Comme certains le savent je suis prof d'histoire d'antiquitité proche-orientale, et la civilisation perse représente une part certaine dans l'étude de cette région. Nombres de nos prophètes y ont vécu.
J'ai donc tout naturellement une affection particulière pour la Perse.
Et je crois pouvoir dire que ce fût une des plus grandes civilisations qui permit au peuple juif de s'épanouir, sans compter l'affreux Haman.
Mon voisin est d'Ispahan, c'est un vieux monsieur qui a quitté sa vie la-bas en 49, sa famille y vivait depuis plus de deux millénaires.
Ses yeux sont pleins de larmes de nostalgie.
Il dit : La perse était si belle, si belle
Khamenei et sa clique ont bouzillé ce magnifique pays, et ont transformé la beauté en salissure.
Voici donc un exemple, là sous nos yeux de comment transformer un paradis en enfer.
Les valeureux perses qui autrefois gagnèrent de si belles batailles contre les grecs, n'ont aujourd'hui plus de forces.
Les tarés d'Haman qui les gouvernent les mèneront à leur perte.
Souhaitons que les occidentaux réagissent et vite
Les Juifs d'Iran
Jour de Shabbat à Shiraz qui compte une importante communauté juive. Les premiers fidèles sont arrivés en Iran il y a plus de 2500 ans.
La communauté juive d'Iran est l'une des plus anciennes de la diaspora puisque les juifs s'y sont installés (c'était le royaume de Perse) depuis le VIe siècle avant JC.
Cyrus-le-Grand, empereur de Perse (-539) l'emporta sur la Babylonie et permit avec Darius II en -423 la reconstruction du Temple (cf. Ezra 6, 14 et le livre de Ezra et celui de Néhémie et Isaïe 44, 28 - 45,1). Cela est vu dans la tradition juive comme l'exemple optimal de la relation des nations à Israël et le modèle de l'avenir.
Il faut lire le livre de Daniel et celui d'Esther pour être transportés dans ce monde. Le monde de l'époque était centré sur des métropoles avec leur culture et leurs dieux (voyez Ezra 1, 3) mais sans une conception nationaliste comme aujourd'hui. Un empire pouvait alors être très composite. L'araméen était pratiqué dans toute la région comprenant des empires différents. Cela crée des affinités entre la culture juive et le trésor historique de ces peuples.
De même, la tombe du prophète juif Daniel se trouve à Soussa (près de la frontière actuelle de l'ran avec l'Iraq). Hamadhan est également célèbre pour la tombe d’Esther et Mordechai, et la synagogue est un important lieu de pèlerinage pour la vieille communauté des Juifs d’Iran.
L'Iran était le pays le plus peuplé de juifs orientaux ; ils étaient 95.000 en 1948, date de la fondation de l'Etat d'Israel. Après une première émigration partielle de 55.000 jusqu'en 1968, selon les statistiques de l'Agence juive et le retour en Iran de 3.000, il en restait encore 60.000 en 1968 et il en reste actuellement 25.000. L'Alliance Israélite Universelle et l'ORT (francophones) et le Joint (américain) ont profondément marqué cette communauté. Cela a entrainé aussi une grande assimilation, la diminution de l'encadrement religieux traditionnel et un développement des mariages mixtes.
Les juifs iraniens avaient obtenus l'égalité des droits dans la Constitution de 1906 et l'oppositon aux juifs n'était pas violente. Ils avaient le droit d'élire un député à l'assemblée nationale (Majlis) mais tout non-musulman-Chiite ne pouvait devenir ministre. Ils étaient peu présents dans les fonctions publiques.
Depuis longtemps, l'Iran a une politique indépendante des pays arabes et de l'Occident face à la Palestine ou face à Israël.
En 1921 déjà, l'Iran gérait ses 30.000 citoyens de Palestine depuis son consulat d'Egypte. Et, en 1934, l'Iran établit son propre consulat à Jérusalem.
L'arrivée de la dynastie Pahlavi depuis 1925 améliora encore les relations avec les juifs et l'Etat juif. Depuis la création de l'Etat d'Israel, le sionisme y a été actif. L'Iran a voté par solidarité contre l'Etat d'Israel mais en même temps, il bâtissait des liens sous le couvert de la protection des biens iraniens en Israel. Dès le 11 mars 1949, l'Iran s'oppose aux pays arabes en reconnaissant Israël.
En fait, ce n'est pas seulement l'originalité islamique de l'Iran qui l'amène à se différencier des pays arabes ni même le fait que les Iraniens ne sont pas arabes ; ce n'est pas seulement le fait que sa langue et sa culture ne sont pas arabes ; c'est le fait que l'Iran n'oublie pas que les Arabes ont été des envahisseurs en Iran, des destructeurs d'une culture millénaire, des dominateurs et qu'ils ont des prétentions précises sur les régions pétrolifèrestrès riches du Khuzestan, deShatt-el-Arab (jonction du Tigre et de l'Euphrate sur la côte) et du Golfe persique que les arabes nomment "le Golfe arabe". Dans les périodes de conflit les plus vifs entre l'Iran et Israël, il a été découvert maintes fois que l'Iran demandait des armes à Israël pour se protéger de ses menaçants voisins et les obtenait secrètement. Il y avait un intérêt commun pour combattre des ennemis respectifs.
A la veille de la révolution de 1979, il y avait encore 100.000 juifs en Iran, ils sont aujourd'hui entre 15 000 et 20 000, vivant principalement dans les trois grandes villes iraniennes que sont Téhéran, Chiraz et Ispahan (ville construite et peuplée par des Juifs, comme celle de Naïn).
Pour aller plus loin :
- Sur les pratiques cultuelles des derniers juifs d'Iran, voir l'ouvrage de Roger Sabbah de Messod, Les Secrets de l'Exode : l'origine égyptienne des Hébreux, éditions Paris : J.-C. Godefroy.
- Sur le langage hébreux-iranien : voir le site en anglais de Jewish Language Research Website[http://www.jewish-languages.org/]