Le président des Etats-Unis Barack Obama a prononcé son discours, très attendu dans le monde entier, depuis l’Université du Caire, s’adressant essentiellement à plus d’un milliard de Musulmans à travers le monde. Après avoir remercié le peuple égyptien pour l’accueil qu’il lui avait réservé, il a souligné qu’il avait l’intention de tourner une nouvelle page dans les relations entre les USA et le monde musulman. Lorsqu’il a prononcé la phrase “Salam Aleikhum”, il a été acclamé et chaudement applaudi.
Obama a su rappeler habilement, dans son allocution, ses origines musulmanes en parlant de son enfance passée en Indonésie, tout en soulignant qu’il était lui-même chrétien. De façon générale, il a parlé de l’Islam de façon très élogieuse, mais il a tout de même déclaré qu’il fallait œuvrer pour la liberté de culte, faisant allusion notamment aux luttes entre les différents mouvements islamistes. Il a également prôné la reconnaissance des droits des femmes qui selon lui pouvaient apporter, comme les hommes, une grande contribution au monde.
Obama a ensuite évoqué le terrorisme mondial qu’il fallait combattre à tout prix, rappelant notamment le terrible attentat du 11 septembre en soulignant: “Ils ont assassiné plus de 3000 personnes, des innocents, et ils ont tué aussi des Musulmans”. Il a ajouté qu’une force militaire ne pourrait pas, seule, résoudre ce problème.
Soulignant que les Etats-Unis n’étaient pas en compétition avec le monde musulman, il a ajouté qu’ils partageaient en revanche des principes communs. Et d’affirmer: “Pour progresser, nous devons faire preuve de franchise, savoir prêter une oreille attentive, nous respecter et chercher un terrain d’entente”. Il a affirmé; “L’Amérique ne sera jamais en guerre avec l’Islam”, suscitant des applaudissements dans l’auditoire.
Il a ajouté: “On ne peut pas s’attendre à des changements immédiats. Mon discours ne réglera aucun problème mais je suis convaincu que pour pouvoir progresser, il faut aborder avec franchise certaines questions débattues généralement en privé. Nous devons apprendre à nous respecter et à tenter de trouver des points communs, comme le dit le Coran”.
Lorsqu’il a déclaré qu’il avait notamment pour rôle, en tant que président des Etats-Unis, de lutter contre tous les stéréotypes concernant les Musulmans, il a eu droit à une véritable ovation. Il a ajouté toutefois que la même attitude devait être adoptée par le monde musulman. Obama a tenu, par la suite, à souligner que l’un de ses prénoms était Hussein.
Evoquant le conflit en Irak, il a déclaré que le peuple irakien était certainement heureux d’être débarrassé du régime de Saddam Hussein. Il a annoncé en outre qu’il comptait procéder progressivement au retrait des troupes américaines en Irak qui devrait se terminer en juillet 2012. Là aussi, Obama a été chaudement applaudi.
Avant de parler du conflit israélo-palestinien, le président Obama a tenu à rappeler la tragédie qu’avait connue le peuple juif durant la Shoah. Il a ensuite précisé que les liens des Etats-Unis avec l’Etat d’Israël étaient “forts et indestructibles”.
“Pendant des siècles, le peuple juif a été persécuté dans le monde entier et l’antisémitisme en Europe a atteint son summum avec la Shoah”. Et de souligner: “Six millions de Juifs ont été assassinés, c’est-à-dire plus que toute la population juive actuelle d’Israël”. Il a ensuite condamné avec véhémence toute tentative de négationnisme.
“Mais d’un autre côté, a-t-il alors ajouté, on ne peut pas nier que le peuple palestinien, tant les Chrétiens que les Musulmans, a souffert. Nombreux sont ceux qui attendent toujours, dans des camps de réfugiés de Cisjordanie, de Gaza ou de pays arabes voisins, de connaître une vie de paix et de sécurité dont ils n’ont jamais bénéficié”. Et d’indiquer: “Ils ont subi des humiliations quotidiennes, survenues avec l’occupation, et c’est pourquoi il ne fait pour moi aucun doute que la situation du peuple palestinien est difficile et l’Amérique ne lui tournera pas le dos”.
Ensuite, Obama a affirmé: “Le seul moyen de satisfaire les aspirations des deux camps consiste à adopter le principe des “deux Etats” où Israéliens et Palestiniens vivront en paix. Il s’agit de l’intérêt des Israéliens et des Palestiniens, mais également des Américains et du monde entier”.
Il a ensuite indiqué clairement que les Etats-Unis ne reconnaissaient pas la légitimité des “implantations” dont l’existence, , selon lui, était contraire aux accords passés. Et d’ajouter: “Il est temps d’y mettre un terme”.
[Jeudi 06/04/2009 14:51]