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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 05:50
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Yonit MOZES | 15 Juin 2009

Une interview à comparer librement avec les actes et prises de positions du nouveau président aujourd’hui.

[ Interview de Barack Obama dans Atlantic.com ]
 
Jeffrey Goldberg : Je suis curieux de vous entendre sur l’idée sioniste. Pensez-vous qu’elle a la justice de son
côté ?
 
Barack Obama : Vous savez, quand je pense à l’idée sioniste, je pense à la façon dont mes sentiments envers Israël ont été forgés quand j’étais un jeune homme – un enfant, en fait.
 
Quand j’avais 11-12 ans, j’avais un moniteur de colonies qui était un Juif américain. Il avait passé du temps en Israël et pendant les deux semaines de cette colonie il m’a fait partager ses idées sur le retour vers la terre promise et ce que cela avait signifié pour ceux qui avaient souffert de l’Holocauste, et il a parlé de l’idée de préserver sa culture quand on a enraciné au fond de soi l’idée de revenir dans la terre promise.
 
Il y avait quelque chose de si puissant et de si attirant pour moi, peut-être parce que j’étais un enfant qui ne s’est jamais entièrement senti enraciné. Cela a fait partie de mon éducation, de voyager et de connaître l’importance des valeurs et de la culture mais de vouloir aussi un endroit à moi. Telle est donc le premier souvenir qui remonte quand je pense à Israël.
 
Et puis cela se mélange avec une grande affinité avec l’idée de justice sociale qui fait partie, dès le début, du mouvement sioniste et le Kibboutz, et l’idée que non seulement on a trouvé un endroit à soi mais aussi que l’on a l’occasion de recommencer à zéro et de réparer les souffrances du passé. Je trouvais cela très attirant.
 
Q : Vous avez parlé du rôle des Juifs dans le développement de votre pensée.
 
B. Obama : J’ai toujours dit en plaisantant que ma formation intellectuelle s’est faite au travers d’universitaires et d’écrivains juifs, et cela bien que je ne le sache pas à l’époque.
 
Que ce soient des théologiens ou Philip Roth qui m’a aidé à forger ma sensibilité, ou des écrivains populaires comme Leon Uris [l’auteur d’ « Exodus »].
 
Donc quand je suis devenu plus conscient politiquement, mon point de départ, quand je pense au Moyen-Orient, est cette immense attachement émotionnel et cette sympathie envers Israël, conscient de son histoire, conscient des difficultés et de la douleur et de la souffrance que le peuple juif a subi, mais aussi conscient que l’incroyable occasion qui se présente quand un peuple rentre finalement vers un pays et est capable d’essayer de prendre le meilleur de ses tradition et de lui-même. Et évidemment cela est en grande résonance avec l’expérience Afro-américaine.
 
Une des choses les plus décevantes […] c’est la fin de ce que je pense être l’affinité naturelle entre la communauté afro-américaine et la communauté juive, chose qui avait été profondément comprise par les leaders juifs et noirs au début du mouvement des droits civiques mais qui s’est brouillée pour toute une série de raisons sur lesquelles vous et moi n’avons pas besoin de revenir.
 
 
Q : Pensez-vous que la justice est toujours du côté d’Israël ?
 
 
B. Obama : Je pense que l’idée d’un Etat juif en sécurité est fondamentalement juste et nécessaire, étant données non seulement l’histoire du monde mais la persistance de l’antisémitisme, la vulnérabilité potentielle que le peuple juif pourrait encore connaître.
 
Je sais que certains diront que, d’une certaine manière, l’Amérique est devenue un refuge pour le peuple juif, mais si vous avez connu l’Holocauste, cela ne vous donne pas le même sentiment de confiance et de sécurité que l’idée que les Juifs peuvent s’occuper d’eux-mêmes quelles que soient les circonstances. Cela en fait une idée fondamentalement juste.
 
Cela ne vaut pas dire que je suis d’accord avec tout ce que fait l’Etat d’Israël, parce qu’il a un gouvernement, des hommes politiques et, en tant qu’homme politique, je suis profondément conscient du fait que nous sommes des créatures imparfaites et que nous n’agissons pas toujours avec le sens de la justice en permanence présent à l’esprit.
 
Mais l’idée fondamentale d’Israël et la nécessité de préserver un Etat juif en sécurité est, je crois, une idée juste et elle devrait être soutenue ici aux Etats-Unis et à travers le monde.
 
Q.- Pour en venir à la question "kishke", la question de l’attachement viscéral : l’idée que si les Juifs savent que vous les aimez, alors vous pouvez dire tout ce vous voulez à propos d’Israël, mais si l’on ne vous connaît pas –Jim Baker, Zbigniew Brzezinski – alors tout devient suspect. Il semble que dans certains endroits, en Floride et ailleurs, il y ait le sentiment que vous ne ressentez pas les choses de la même façon qu’un sénateur de Sénateur [Hillary Clinton est sénatrice de New York].
 
B. Obama : Je trouve cela vraiment très intéressant. Je pense que l’idée d’Israël et la réalité d’Israël sont importantes pour moi personnellement. Parce que cela entre en résonance avec ma propre histoire de déracinement, avec l’histoire afro-américaine de l’exode, cela décrit comment, dans l’histoire, on a réussi à surmonter de grandes difficultés et on a, avec courage et engagement, réussi à faire sortir la démocratie et la prospérité d’une terre aride.
 
L’une des choses que j’ai aimé en Israël, quand j’y suis allé, c’est que ce pays est une métaphore de la renaissance. Ce que j’aime aussi à propos d’Israël c’est le fait que les gens discutent de ces questions là et qu’ils se posent des questions morales.
Parfois je suis attaqué dans la presse qui dit que je réfléchi trop. Mon équipe me taquine parfois à propos de mes angoisses sur des questions morales. Je pense que j’ai appris, en partie dans la pensée juive, que nos actions portent à conséquences et qu’elles ont de l’importance et que nous devons respecter des impératifs moraux.
 
Si vous regardez mes écrits et mon histoire, vous verrez que mon engagement pour Israël et le peuple juif n’est pas de surface et qu’il est plus qu’une simple manœuvre politicienne.
 
Quant à la question des « tripes », j’ai d’ardents partisans parmi mes amis juifs à Chicago. Je ne pense pas que les gens ont remarqué avec quelle vigueur ils me défendent et à quel point ils occupent une place centrale dans mon succès, parce qu’ils me connaissent depuis suffisamment longtemps pour savoir ce que j’ai dans les « tripes ».
 
Pendant l’épisode Wright [le pasteur, ami d’Obama, qui a tenu des propos incendiaires], ils n’ont pas flanché une minute, parce qu’ils me connaissent et me font confiance et ils m’ont vu agir dans des situations politiques difficiles.
 
 
L’ironie de tout cela est qu’au tout début de ma vie politique à Chicago, certains, dans la communauté noire, m’attaquaient parce que j’étais trop proche des Juifs.
 
Quand je me suis présenté contre Bobby Ruch au Congrès, la perception des gens était que j’étais Hyde Park [quartier résidentiel « bobo » de Chicago, situé près de l’Université], que j’avais tous ces amis juifs. Quand j’ai commencé dans la politique, les deux organisateurs de ma campagne à Chicago étaient juifs et j’ai été attaqué pour cela.
 
Donc j’ai été coincé [littéralement « dans un trou de renard »] avec mes amis juifs, et je trouve curieux de voir aujourd’hui questionner, au niveau national, mon engagement [envers les Juifs],
 
Q.- Pourquoi, à voire avis, Ahmed Yousef du Hamas a-t-il dit ce qu’il a dit à votre sujet [conseiller du Hamas, Yousef, a déclaré : « nous aimons bien Obama, nous espérons qu’il va gagner »] ?
 
B. Obama :Ma position au sujet du Hamas n’est peut être distinguée de celles d’Hillary Clinton ou de John McCain.
 
J’ai dit qu’il s’agissait d’une organisation terroriste et je l’ai condamnée à plusieurs reprises.
 
J’ai dit à plusieurs reprises, et je pense ce que je dis : puisqu’ils sont une organisation terroriste, nous ne devons pas traiter avec eux tant qu’ils ne reconnaîtront pas Israël, tant qu’ils ne renonceront pas au terrorisme et tant qu’ils ne respecteront pas les accords passés.
 
Q.- Cela vous a-t-il embarrassé ?
 
B .Obama : Cela ne m’a pas embarrassé. Je pense que ce qui arrive là est dû aux mêmes raisons que celles pour lesquelles il y a une certaine suspicion à mon égard dans la communauté juive.
 
Ecoutez, nous ne donnons pas tellement dans la nuance en politique, surtout quand il s’agit du Moyen-Orient. Nous voyons les choses en noir et blanc, pas en gris.
 
Je peux imaginer qu’il y en a dans le monde arabe qui se disent : « Voici un homme qui a vécu dans un pays musulman, son deuxième prénom est Hussein, il a l’air plus réaliste, il a appelé à discuter avec des gens, alors il ne va pas se lancer dans le même genre de diplomatie « à la cow-boy » que George Bush », et c’est ce qui leur donne de l’espoir. Je crois que cette perception est tout à fait légitime, tant que mon soutien inébranlable à la sécurité d’Israël reste clair pour eux.
 
Lorsque j’ai visité Ramallah, j’ai rencontré un groupe d’étudiants palestiniens et je leur ai dit, entre autre, la chose suivante : « Ecoutez, les gars, je vous comprends, et je comprends que vous avez besoin d’un pays qui marche, mais sachez que si vous vous attendez à ce que l’Amérique se distancie d’Israël, vous rêvez. Puisque mon attachement, notre attachement à la sécurité d’Israël est non négociable ». Je l’ai dit devant des auditoires qui, s'ils avaient des doutes quant à ma position, n’auraient pas manqué de les exprimer.
 
Lorsqu’Israël a envahi le Liban il y a deux ans, j’étais en Afrique du Sud. Évidemment, ce n’est pas les Etats-Unis, et on y entend plus de commentaires critiques sur les actions d’Israël, alors on m’a posé des questions là-dessus lors d’une conférence de presse, et là, comme pendant tout l’été, j’ai été catégorique sur le droit d’Israël de se défendre.
 
J’ai dit qu’il n’y a pas un seul Etat sur terre qui se laisserait faire s’il avait deux soldats kidnappés.
 
Alors je me réjouis que le monde arabe réalise que je suis prêt à ouvrir un dialogue et prêt à abandonner la politique unilatéraliste de George Bush, mais ce serait une erreur de penser que je suis moins déterminé lorsqu’il s’agit de combattre le terrorisme, de protéger la sécurité d’Israël ou d’assurer la force et la fermeté de l’alliance. Vous ne verrez en aucun cas notre attachement à la sécurité d’Israël se relâcher sous ma présidence.
 
Q.- Que pensez-vous de l’idée de Jimmy Carter selon laquelle Israël ressemble à un pays d’apartheid ?
 
B. Obama : Je rejette catégoriquement une telle caractérisation.
 
Israël est une démocratie vivante, la seule au Moyen Orient. Israël et les Palestiniens ont sans aucun doute des problèmes difficiles à régler afin de réaliser l’objectif d’avoir deux états qui vivraient côte à côte, dans la paix et la sécurité, mais injecter le terme d’« apartheid » dans la discussion ne sert pas cet objectif. C’est émotionnellement chargé, historiquement inadapté, et ce n’est pas ce que je crois.
 
Q.- Pensez-vous qu’Israël soit un boulet pour la réputation de l’Amérique à l’étranger ?
 
B. Obama : Non, non, non. Mais je pense que cette blessure permanente, cette plaie permanente, infecte toute notre politique étrangère.
 
Le non règlement de ce problème fournit un prétexte aux militants jihadistes antiaméricains pour perpétrer des actions inexcusables, et c’est donc de notre intérêt national de le régler, et je crois également que c’est de l’intérêt sécuritaire d’Israël parce que je crois que le statu quo est intenable.
 
Je suis absolument convaincu de cela et une partie des tensions qui peuvent exister entre moi et quelques éléments les plus « faucons » de la communauté juive américaine provient du fait que je ne vais pas adhérer aveuglément à toutes les positions les plus « faucons » juste parce que ce serait plus sûr politiquement.
 
Je veux régler ce problème, et donc mon job, en tant qu’ami d’Israël, est en partie de présenter un miroir et dire la vérité et dire que si Israël construit des implantations sans se soucier des effets que cela a sur le processus de paix, alors nous serons enlisés dans le même statu quo dans lequel nous sommes enlisés depuis des décennies, et que cela n’enlèvera pas la menace existentielle.
 
L’idée qu’une société active, qui réussi et qui connaît une croissance économique incroyable et une vitalité culturelle incroyable est toujours tourmentée par l’idée que tout cela peut s’arrêter n’importe quand, et bien, vous savez, je ne sais pas ce que cela fait ressentir, mais je peux mobiliser mon imagination pour le comprendre. Je ne voudrais pas élever mes enfants dans de telles circonstances. Je veux m’assurer que les citoyens d’Israël, quand ils embrassent leurs enfants et les mettent dans un bus, ne ressentent pas plus cette menace existentielle que n’importe quels parents quand ils quittent leurs enfants des yeux. Alors se pose la question : est-ce que la politique d’implantation conduit à réduire cela sur la durée ou est-ce qu’elle rend la situation pire ? C’est cette question que l’on doit se poser.
 
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commentaires

S
Qu'il parle de tout et de rien, il est toujours aussi peu sincère !!!
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