Quelques analystes y ont même été de leurs commentaires en clamant que c’était un premier pas, que la nouvelle était importante, qu’il s’agissait d’un premier pas vers la réconciliation.
« Il s’agit bel et bien d’une éclaircie au Moyen-Orient », disait même l’un de ces avis autorisés.
Ceux qui n’appartiennent pas à ces milieux qui s’autorisent des trucs, comme le disait Coluche, se demandaient bien comment une telle chose pouvait être possible.
En effet, ces deux mouvements, ces deux « légitimités », le Hamas et le Fatah, ne peuvent pas être en harmonie sur une force de police commune alors qu’ils ne sont d’accord sur absolument rien par ailleurs.
Une force de police est en général l’une des nombreuses conséquences d’un Etat. Sauf cas avéré de dictature, la constitution d’une police suit la création d’un Etat, elle ne la précède jamais.
Le Hamas a mis quelques heures à réagir. Il a démenti formellement tout accord sur une force commune.
Il faut dire que le gouvernement de Mahmoud Abbas proposait cette force commune à Gaza mais pas en Judée –Samarie.
La ficelle était un peu grosse. Les dirigeants du Hamas, que l’on peut soupçonner de tout sauf d’être complètement stupides, n’ont pas mordu à l’hameçon.
"Cela est totalement inacceptable. La manière appropriée d'aborder le dossier sécuritaire passe par une refonte des services de sécurité à Gaza et en Cisjordanie sur des bases professionnelles et nationales, loin de toute collaboration avec l'occupation" israélienne, a déclaré un haut responsable du Hamas, Salah Al-Bardawil" (source AFP).
Et pour ceux des commentateurs qui se sont extasié ce week-end, le Hamas enfonce le clou. "Pour le Hamas, une telle chose n'est pas du tout à l'ordre du jour", a poursuivi M. Bardawil.
Précisons que le dialogue de réconciliation palestinien entre le Fatah et le Hamas entre dans sa cinquième session.
A force de prendre ses désirs pour des réalités
Le Fatah aurait bien voulu présenter un front uni et peser ainsi sur la rencontre Netanyahou-Obama, qui fort opportunément avait lieu le lendemain..
Pour une fois, c’est raté. Les tentatives de manipulation de l’opinion internationale ont trouvé leurs limites, celles du fanatisme du Hamas.
Quand aux analystes et commentateurs des chaines d’info, à l’heure de la mise en ligne de cette petite brève, ils sont toujours en poste.
Il faut dire qu’ils n’en sont pas à une faute professionnelle près.
© Primo, 18 mai 2009