Et obama, a parlé du Darfour ?
Il y a quelques années, le grand lider maximo Kadhafi faisait une tournée triomphale en Afrique, continent qu’il espère un jour réunifier sous sa houlette sous l’appellation d'Etats-Unis d’Afrique (lire sur Primo Kadhafi le prophète, juin 2007)
En géopolitique, il faut laisser du temps au temps pour voir se réaliser ses projets. Mais Kadhafi est bigrement têtu.
Et son influence dans le sommet de l’Union Africaine pourrait fort bien être déterminante.
Réunis dans la bonne ville de Syrte, en Libye, les dirigeants africains se sont mis d'accord sur la proposition libyenne visant à transformer l'Union africaine et étendre ses prérogatives en matière de défense, d'échanges internationaux et diplomatiques.
Le document obtenu par l'Associated Press est considéré comme une étape capitale de la vision du leader libyen Mouammar Kadhafi d'un gouvernement fédéral qui présiderait aux destinées des "Etats-Unis d'Afrique".
Ahmadinejad, pourtant invité d’honneur, a préféré surseoir à sa participation. Il faut dire qu’il a pas mal de gens à pendre et à emprisonner en Iran. Cela lui prend beaucoup de temps.
Aujourd’hui, 20 personnes ont été pendues en place publique. Il parait qu’il s’agissait de trafiquants de drogue. Un président nouvellement élu n’a pas le temps de se payer un voyage, fût-ce pour rencontrer ses frères d’armes et de pensée.
Proclamé l'an dernier "roi des rois traditionnels d'Afrique", Kadhafi a émis le souhait que les Iles Caraïbes (dont la Guadeloupe et la Martinique) fassent un jour partie de son organisation, ainsi que l’Ile de la Réunion.
Il s’agit certainement de définir l’espace vital du continent africain, lequel ne tient aucun compte des distances, comme on peut le constater.
Les présidents des Etats africains, une fois le projet des Etats-Unis d’Afrique affirmé, ont pris une bien curieuse décision pour des pays qui veulent acquérir toute leur place dans le concert des nations.
La CPI au sommet
Car ce sommet a été l’occasion pour ces chefs africains de refuser de s’associer à la traque d’El Béchir, président du Soudan. Celui-ci est sous le coup d’un mandat d’arrêt international dressé par la CPI pour crimes de guerre.
Il faut dire que 300.000 morts au Darfour, cela fait désordre dans le CV d’un chef d’Etat africain. Et la cour Pénale a enfin décidé de sévir. Il aura fallu 5 longues années pour parvenir à ce résultat.
Comme par un fait exprès, deux femmes, membres d’une ONG irlandaise, sont enlevées par des hommes armés sans que le Soudan, qui est censé avoir l’œil sur son territoire, n'intervienne.
"Nous faisons notre travail et allons libérer les deux otages au cours des prochaines heures", a déclaré samedi le ministre soudanais de l'Intérieur, Ibrahim Mahmoud Hamad. Il déclare ceci avec d’autant plus d’enthousiasme et de certitude qu’il sait parfaitement où ils sont.
Selon un haut responsable de la faction de l'Armée de libération du Soudan,"Ce sont des tribus arabes appuyées par le gouvernement" qui sont responsables. Les deux femmes enlevées, une Irlandaise et une Ougandaise, ont été kidnappées à la résidence de l'ONG Goal à Kutum, dans le nord du Darfour.
Ces enlèvements font suite à ceux de quatre membres de la section belge de Médecins sans frontières (MSF), un Français, une Canadienne, un Italien et un Soudanais, libérés au bout de trois jours en mars, puis, en avril, d'une Française et d'une Canadienne, membres d'Aide médicale internationale (AMI), remises en liberté après trois semaines de captivité.
À chaque fois, ces enlèvements se sont bien terminés pour les otages, le Soudan se faisant le principal acteur de leur libération.
Enlever quelques humanitaires occidentaux pour ensuite leur rendre la liberté, voilà qui vous place un homme et contribue à redorer son blason quelque peu terni.
Avec un peu de chance, l’Irlande remerciera le gouvernement soudanais en cas d’issue heureuse.
La politique, c’est un métier. Le « dictatorat » aussi.
C’est pourquoi El Béchir et le Roi des Rois Kadhafi abusent du procédé.
Ahmadinejad, qui détient en otage des membres du personnel de l’ambassade britannique, en a maintes fois éprouvé l’efficacité.
Il faut bien distraire le gogo occidental qui ne connaitra jamais les tenants et aboutissants du grand jeu d’échec stratégique qui est en train de se dérouler sous ses yeux.
Les analystes à qui nous confions la lourde tâche de penser à notre place sont bientôt en vacances.
Pour une fois qu’il y a du soleil !
Pierre Lefebvre © Primo, 4 juillet 2009
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