Le missile, un Taepodong 2, serait tiré de la base Dongchang-ni, au sud-ouest de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Entre le 4 et le 8 juillet, le projectile survolerait le Japon et s’écraserait sur l’île américaine d’Hawaï, dans le Pacifique. Cette même île où Barack Obama est né. Ses projections ne relèvent pas de la science fiction mais sont parues dans le quotidien japonais à grand tirage « Yomiuri », sur la base de documents du Ministère de la défense japonais. Heureusement, selon ces sources, le missile nord coréen ne serait pas à même de parcourir les 7 200 kilomètres qui séparent l’île de la base de lancement Nord-coréenne. Non commentées au Japon, ces informations ont aussi été diffusées en Corée du Sud, le voisin et traditionnel ennemi de la Corée du Nord. « En ce moment même Musudan ri et Dongchang-ri sont étudiés pour être les prochains sites du troisième essai nucléaire nord coréen. Ainsi qu’un autre site pour des essais de moyenne portée. Sur la base de ces informations nous surveillons de très près chacun des mouvements de Pyongyang », a affirmé, mercredi matin, Won Tae-Jae, porte-parole du ministère de la défense sud coréen. Pour se protéger de ce spectre nucléaire, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont signé, mardi 16 juin à la Maison Blanche, une alliance stratégique contre la nucléarisation de la Corée du Nord. Qui constitue « un grave danger », selon le président américain. Le régime de Lee Myung-Bak serait placé sous la protection du parapluie nucléaire américain, « pour donner au peuple de Corée du Sud un plus grand sentiment de sécurité », a expliqué le président sud-coréen. Déjà, en avril 2008, le président sud coréen avait rencontré George Bush dans le cadre d’un premier pacte d’alliance stratégique. Les Etats-Unis comptent déjà plus de 28 000 soldats à la frontière nord coréenne. En réaction à l’essai nucléaire nord coréen du 25 mai, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont décidé, vendredi 12 juin, de renforcer les sanctions adoptées après le premier essai nucléaire, en 2006. La Chine, traditionnel allié de la Corée du Nord, s'est engagée, mardi, à appliquer "sincèrement" la nouvelle résolution 1874 de l'ONU. Les sanctions prévoient l'inspection des cargaisons maritimes, aériennes ou terrestre en provenance de la Corée du Nord, l'allongement de la liste des entités nord-coréennes frappées d'un gel de leurs avoirs financiers à l'étranger et l’élargissement de l’embargo sur les armes. Le même jour, le Japon a décidé d'aller plus loin que les Nations Unies en annonçant l'interdiction totale des exportations et de nouvelles restrictions à la circulation des personnes vers ce pays. Ces mesures de rétorsion ont eu pour effet d’agacer un peu plus Kim Jong-Il, premier ministre plénipotentiaire de la Corée du Nord. Dans le Journal officiel de Pyongyang, celui-ci a assuré que tout blocus imposé à la Corée du Nord serait assimilé à un acte de guerre. Au contraire, le programme nucléaire nord coréen devait «contribuer à garantir notre souveraineté, le socialisme, la paix et la sécurité sur la péninsule coréenne dans la région ». Selon l’agence de presse Sud Coréenne « Yonhap news », le principal quotidien du Nord, édité par le Parti ouvrier (parti unique, présidé par Kim Jong Il), le « Rodong Sinmun » aurait décrit la relation entre les deux Corée comme « la plus tendue qu’il n’y ait jamais eu ». La Corée du Nord a accusé violement le Sud d’avoir massé ses soldats à la frontière et réalisé des exercices militaires « alimentant les tensions qui pourraient déboucher sur une guerre » Quelle voie diplomatique pour résoudre le conflit ? Mercredi, au cours d’une rencontre à Moscou, les dirigeants russes et chinois ont appelé le dinosaure nord coréen à reprendre pacifiquement les pourparlers sur le nucléaire. Pour éviter que l’escalade ne se termine en guerre ouverte, le président Barack Obama s'est lui aussi dit "plus que disposé" à reprendre les négociations, tout en maintenant fermement l’application des sanctions. Selon le général américain James Cartwright, il faudrait au moins 4 ou 5 années de plus pour que la Corée du Nord ne menace réellement la côte ouest des Etats-Unis. Néanmoins, selon un rapport du think tank « International Crisis Group », les armes chimiques possédées par la Corée du Nord, sans parler des armes nucléaires, pourraient faire beaucoup de dégât dans la région, si elles étaient utilisées. Cette fermeté internationale contre Pyongyang a pour but de ne pas encourager un chantage militaire de dernière heure du dictateur Kim Jong Il, dont les jours sont semble-t-il comptés. Car le dirigeant communiste n’a pas toujours été réfractaire aux négociations avec son voisin du sud, dont il partage la langue et la culture. En 2000, les deux pays, séparés à l’issue de la Seconde guerre mondiale, avaient entamé la réconciliation dite du « rayon de soleil ». En février 2007 la Corée du Nord acceptait de fermer ses centrales nucléaires, contre la promesse faite par les Etats-Unis de ne pas attaquer le régime communiste. Le Président des Etats-Unis, Barack Obama, a lancé un avertissement à la Corée du Nord. Il se dit "prêt à toute éventualité" contre le régime de Pyongyang. Si, selon un journal japonais, la Corée du Nord lancerait un missile longue portée sur Hawai dans un mois, les Etats-Unis pourraient en faire de même. Le Président Obama déclare "que son armée est prêt a faire face à la menace". Actu.co.il |