Une réflexion de notre israélo-canadienne, Thérèse, sur le discours de Netanyahou à Barl-Ilan
Par
Thérèse Zrihen-Dvir
Le discours à Bar Ilan du Premier Ministre Binyamin Netanyahu, n'a au fait, surpris que très peu de personnes. Pour la première fois, le premier ministre Israélien a proclamé tout haut ses intentions, celles notamment, d'accepter un état palestinien aux côtés de l'état Israélien.
Pour un représentant de la Droite, cela tient du miracle.
Pour le parti de la Gauche cependant, c'est certes un succès.
Quand à la Droite, un état palestinien aux côtés d'Israël est de toujours considéré comme un vrai désastre.
Les doléances de l'extrême Droite ne tardèrent guère à chuter (en profusion) sur la table du premier ministre, quelques minutes seulement après son fameux discours.
Mais quel choix avait donc Netanyahu?
Obtempérer aux exigences de la Droite et refuser la main tendue à la paix du président Obama?
Ignorer les changements contemporains tenant place dans tous les pays du monde?
Pourquoi exacerber inutilement les tempéraments?
Netanyahu a intelligemment soupesé la situation et son discours rime à la perfection avec les anticipations d'outre-mer et celles de la majorité de ses compatriotes. L'extrême Droite peut s'offusquer mais n'en reste pas moins secrètement satisfaite si elle évolue, sans trop de tapages, derrière les méandres et les épreuves adroitement clairsemées sur le parcours de la paix initiée par son Premier Ministre.
Il est largement avéré que les Palestiniens ne se jetterons pas sur la main tendue de Netanyahu. Ils sont trop convaincus, comme dans le passé d'ailleurs, qu'ils obtiendront de force ce qu'ils ne peuvent obtenir à travers des négociations. Malgré leurs nombreuses défaites, ils restent confidents et fermes dans leur foi qu'ils réussiront un jour à évincer les juifs d'Israël, de la Palestine, leur Palestine. Et ainsi, nous assisterons à la reprise des belligérances, initiées de façon sporadique ces derniers jours sur la ligne démarcative entre Gaza et Israël. Les roquettes aussi rechutent à nouveau sur les territoires et villes israéliennes.
Il est présumé que les conditions annexées à la création d'un état palestinien aux côtés d'Israel, seront estimées inacceptables, voire révoltantes par les palestiniens, qui s'y opposeront avec véhémence.
Netanyahu a demandé en premier lieu, qu'Israël soit reconnu comme un état juif par le monde arabe, les palestiniens inclus. Jérusalem est la capitale incontestée d'Israel et ne sera jamais divisée. L'état palestinien qui sera créé, devra être démilitarisé, sans espace aérien. Les réfugiés palestiniens y auront la possibilité d'être intégrés.
N'oublions pas que toutes les concessions territoriennes accordées jusque là aux palestiniens ont été considérées par ces derniers comme une "faiblesse". Prenant en considération le répertoire lugubre datant depuis le traité de paix signé avec Arafat, qui ne peut en aucun cas, être ignoré par les israéliens et leurs dirigeants, il est estimé que Netanyahu ne se ruera pas comme ses prédécesseurs dans cette entreprise, mais attendra patiemment les résultats sur le terrain avant d'en libérer un pouce. Le récent et cuisant fiasco de Sharon qui ordonna le démantèlement de la bande du Gouch Katif, séparant Gaza des agglomérations israéliennes, rend toute fiabilité aux intentions authentiques des palestiniens, insensée. Ces derniers ne cessent de transformer tous les terrains qui leurs furent octroyés en champs de tir de roquettes, menaçant les villes avoisinantes Israéliennes. Tous les efforts d'Israel d'ériger un pont de confiance entre les deux peuples ont à ce jour échoué.
Mais, Obama veut la paix, la Gauche Israélienne aussi, et ainsi le rituel des erreurs, les uns résultant d'une soif inassouvie d'une vie paisible, d'une lagune de paix; l'autre d'un calme grincheux, illusoire et temporaire lieront à nouveaux les deux dirigeants d'états.
La balle se trouvant maintenant entre les mains des Palestiniens, il ne nous reste plus qu'à attendre leurs réactions qui ne tarderont pas à se concrétiser ou plus précisément, à se faire sentir. Si les dernières expériences, si pénibles furent-elles pour toute la région, ont rendus les palestiniens un peu plus sages, un peu plus déterminés à investir dans la paix, dans la coopération contre le mal, dans une fraternité oubliée depuis tant d'année, l'espoir n'est pas tout à fait mort.
Certains sont fermement optimistes, moi, je reste sceptique, réservée, et vous? Qu'en pensez-vous? Allons-nous voir la naissance d'une aube nouvelle, baignée de paix, d'entente et d'harmonie? Ou bien, allons-nous revivre l'inlassable lutte contre la terreur, contre la menace de mort qui ne cesse de guetter les Israéliens dans chaque recoin du monde?
Thérèse Zrihen-Dvir