
Les pressions américaines sur Israël semblent s’intensifier à un rythme accéléré et on apprenait lundi matin, par le Washington Post, que les États-Unis pourraient réduire le soutien qu’ils apportent régulièrement à Israël lors des votes à l’Onu. Cette éventualité serait envisagée par l’administration Obama “si Netanyahou n’accepte pas de geler la construction dans les implantations”.
C’est dans ce contexte que le Premier ministre a pris la parole, pour la première fois depuis son entrée en fonction, devant les membres de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense. Lors de son intervention, Netanyahou a notamment souligné qu’Israël “ne construirait pas de nouvelles implantations et évacuerait les points de peuplement non autorisés”.
Il a toutefois ajouté que “le sort des localités existantes serait fixé dans le cadre d’un règlement permanent”. Netanyahou a encore précisé qu’il était impossible de paralyser la vie des résidents de Judée-Samarie et que les revendications des Usa, qui exigeaient le gel de la construction dans les localités juives, même pour leur croissance naturelle, n’étaient pas réalistes.
Netanyahou a indiqué par ailleurs qu’Israël était prêt à reprendre immédiatement les pourparlers avec les Palestiniens sans conditions préalables. Il a précisé qu’Israël ne souhaitait pas régenter la vie des Palestiniens mais n’accepterait pas en revanche qu’ils aient une armée. Mais pour le Premier ministre, il faut poursuivre une politique favorable au processus de paix et aspirer à une normalisation avec les Etats arabes.
Résumant les résultats de sa rencontre avec le président des Etats-Unis à la Maison Blanche, Netanyahou a précisé qu’ils avaient réussi à établir un terrain d’entente pour les questions stratégiques. Il a ajouté que leurs vues concernant les dangers de l’Iran et les droits d’Israël d’assurer sa défense à tout moment avaient convergé. Aucun lien n’aurait été fait, selon lui, entre le dossier iranien et les pourparlers avec les Palestiniens.
Netanyahou a laissé entendre que son gouvernement suivait avec intérêt les réactions des Etats-Unis après les essais nucléaires et les tirs de missiles effectués par la Corée du Nord il y a quelques jours.
Lors des débats, le Premier ministre a affirmé avec force qu’il était responsable de la sécurité d’Israël, même si cela devait le rendre impopulaire. Des propos qui ont été relevés par la cheffe de l’opposition Tsippi Livni, leader du parti Kadima. Livni a déploré ce qu’elle a appelé la dégradation des relations diplomatiques entre Israël et le monde. Elle a encore déclaré qu’il fallait régler le conflit entre Israël et les Palestiniens, non pas pour satisfaire les Etats-Unis mais pour servir les intérêts d’Israël.
Elle a toutefois conclu sur une note positive en déclarant à Netanyahou: “Il y a tout de même un changement que j’accueille favorablement: vous ne parlez plus seulement de paix économique, vous envisagez également le dialogue diplomatique”.
[Lundi 06/01/2009 13:23]