Les pays que l’on qualifie généralement comme faisant partie de “l’axe du Mal”, et de manière plus élargie ceux qui vivent des régimes totalitaires ou moyen-âgeux, sont généralement gouvernés par des hommes qui savent mieux que quiconque lire la carte politique mondiale et en tirer profit de manière très habile. Dernièrement, le Président syrien Bachar El-Assad déclarait sans l’ombre d’un scrupule “qu’il n’y a pas de place dans le monde pour les faibles”, et son collègue de Corée du Nord a très bien analysé les changements qui se sont produits à la Maison Blanche.
L’arrivée au pouvoir de Barack Obama tranche de manière singulière avec celle de Ronald Reagan en 1981. L’actuel hôte de la Maison Blanche a été accompagné depuis les début de sa campagne électorale et jusqu’à ce jour par une nuée protectrice de tout ce qui compte dans les médias américains et internationaux, ainsi que dans un très grand nombre de chancelleries à travers le monde. Incarnant la jeunesse, le renouveau, le progrès, le modernisme, la revanche des pauvres sur les nantis, des anciens esclaves sur leurs négriers et toutes ces valeurs à la mode dans le village planétaire. Mais cela suffit-il pour en faire un Président respecté sur la scène internationale? L’attitude des organisations et pays prédateurs semble montrer que non. A l’opposé d’Obama, l’élection du Président Ronald Reagan avait été précédée et suivie de moultes moqueries et sarcasmes. Dans le microcosme politico-médiatique, beaucoup décrivaient l’ancien acteur hollywoodien comme un homme superficiel, illettré et manquant de sens politique minimal. L’Histoire a prouvé le contraire. A cette époque, “l’Empire du Mal” était incarné dans l’Union Soviétique, puissance autrement dangereuse que l’Iran, le Pakistan, la Syrie, la Corée du Nord et Al-Qaïda réunis! Et pourtant, c’est sous sa présidence que s’est écroulé la château de cartes communistes. Pour cela, Ronald Reagan a su montrer qu’il possédait un sens génial de la tactique politique: non seulement, il a opté pour des positions très fermes et sans concessions à l’égard de Moscou, mais il a également poussé l’URSS à la faillite économique, jusqu’à rendre gorge, en l’attirant dans la fameuse course de “la Guerre des Etoiles”. Il s’agissait de s’assurer la maîtrise du ciel et de l’espace grâce à des systèmes hyper sophistiqués de satellites et autres objets volants. En réponse, l’Union Soviétique consacra des sommes astronomiques (!!) – certains disent jusqu’à 80% du budget – pour concurrencer les Etats-Unis dans l’armement conventionnel ou nucléaire.
Aujourd’hui, d’anciens responsables de l’ère communistes reconnaissent “que ce plan de Reagan qui apparaîssait alors comme complètement stupide a en fait déséquilibré le régime soviétique jusqu’à le terrasser définitivement”.
Face aux menaces actuelles qui entourent le monde libre, qu’elles soient terroristes ou nucléaires, il n’est n’est pas certain que le gentil et souriant Barack Obama ait les mêmes aptitudes stratégiques que son ancien prédécesseur. Les Etats-Unis et le monde libre semblent impuissants à trouver une solution pour enrayer les vellités nord-coréennes ou iraniennes, ainsi que la vague islamique qui menace l’Occident.
L’Iran, et encore plus la Corée du Nord seraient très sensibles à des sanctions économiques extrêmement fortes et brutales, mais ce n’est pas la direction que prend la Communauté internationale et les Etats-Unis à leur tête. Obama et son Administration se montrent autrement plus inquiets du fait qu’une chambre d’enfants puisse être rajoutée à une maison de Bet El ou Kedoumim, que des dangers qui se trament dans la géopolitique mondiale. Il est plus facile de montrer des dents envers des pays démocratiques et éthiques comme Israël.
Cette attitude attentiste et timide, rajoutée à la volonté exprimée par Obama de dialogue et conciliation à tout prix, est immédiatement traduite dans les capitales concernées comme une occasion de poursuivre leur politique néfaste et dangereuse. Pourquoi s’en priveraient-elles d’ailleurs?!
Le monde manque aujourd’hui hélas d’un leader, à l’image de Reagan, qui serait à même de promouvoir une politique ferme envers les voyous qui règnent ici et là. En politique internationale, ce n’est pas par le sourire, la gentillesse ou les courbettes que l’on arrivera à mater les dirigeants malfaisants.
Ce qui est grave, c’est que l’Histoire l’a déjà maintes fois prouvé, au prix de millions de morts qui auraient pu être évités, et les dirigeants de nombreux pays “éclairés” sont encore aujourd’hui incapables de discerner les risques d’une telle attitude.
Arrivé sous les risées et les quolibets, Ronald Reagan avait finalement réussi à rentrer dans l’Histoire comme l’un des meilleurs présidents que les Etats-Unis aient connus, même s’il ne fallait pas trop faire d’efforts pour cela, après un Jimmy Carter! A l’opposé, Barack Obama, auréoléé d’un état de grâce inhabituel et d’un crédit illimité, risque de mener son pays, et le monde libre avec lui, vers de cruelles déconvenues.
Si par sa politique aux herbes douces, Obama arrive un jour à faire stopper les programmes nucléaires iranien ou nord-coréen comme par enchantement, s’il parvient à transformer le monde arabe en zone de paix et de progrès, et s’il réussit à vaincre le terrorisme hégémonique islamique, on pourra lui tirer notre chapeau et reconnaître que sa méthode a été efficace.
Mais en attendant, on peut se permettre d’en douter fortement…