Autrement dit: si les gens de Wall Street avaient changé "de nature et de comportement", selon les dires d'Obama, les réformes du système financier n'auraient pas été nécessaires.
Obama croit donc qu'il est possible que les hommes changent de nature et par conséquent de comportement après un événement fâcheux qui les atteint, au portefeuille, par exemple. Bel optimisme en vérité ou méconnaissance totale de la nature humaine. Disons plutôt naïveté insondable et ignorance crasse des hommes et de ce qui les meut, mais pas seulement: ignorance crasse de l'histoire des peuples et des civilisations, des enjeux politiques et des différends théologiques profonds comme les grandes failles de l'océan. Obama croit en une seule chose, c'est à la magie du verbe, mais de son verbe à lui. Erreur profonde; son verbe à lui ne vaut que les phrases du téléscripteur qui fait défiler les mots qu'il doit prononcer, et, qui une fois dites, disparaissent pour toujours des écrans géants, comme ils disparaissent de la mémoire des hommes qui ont écouté ses phrases.
Rappelons nous son discours prononcé au Caire le 4 Juin, panégyrique de l'Islam, de la civilisation arabo-musulmane, de son apport à l'humanité jadis, et de ses promesses en des lendemains qui chantent, aujourd'hui. Obama espérait sans doute, qu'en échange de son discours, les Musulmans changeraient, selon ses dires, "de nature et de comportement", comme les requins de Wall Street précisément. Profonde déception du naïf: rien n'a changé, ni en Afghanistan, ni au Pakistan, ni en Irak, ni en Iran, ni nulle part ailleurs. En échange de ses belles phrases laudatives du monde musulman, Obama n'a obtenu qu'une intensification de la guerre, une poursuite de l'armement nucléaire de l'Iran et un immobilisme total des partenaires arabes sensés faire avancer le shmilblic au Moyen-Orient. Je préfère le mot "shmilblic" à "pourparlers de paix, négociations avec l'Etat hébreu", ou tout autre vocable pompeux, les uns plus creux que les autres.
Le modus operandi d'Obama est immuable: D'abord il donne: de l'argent aux banquiers de Wall Street, des courbettes au Roi d'Arabie, des manifestations d'espoir (I am excited) dans la manière dont se déroulaient les élections en Iran, avant que les résultats et la suite ne soient connus, et attend en échange des bonnes choses et des résultats qui correspondent à ses attentes. Les résultats étant systématiquement contraires à ses attentes, il est déçu. Déçu par la nature humaine, déçu que les gens et les événements n'évoluent pas conformément à ses prévisions. Dernière étape il va punir ceux qui ne régissent pas comme il l'espérait; en commençant par Israël, bien entendu. C'est tellement plus facile que donner la leçon aux Talibans. Une punition légère d'abord, de semonce, qui consiste à réduire les vivres à l'Etat hébreu, en attendant de punitions plus sévères qui consisteraient à réduire la fourniture de pièces détachées aux armes acquises par Israël aux Américains.
Pour l'instant on est là: Deux cas de figures sont possibles: le premier c'est une transformation légère de la nature et du comportement d'Obama, à savoir que la naïveté fasse place à un peu plus de réalisme, et le second c'est que sa naïveté soit définitivement indécrottable. Pour plus de détails, interrogez les psychanalystes de vos connaissances car je ne mes risquerai pas à un diagnostic médical, j'ignore si ces choses là peuvent changer.
Le monde commence à s'interroger: et si ce Monsieur était à la fois naïf et sourd à la cacophonie qui se moque de ses beaux discours, et s'il y avait erreur sur la personne et si l'habit ne faisait pas le moine?
Les amateurs de People continuent à l'encenser mais de plus en plus de voix s 'élèvent pour stigmatiser le vide sidéral que produisent ses prises de position et ses discours. Il est vrai que le verbe est puissant et créateur mais pas le verbe d'Obama, le Verbe avec un très grand V. qui se rie du verbiage du naïf qui occupe aujourd'hui la Maison Blanche.