Suite de notre affaire ouighour !! |
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L’organisation islamiste Al Qaida aurait menacé de s’en prendre aux chinois d’Algérie pour venger les musulmans ouïghours de Chine après les émeutes du 5 juillet. Par delà les frontières, ces « solidarités » musulmanes interrogent : « la base » Al Qaida est-elle présente en Chine ? De Riyad à New York. D’Alger à Urumqi. Insensible aux frontières, oublieuse des différences culturelles, la nébuleuse Al Qaida a réagi aux émeutes qui opposent l’ethnie musulmane Ouïghour à la majorité Han depuis le 5 juillet dernier en Chine. |
Mercredi 15 juillet, l’ambassade de Chine à Alger a appelé les 50 000 ressortissants chinois d’Algérie à la plus grande prudence. « L'Ambassade de Chine en Algérie appelle particulièrement les entreprises chinoises et leurs personnels à veiller davantage à leur sécurité et à renforcer les mesures de sécurité », indique le communiqué, cité par l’AFP. Et ce « au vu de la situation qui a suivi l’événement criminel du 5 juillet ». Selon un cabinet d’analyse des risques basé à Londres, la Chine aurait reçu des menaces d’Al Qaida au Maghreb islamiste (Aqmi) pour se venger des « exactions » commises contre la minorité musulmane au Xinjiang. Le 5 juillet dernier, les Ouïghours, musulmans turcophones d’origine mongole, ont violemment manifesté à Urumqi, capitale du Xinjiang. Ils demandaient au gouvernement de faire la lumière sur la mort inexpliquée de deux ouvriers ouïghours au cours d’une bataille avec des Hans, le 26 juin. Armés de pierres et de bâtons, des Ouïghours s’en sont sauvagement pris aux Hans. Le bilan provisoire fait état de plus de 150 morts et de 1000 blessés. En grande majorité des Hans. La tension entre les deux ethnies n’est pas récente. Les Ouïghours de Chine, qui revendiquent l’indépendance, se plaignent de discriminations et de persécutions religieuses. Vendredi dernier, Wang Lequan, Secrétaire général du parti communiste du Xinjiang a décidé de fermer les mosquées d’Uruqmi, capitale de la province, au grand dam des Ouïghours. « Déjà qu’on n’a pas le droit de se rendre en pèlerinage à la Mecque sans l’autorisation du Parti, maintenant ils ferment les mosquées », se plaignait un musulman après cette interdiction. De son côté, le président de la province, Nur Baikeli, un Han, estimait que le « terrain de la religion devenait un champ de bataille de plus en plus important contre les ennemis ». Le Xinjiang, ancien Turkestan oriental, compte 9 millions de musulmans. Dans l’ensemble de la Chine, principalement taoïste et bouddhiste, vingt millions de musulmans seraient présents. Mais l’autre ethnie musulmane de Chine, les Huis, est dispersée dans l’ensemble du territoire. Mieux intégrée à l’ethnie majoritaire, les Huis ne mènent pas de combats indépendantistes. Et semblent moins susceptibles de se fier au miroir aux alouettes de l’extrémisme religieux. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères chinois Qin Gang, a affirmé mardi que la Chine restait combative contre le terrorisme. « Les émeutes du 5 juillet visaient à saboter la Chine et son unité ethnique. Elles ont été orchestrées par trois forces – le terrorisme, l’extrémisme religieux et le séparatisme – dedans et en dehors de la Chine », a expliqué le représentant chinois lors d’une conférence de presse. Alors que le Xinjiang possède une frontière commune avec le Pakistan, les séparatistes ouïghours sont accusés de bénéficier d’une aide extérieure. Le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM), principale organisation séparatiste ouïghour, est considéré depuis 2002 par les Nations Unies comme une organisation terroriste. Les autorités chinoises n’ont de cesse de clamer que l’ETIM est liée à la mouvance islamique. Cette organisation a en effet commis plusieurs attentats, notamment à Kashgar en 2008, au nom du « djihad » islamiste. Lors de la conférence de presse, le porte-parole de la diplomatie chinoise a également indiqué que les « propos incitant l'antagonisme interethnique et la contradiction religieuse autour de cette question [étaient] irresponsables. » En Turquie, quelques jours après les émeutes à Urumqi, plusieurs milliers de personnes ont défilé contre la répression du peuple Ouïghour. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’est élevé vendredi dernier contre une « forme de génocide ». « En 1949, les Ouïghours étaient 3,29 millions, ils sont à présent presque 10 millions, soit trois fois plus qu'il y a 60 ans. De quel génocide ethnique parle-t-on? », a rétorqué le porte parole chinois. |