fermée sur le monde comme le pensait le père de Vaux. On a en effet trouvé des ossements dans des jarres et un long mur bas dont la présence est difficile à expliquer selon des critères militaires ou agricoles, mais qui pourrait être un eruv, une enceinte symbolique délimitant l’espace de circulation autorisé le jour du sabbat. »

Ce qui est certain, c’est que les manuscrits n’ont pas été déposés dans les grottes par hasard. Des preuves archéologiques existent que ces grottes ont été creusées intentionnellement et que le rassemblement de toutes les jarres avait été prémédité. Des hommes, probablement à l’approche d’un danger, ont constitué cette bibliothèque pour la mettre à l’abri. Les textes ? Leur datation s’étale depuis le IIe siècle avant notre ère jusqu’au Ier siècle de notre ère : avant leur découverte, le plus ancien manuscrit de la Bible connu datait du Moyen Âge. Ils sont écrits pour la plupart en hébreu et quelques-uns en araméen et en grec.

« C’est parfaitement représentatif de la région et de l’époque auxquelles les manuscrits ont été écrits, dit Michael Langlois, le conseiller scientifique de l’exposition qui travaille à une traduction française d’une partie de ces manuscrits. Les textes bibliques sont rédigés en hébreu, qui était la langue sacrée. Ils sont formés par des feuillets de cuir cousus ensemble sur lesquels le texte est recopié à la main, sans voyelles, comme on le fait encore aujourd’hui. Certains ont dû être traduits en grec car le grec était la langue administrative de cette région depuis sa conquête par Alexandre le Grand. Quant à l’araméen, c’était la langue parlée par tous, en dehors de la maison. »

Mais n’avait-on jamais entendu évoquer ces grottes et ces manuscrits par le passé ? Dès l’Antiquité, Eusèbe, évêque de Césarée, avait bien écrit que des manuscrits hébreux de la Bible, conservés dans des jarres, avaient été découverts près de Jéricho. Au Xe siècle, l’évêque syriaque Timothée racontait lui aussi que des manuscrits avaient été découverts par hasard dans une grotte par un berger qui poursuivait son chien. Mais pas un de ces témoins ne situe les lieux où se firent les découvertes et jamais le nom de Qumrân n’a été cité par aucun texte parvenu à notre connaissance. Malgré toutes les hypothèses des archéologues et des épigraphistes, on ignorera peut-être toujours qui a copié ces textes, qui les a cachés dans les grottes et pourquoi. Sophie Humann

À voir
Qumrân, le Secret des manuscrits de la mer Morte, BnF François-Mitterrand, Grande Galerie, Paris XIIIe, jusqu’au 11 juillet. Catalogue de l’exposition, Éditions de la BnF, 180 pages, 29 €.

À lire
L’Affaire Qumrân, les Découvertes de la mer Morte
, de Jean-Baptiste Humbert et Estelle Villeneuve, Gallimard, coll. “Découvertes”, 130 pages, 14 €.

 

Photo © Facsimile Editions

 

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