Lors des élections qui l’ont porté au pouvoir, le président des Etats-Unis Barack Obama a bénéficié du soutien de la communauté juive qui a voté en masse pour lui. A présent, quelques mois après son entrée en fonction, il a tenu à rencontrer plusieurs de ses leaders les plus influents afin de leur donner des précisions sur sa politique vis-à-vis d’Israël.
Et dans la nuit de lundi à mardi (heure israélienne), Obama a reçu à la Maison Blanche plusieurs dirigeants communautaires qui semblent avoir été satisfaits de l’entretien qu’il leur a accordé. A l’issue de cette rencontre, ils ont en effet déclaré qu’Obama semblait « optimiste quant à la possibilité de parvenir à une solution acceptable au sujet des implantations ».
Au total, il y avait 16 délégués de 14 organisations diverses, représentant notamment l’AIPAC, l’organisation de la conférence des présidents, l’union des communautés juives ainsi que le mouvement d’extrême gauche Shalom Ahshav (la paix maintenant).
Obama a déclaré qu’il avait pour objectif de « résoudre les problèmes démographiques d’Israël en appliquant la solution de deux Etats pour deux peuples ». Il a ajouté qu’Israël devait faire son « examen de conscience » sur la question palestinienne et qu’il était prêt à en parler ouvertement avec les Israéliens , en tant qu’ami sincère, pour les aider ».
Obama aurait en outre repoussé les allégations selon lesquelles il adopterait des positions unilatérales et n’exerçait des pressions que sur Israël concernant le « gel des implantations ». Il a affirmé qu’il appliquait une politique équitable et faisait pression autant sur les Palestiniens et les Etats arabes en précisant que « chaque camp devait remplir ses obligations ».
Obama a toutefois admis que malgré cela, c’était toujours la question des implantations qui faisait la une des médias. Cette anomalie a été soulevée par une autre invitée d’Obama, Marla Gilson, déléguée de l’association Hadassah, qui a eu la nette impression que cette partialité « embarrassait le président Obama ».
Comme l’ont dit bien d’autres avant lui, Obama a prétendu que l’occasion qui se présentait à l’heure actuelle pour promouvoir le processus de paix était limitée dans le temps et qu’il ne voulait pas la manquer. Les leaders juifs sont sortis de cette réunion avec le sentiment qu’Obama était « un ami sincère d’Israël » ….
L’un des délégués présents, Abraham Foxman, de la Ligue anti-diffamation (ADL), a indiqué, après cette entrevue, que le président avait admis que le fossé était encore grand entre les camps mais avait ajouté qu’Israël et les Etats-Unis déployaient de nombreux efforts pour le combler. Obama aurait insisté, pendant cette rencontre, sur les engagements pris par les Etats-Unis, rappelant qu’ils devaient garantir la sécurité d’Israël et conserver les relations étroites entre les deux pays.
Concernant les menaces du régime iranien, Obama a estimé qu’il ne fallait pas fixer de calendrier précis pour l’instauration d’un dialogue avec Téhéran. Il a toutefois tenu à souligner que « si l’Iran n’acceptait pas de parlementer, il faudrait envisager d’autres moyens d’avancer dans ce domaine ».
Dans ce contexte, rappelons que d’après un sondage de la chaine télévisée américaine CBS, la cote de popularité du président des Etats-Unis serait en baisse de 6 % par rapport au mois dernier et de 11 % depuis trois mois. Il bénéficierait actuellement du soutien de 57 % de la population. Plus précisément, 48 % des personnes interrogées sont satisfaites de la façon avec laquelle l’administration américaine traite la crise économique alors que 44 % la critiquent. De façon plus générale, il ressort tout de même de cette enquête que plus de la moitié du public américain pense qu’Obama cherche à traiter trop de dossiers à la fois alors qu’il n’est en fonction que depuis quelques mois.
[Mardi 07/14/2009 11:21]