Et oui je sais, je sais ca fait un peu genre on se répète, on ressasse....
Mais moi je serais d'avis de faire un énorme gros mailing aux dirigeants occidentaux dont pour la plupart l'activité favorite est le lèche-babouche, aux trés trés subtils journalistes qui ont tout compris du Proche-orient, qui appellent résistance le terrorrisme.
Bref a tous les aveugles, les dhimmis, ignorants et les c....
Qui placent la menace suprême sur la seule démocratie du Proche-Orient, niant les vrais les vrais dangers, style Pakistan, Iran, se mettant la tête dans le sable.......
Suis-je bête sous le sable il ya le pétrôle, mais bien sur !!!!
En tous cas cela n'enlevera rien à l'excellence tu texte d'Albert Soued comme toujours ! et toujours d'actualité !
Par Albert Soued
Géographie
- Le Moyen Orient est devenu important pour l'Occident au 20ème siècle du fait du canal de Suez et des réserves pétrolières. Ces 2 facteurs perdront de leur importance au fur et à mesure du déroulement du siècle en cours. Aujourd'hui, ce qui intéresse les Occidentaux ce sont les marchés potentiels liés au développement économique des pays de la région. Mais en dehors de quelques poches (émirats, Israël) et de quelques besoins militaires ou de faste, la tendance est au déclin socio-économique du Moyen Orient.
- Dans l'antiquité et jusqu'à la naissance de l'Islam, le Moyen Orient était stratégique parce qu'un lieu de passage entre les 3 continents. Délaissé depuis, il est redevenu stratégique à la renaissance d'Israël qui s'est conjuguée avec le développement des besoins mondiaux en pétrole.
Histoire
- Au début du 20ème siècle, dans le contexte d'un empire ottoman modéré et en déclin, les pays arabes étaient prêts à accepter un état juif en Palestine, qui aurait pu servir de catalyseur pour leur développement. Les interférences étrangères, notamment anglaises, puis américaines ont empêché ce projet, les grandes puissances occidentales ne s'intéressant qu'à l'approvisionnement en pétrole et à son acheminement.
- Pendant un demi-siècle, les pays arabes n'ont jamais souhaité la création d'un état palestinien laïc et démocratique qui aurait été un facteur de trouble pour leurs régimes. L'acceptation d'Israël signifiait également l'acceptation de cet état palestinien. D'où "le triple non" des arabes vis-à-vis d'Israël depuis 1948 (1). Aujourd'hui ils ne veulent pas plus d'un état palestinien qui serait islamique et radical, un facteur de trouble encore plus important pour leurs régimes.
- La nation palestinienne est constituée de tribus arabes sédentarisées, d'immigrés arabes venant notamment de Syrie, d'Irak, d'Egypte et de musulmans africains et asiatiques. Cet ensemble hétéroclite est similaire à celui de la Jordanie, état artificiel créé par les Anglais pour indemniser la dynastie hachémite chassée de Médine et de la Mecque, dans les années 30 du siècle dernier (2).
Religion
- Les 3 religions monothéistes du Moyen Orient sont d'origine sémite. Innovante et singulière, la plus ancienne des trois, la religion juive a été imprégnée par la sagesse des traditions environnantes, notamment sumérienne, égyptienne et tyrienne. Elle ne pratique pas le prosélytisme, ne se développe pas par la conquête et elle est difficile d'accès.
- La chrétienté s'est développée en milieu gréco-romain et païen, tout en gardant certains fondements du judaïsme.
- Issue des 2 premières, la religion musulmane est la plus sémitique des 3 du fait de l'importance de la tradition arabe dans son développement, du moins pour la composante principale sunnite. En Islam, il y a confusion entre religion et politique et la séparation entre l'état et la religion est rare et difficile.
- Les 3 religions ont évolué, la 1ère dans un exil de 2000 ans à travers le monde, les 2 autres par le prosélytisme et les conquêtes. La chrétienté est en nette régression au Moyen Orient. La seule branche du christianisme qui s'y développe est évangélique et c'est la seule qui soit favorable à Israël dans la région.
- Après 2 siècles de pause ou de repli (3), l'Islam repart à la conquête du monde, mû par une doctrine extrémiste issue du centre de l'Arabie, le wahabisme, dont le développement fulgurant est financé par la manne pétrolière. La branche contestataire et minoritaire de l'Islam, la shia'h, n'est pas en reste et, munie de revenus pétroliers et de la science nucléaire, elle cherche à islamiser le monde à travers une eschatologie apocalyptique. Et, dans une compétition qui frôle l'antagonisme, les 2 branches de l'Islam sont pressées d'aboutir avant que leur carburant ne s'épuise.
Société
- La logique cartésienne ou le questionnement talmudique n'ont pas cours dans cette société. Ce qui déroute tous les stratèges occidentaux et explique certaines déroutes américaines en territoire irakien ou afghan.
- L'imagination l'emporte sur la raison, ce qui expliquerait les guerres inutiles menées par des potentats velléitaires contre un état minuscule au régime démocratique. Et l'entrée de la branche minoritaire et contestataire de l'Islam dans la ronde du Moyen Orient, par le biais de l'Iran, complique et précipite le mouvement.
- Aucune proposition de paix actuellement sur la table n'est sérieuse ni viable, car aucune d'elle ne tient compte des réalités du terrain (4).
- Israël reste un exutoire idéal pour les nombreuses frustrations des peuples du Moyen Orient, et, à travers l'éducation et l'information, leurs dirigeants soufflent sur la braise de la haine du Juif, quand cela les arrange (5). Cette attitude est souvent mimée par de nombreux médias européens qui pensent obtenir de cette manière les faveurs arabes.
- Des étincelles de lumière existent néanmoins dans toutes les sociétés du Moyen Orient. Faibles elles n'éclairent pas encore. La tendance actuelle est à l'alignement sur le plus fort, ou à défaut, sur le plus-disant ou le plus extrémiste.
- Au lieu d'être les porte-parole objectifs des tendances extrêmes, pour des raisons de sécurité de leurs agents locaux ou d'incompréhension de la situation, les médias occidentaux devraient en permanence amplifier "ces étincelles de lumière" qui restent la dernière chance de ce Moyen Orient au bord du précipice.
Perspectives
- Pourquoi un état naissant dépourvu de moyens a-t-il pu intégrer en son sein 650 000 réfugiés juifs des pays arabes et dont personne ne parle aujourd'hui, alors que 22 pays arabes ont toujours refusé d'intégrer les 650 000 arabes qu'ils ont fait fuir de Palestine, et devenus après 3 ou 4 générations, plusieurs millions, les parquant dans des camps indignes ?
- Pourquoi continuer à enseigner la haine du Juif dans les écoles publiques et coraniques, dans les sermons et les médias d'état des pays arabes et des territoires autonomes palestiniens, si par ailleurs on recherche vraiment un compromis pacifique ?
- Pourquoi un Juif n'aurait-il pas le droit de vivre en paix en territoire arabe palestinien (6), alors que des centaines de milliers d'arabes palestiniens vivent en paix en Israël et y prospèrent ? Deux poids et deux mesures.
Le jour où les pays arabes pourront répondre sans passion à ces trois questions simples, alors commencera une ère nouvelle au Moyen Orient. Les réponses exigent un changement de mentalité et de perspective qui se mesure dans le temps en générations. Dans l'attente, il faudra beaucoup de patience et d'abnégation pour juguler un embrasement général de la région, embrasement souhaité par de nombreux extrémistes. On n'empêchera pas des conflits locaux. L'acquisition de territoires par Israël lui sera encore nécessaire pour qu'il puisse les monnayer contre une trêve (7). Et de trêve en trêve, on parviendra dans quelques générations à obtenir la lumière au Moyen Orient, grâce aux étincelles éparses qu'on aura su conserver et amplifier.
Notes
(1) Pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d’Israël, pas de négociation avec lui.
(2) Ainsi les Palestiniens ont déjà une patrie en Jordanie où ils représentent les 2/3 de la population. Ils ont une 2ème patrie dans les territoires autonomes de l'ex-Palestine et bientôt une 3ème à Gaza, région dissidente.
(3) Depuis l'arrivée de Bonaparte en Egypte.
(4) Prenons l'exemple de l'ouverture de paix syrienne qui n'a d'autre but que de desserrer l'étau américain. Elle implique la restitution du plateau du Golan par Israël à la Syrie. Or ce plateau a été conquis suite à une offensive syrienne contre Israël en 1973. En dehors de son intérêt stratégique sur le plan militaire et sur le plan de l'approvisionnement en eau, ce plateau a appartenu à la Syrie moins longtemps qu'il n'a appartenu à Israël, depuis son annexion. Territoire très peu dense, il est peuplé aujourd'hui de presqu'autant de Juifs que de Druzes. Or les Druzes étaient prêts à faire allégeance à Israël, si cet état était ferme et clair dans ses intentions.
(5) L'antisionisme est une forme nouvelle d'antisémitisme qui existe dans le monde entier et il n'est pas l'apanage des pays arabes exclusivement. Il se résume au refus de la dignité d'un état souverain pour les Juifs. Une minorité de Juifs y adhère selon des motivations diverses, notamment la "haine de soi".
(6) Tout juif qui s'égare et entre en territoire palestinien est un homme mort, alors qu'Israël héberge des dizaines de réfugiés noirs et musulmans du Darfour, qui n'ont pas d'autre havre que ce pays, après avoir parcouru 3000 km à pied, dans le plus complet dénuement, et qui sont considérés par les Arabes comme des parias et massacrés sans pitié.
(7) Ce qui rend toute cession de territoire, acquis lors d'une guerre imposée, inutile et nuisible, sans contrepartie sérieuse et tangible.