Comment réagit-on en Israël après le discours, qualifié d’historique, prononcé par Barack Obama, depuis l’université du Caire ? Il est encore trop tôt pour savoir comment le Premier ministre a accueilli les propos du président des États-Unis mais d’après les estimations de la presse israélienne, il devrait saluer les efforts déployés par Obama en vue de rapprocher l’Occident de l’Islam. Toutefois, il ne faut pas oublier que le président américain s’est également prononcé clairement pour la création d’un Etat palestinien et pour le gel des “implantations”.
Netanyahou a réuni trois de ses ministres, Yaalon, Méridor et Begin, pour discuter sérieusement de la question avant de publier une réaction officielle du gouvernement israélien. En attendant, les ministres du Likoud ont visiblement comme consigne de garder le silence tant que leur leader ne s’est pas lui-même exprimé sur la question.
Le ministre travailliste chargé des minorités, Avishaï Braverman, a déclaré que “Obama avait souligné, à juste titre, que l’ennemi commun du monde entier était le fanatisme”. Et d’ajouter: “Nous devons, en Israël, adopter cette approche dans notre société, juifs et arabes, laïcs et religieux”. Il a encore estimé : “L’idée de “deux Etats pour deux peuples” est une solution à laquelle nous sommes liés”.
Le professeur Daniel Herzkowitz, du parti Habayit Hayehoudi, ministre des Sciences, a entendu le discours d’Obama alors qu’il effectuait une tournée dans les localités du Sud du Har Hébron. Il a déclaré: “Obama a omis de préciser, dans son allocution, que les Palestiniens n’ont pas renoncé au terrorisme”. Il a ensuite rappelé que les rapports d’Israël avec les USA étaient fondés sur l’amitié et non sur le dévouement. “Pour ce qui concerne la croissance naturelle dans les localités juives, il faut dire aux Américains: cela suffit”.
Chez les résidents des localités juives de Judée-Samarie, c’est bien sûr l’amertume qui prévaut. Et de préciser: “Barack Hussein Obama préfère adopter les versions mensongères des Arabes, exprimées de façon éhontée, plutôt que la vérité juive qui est dite d’une voix faible et hésitante. Il est temps que Netanyahou, comme Begin et Shamir avant lui, se dresse comme un véritable leader de droite, fier de ses positions, et déclare haut et fort qu’il rejette l’histoire qu’Obama a tenté de réécrire aujourd’hui”.
Dans l’opposition de gauche, on salue bien sûr le discours d’Obama. La députée Youli Tamir a estimé qu’il s’agissait d’une allocution “très importante”. Elle a ensuite ajouté: “Israël peut à présent choisir de rejoindre la voie du dialogue et de l’égalité, ou de rester récalcitrante à la paix et d’être ainsi mis à l’écart de la communauté internationale”.
Le leader du parti d’extrême gauche Meretz, le député Haïm Oron, a déclaré pour sa part, que le gouvernement israélien devait être satisfait des propos d’Obama. Et d’affirmer: “Le discours d’Obama s’est distingué par sa clarté, son désir d’apaisement, sa modération et donne de grands espoirs”.
[Jeudi 06/04/2009 17:07]