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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 22:56

Il est pour moi un des plus importants juif de sa génération, celui qui a donné vie à la langue hébraique moderne

 



Eliézer Ben Yéhouda (de son nom d’origine Eliézer Isaac Perelman) est né le 7 janvier 1858 en Lituanie. Son père et sa mère, Yeouda Leïb et Feyga Perelman, étaient des hassidim et parlaient le yiddish.

 

Eliézer fait sa scolarité dans une école talmudique. Il n’a que 5 ans, lorsque son père décède. Après sa bar mitsva, sa mère l’envoie poursuivre des études dans une yeshiva. Au moment de son adolescence, il emprunte le nom de Lolianov pour éviter d’être mobilisé dans l’armée (la loi dispensant les fils aînés du service militaire et la famille Lolianov étant une famille sans enfant)

 

En 1878, il s’en va à Paris faire des études de médecine, mais trois ans plus tard, il les abandonne. En avril 1879, il publie un article dans un journal, dans lequel il déclare que la résurrection du Peuple d’Israël se fera sur la Terre d’Israël avec pour langue, l’hébreu, car une nation ne peut exister qu’avec une langue commune : «…Si je ne croyais pas à la rédemption du Peuple juif, j’aurais écarté… Permettez-moi de vous demander ce que signifie l’hébreu pour quelqu’un qui a cessé d’être un hébreu ? Rien de plus que le latin ou le grec ! Pourquoi apprendrait-il l’hébreu ?… L’hébreu ne peut revivre que si nous faisons revivre la nation et si nous la ramenons sur la Terre de ses ancêtres. Sans cela, nous serons perdus, pour toujours… La religion juive parviendra peut-être à survivre même en terre étrangère, même si elle doit pour cela changer… Elle connaîtra le même destin que les autres religions. Mais la nation ne peut vivre que sur sa Terre …Les Juifs ne peuvent être un peuple vraiment vivant que s’ils retournent au pays de leurs pères et que s’ils reviennent à la langue hébraïque» Pour la première fois, il adopte le nom de Ben Yéouda pour signer cet article.

 

Il épouse Dvora Yonas, une amie d’enfance et en 1881, il réalise son rêve en montant en Israël. Il arrive à Jérusalem qui est déjà habitée en majorité par des Juifs et y loue un petit deux pièces au-dessus du «marché des fabricants de coton», situé dans la vieille ville. Il travaille tout d’abord pour le compte de journaux locaux, tout en essayant de faire revivre la langue hébraïque et d’en faire une langue parlée, alors que jusque là, durant des générations, cette langue n’était réservée qu’à la prière et à la Tora.

 

Obstiné à ressusciter la langue hébraïque, en 1884, il fonde deux journaux dans lesquels il appelle la population à ne parler que l’hébreu. Il y ouvre une rubrique consacrée aux mots nouveaux qu’il a inventés pour enrichir l’hébreu moderne.

 

Son fils Ben Tsion (qui prendra plus tard le nom de Itamar) naît en 1882. Il sera le «premier enfant hébreu» des temps modernes, car l’hébreu deviendra sa langue maternelle. (Selon certains témoignages de sa famille, Ben Tsion ne parla pas jusqu’à l’âge de 4 ans. Il s’avéra que la mère de l’enfant lui apprenait le russe en secret. Lorsque Eliézer s’en rendit compte, il se mit en colère et interdit à sa femme de continuer. Ce n’est qu’alors que l’enfant se mit à parler. L’enfant n’eut pas le droit de jouer avec d’autres enfants, afin qu’il n’entende pas d’autre langue que l’hébreu) Pour élever son enfant «en hébreu», il lui fallut créer des mots tels que בובה : poupée,   גלידה : glace, אופניים : vélo,…etc

 

Eliézer Ben Yéhouda écrit des livres, enseigne à l’école Haviv (école située à Rishon Letsion qui fut la première où toutes les matières étaient enseignées en hébreu)

 

En 1880, avec l’aide de David Yélin, Eliézer Ben Yéhouda fonde le Comité de la langue hébraïque.

 

En 1891, Dvora Ben Yéhouda meurt de la tuberculose et sa jeune sœur, Hemda, qui était journaliste et écrivain, propose son aide pour élever ses enfants qui sont encore en bas âge. Un an plus tard, elle épouse Eliézer et lui sera d’un soutien et d’une aide considérables.

 

Ben Yéhouda éveilla la colère des orthodoxes de Jérusalem, qui s’opposaient au sionisme et à la renaissance de l’hébreu. Ces derniers le persécutèrent et allèrent raconter au pouvoir ottoman que Ben Yéouda appelait à la rébellion contre lui. Ben Yéouda fut arrêté. Il fut heureusement rapidement relâché grâce à l’intervention du Baron de Rotschild. Certains dirigeants du sionisme lui manifestèrent eux aussi leur hostilité.

 

En 1913, Ben Yéhouda participe à la «guerre des langues», débat concernant la place de l’hébreu nouveau dans le système éducatif juif en Erets Israël. Ce débat fut déclenché quand la société Ezra, qui fournit le financement nécessaire à la création du Technion, exigea que l’enseignement y soit dispensé en langue allemande. Ce débat s’étendit à l’ensemble du système de l’éducation en Erets et en février 1914, cette «guerre des langues» prit fin avec la victoire de ceux qui optaient pour l’hébreu.

 

En 1919, Ben Yéhouda parvient à convaincre le délégué britannique Herbert Samuel de proclamer que l’hébreu est désormais l’une des trois langues officielles du Mandat britannique en Erets Israël.  

 

Afin de faire connaître la richesse du vocabulaire hébraïque, Ben Yéhouda rédigea le dictionnaire qui fut par la suite connu sous le nom de dictionnaire Ben Yéouda. De son vivant, cinq volumes du dictionnaire furent publiés. La rédaction du dictionnaire, qui regroupa en définitive 16 volumes, fut complétée par Naftali Hertz Sinaï en 1959. Ce dictionnaire est un dictionnaire historique : chaque mot y est accompagné de la liste exacte des références où figure ce mot dans les livres anciens. Lorsque Eliézer Ben Yéhouda décida de faire revivre l’hébreu, il se référa à la Bible qui conserva la langue ancestrale à travers les générations. Ben Yéouda n’eut qu’à en extraire des mots, quitte à leur donner parfois un sens plus approprié aux nécessités de l’époque contemporaine. Ceci dit, il inventa également plus de 300 mots.

 

Malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à entraîner grand monde dans son entourage à parler l’hébreu. C’est dans les moshavim de la première et de la deuxième Alya, que l’hébreu moderne prit son élan. Des écoles n’enseignant qu’en hébreu y virent le jour et les questions publiques n’y furent traitées qu’en hébreu jusqu’au jour où l’hébreu s’étendit à l’échelle de l’ensemble du système national.

 

L’impact de Ben Yéhouda fut en grande partie idéologique et symbolique et il est incontestable que c’est Ben Yéouda qui provoqua et stimula le processus de la renaissance de l’hébreu.

 

Eliézer Ben Yéhouda est mort le 21 décembre 1922 (26 Kislev) Il est enterré sur le Mont des Oliviers, à Jérusalem.  Des milliers de personnes assistèrent à son enterrement.

 

A l’occasion du 150 ème anniversaire de la naissance d’Eliézer Ben Yéhouda, l’UNESCO l’inclut parmi les intellectuels, scientifiques et artistes qui ont contribué au développement intellectuel de l’Humanité, aux côtés de Nikolaï Gogol, Joseph Haydn, Eugène Ionesco, Charles Darwin…etc.  

[Mercredi 12/03/2008 14:28]

source : http://www.actu.co.il/
par : Aline Sultan 

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