
TENSIONS Mardi14 juillet 2009
Source : Temps présent
Le colonel Kadhafi veut «démanteler» la Suisse
Ces propos hostiles ont été tenus vendredi à L’Aquila lors d’une séance du G8 consacrée à l’Afrique. L’agence de presse officielle libyenne en a fait état dimanche, information aussitôt reprise par différents journaux arabophones et relayée, lundi soir, par la RSR. Cette provocation intervient près d’un an après l’arrestation musclée d’Hannibal Kadhafi, le fils du colonel, et de sa femme, le 15 juillet 2008 à Genève. Une arrestation qui a déclenché une crise sans précédent entre Berne et Tripoli. Et qui vaut à deux Suisses d’être toujours retenus contre leur gré en Libye.
Mouammar Kadhafi hausse le ton alors que le récent voyage de Micheline Calmy-Rey en Libye semblait augurer d’une certaine accalmie dans les relations tendues entre Berne et Tripoli. Le président de la Confédération a de son côté déclaré à plusieurs reprises qu’il était prêt à rencontrer le leader libyen. Le colonel cherche-il aujourd’hui à faire savoir au monde entier qu’il n’a aucune intention d’accueillir Hans-Rudolf Merz?
Visa enfin obtenu
La visite présidentielle s’annonce effectivement très délicate. Mais si le leader libyen, habitué à souffler le chaud et le froid, a accusé la Suisse d’être le «bailleur du terrorisme international», la situation s’est quelque peu détendue sur un autre plan: le nouveau chargé d’affaires suisse vient d’obtenir son visa pour la Libye après plusieurs mois de tracasseries administratives. Le Département fédéral des affaires étrangères confirme l’information. Le diplomate se rendra prochainement à Tripoli pour y diriger l’ambassade.
«Le colonel avait, il y a quelques mois déjà, demandé à son ambassadeur à New York de proposer le démantèlement de la Suisse à l’ONU. Ce dernier a refusé, ce qui lui a valu d’être rappelé sur le champ à Tripoli», rappelle Hasni Abidi. Pour le directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen, les attaques du leader libyen contre la place financière suisse ne sont pas sans lien avec l’affaire UBS. «Le colonel veut marquer son retour et sa réhabilitation par Washington», analyse-t-il.
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