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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 07:05


Barack Obama - JPG - 61.9 ko



Le Lobby OBAMA (J.Street, financé par G. Soros)

http://forward.com/articles/110371/

Par James Kirchick
Traduit par Marc Brzustowski

Publié le 22 juillet 2009, dans l’édition du  31 juillet 2009.

Lorsque le groupe autoproclamé “pro-Israël, pro-pacifisme » J Street a été fondé, il y a un peu plus d’un an, nombreux étaient ceux dans la communauté juive qui prédisaient qu’il aurait peu sinon aucune influence dans la formulation de la politique étrangère américaine. Alors que les Juifs Américains sont, sur le plan politique, plutôt majoritairement orientés au centre-gauche, ils apparaissent aussi adopter plutôt la vision des faucons en ce qui concerne Israël. Un sondage de 2007 réalisé par le Comité Juif Américain a démontré que la grande majorité des Juifs Américains pensent qu’Israël « ne peut parvenir à la paix avec un gouvernement palestinien dirigé par le Hamas » et que « l’objectif des Arabes n’est pas la réappropriation des territoires occupés, mais plutôt la destruction d’Israël » - des vues radicalement aux antipodes du soutien de J Street pour des négociations avec le Hamas et sa tendance à accuser Israël de faire obstacle au processus de paix.

Le relativisme moral de J Street a été exposé en pleine lumière dans sa réaction à l’opération « plomb durci » à la fin de l’année dernière. Nul autre que le Rabbi Eric Yoffie, chef du mouvement réformiste et l’un des plus importants dirigeants juifs libéraux, a sermonné l’organisation dans ses quelques pages (de bulletin), décrivant sa dénonciation de l’opération militaire israélienne contre le Hamas, comme « très mauvaise » et « profondément douloureuse ». En dépit de ses revendications, J Street ne représente pas le principal courant d’opinion juive dans ce pays, et serait totalement isolé en Israël, où la population juive était presque unanime dans son soutien à (l’opération) « Plomb Durci ». En dépit de ce rejet de la vision de J Street par la communauté juive, l’organisation semble avoir gagné le soutien le plus important d’entre tous : l’Administration Obama.

Le 13 juillet, le directeur exécutif de J Street, Jeremy Ben-Ami, s’est joint à un groupe trié sur le volet de dirigeants juifs pour une rencontre à la Maison Blanche avec le Président Obama. Le thème de la rencontre consistait à aplanir les tensions qui n’ont pas manqué d’émerger entre la communauté pro-israélienne et l’Administration, tensions ravivées par la propension récente à faire pression et critiquer publiquement Israël. C’est dans l’exécution de ses manœuvres stratégiques –en forçant Israël à faire des choses que ses leaders et sa population réprouvent –que J Street a fait la preuve qu’il était (un outil) de grande valeur pour Obama.

Aussi bien Obama que J Street ont fait une fixation sur le thème des implantations. L’un comme l’autre semblent croire qu’un gel des implantations est la clé qui ouvrira les portes à la paix au Moyen-Orient – si ce n’est à la paix globale. Dans leurs analyses, seule une pression américaine peut mener à une solution, comme si les Israéliens étaient trop bornés et paranoïaques pour comprendre ce qui peut être le mieux dans leur propre intérêt ( en effet, on a rapporté qu’Obama a dit aux dirigeants juifs rassemblés qu’Israël a besoin « de s’engager dans une sérieuse introspection » -quelque chose que notre Président, en tant qu’auteur de non pas un mais deux mémoires sur la question, peut revendiquer comme ne relevant pas d’une expertise inconsidérée).

Qui donc alors semble empêcher le plein épanouissement d’une indispensable direction américaine ? D’après le discours de J Street, ce sont les organisations juives instituées qui détournent la politique étrangère américaine en faisant obstruction aux pressions qui, sans cela, mèneraient à la paix. Et qui peut le mieux contrer l’influence de ce présumé « lobby pro-Israël » sinon d’autres Juifs ? J Street et la constellation d’organisations « pro-Israël » d’extrême-gauche apportent un label casher à l’approbation de l’équivalence morale impérieuse autant que bizarre d’Obama. Si l’on plaque Israël dans le rôle de l’obstructionniste, comme ce chauffeur « ivre » auquel il faut confisquer les clés de son véhicule (ainsi que Ben-Ami l’a décrit dans l’un de ses moments les plus candides), Obama aura alors les mains libres pour contraindre les parties à se rendre à la table des négociations de paix. Et ainsi cueilli, un nouvel accord d’Oslo pourrait être arraché à un Israël récalcitrant (quelles que puissent être, du reste, les conséquences désastreuses d’un tel accord – l’édification d’une infrastructure terroriste, une détérioration de l’économie palestinienne, l’approfondissement d’une défiance mutuelle – qui seront alors répétées).

Pour parvenir à cette fin, J Street semble dépenser presque toutes ses ressources à cogner sur les supporters d’Israël. Ceux qui ne sont pas d’accord avec les positions de l’organisation sont dénoncés de façon routinière comme d’ « extrême-droite » ou « extrémistes ». Plutôt que de prêter la moindre attention au terrorisme antisémite meurtrier et de faire obstacle à une théocratie bientôt dotée de l’arme nucléaire à laquelle Israël doit faire face, J Street préfère débiter sans compter des articles de blogues, des déclarations et éditoriaux dans la presse, dénonçant les personnalités qu’il croit être les véritables obstacles à la paix : les partisans fidèles de la défense d’Israël comme le Pasteur John Hagee, le Sénateur Joe Lieberman et l’ancien orateur du Congrès Newt Gingrich.

Dans le même temps, l'organisation n'hésite pas à s’écarter de son chemin pour défendre ceux dont le soutien à l’Etat juif, est au mieux, plus qu’hésitant. Dans les derniers mois, J Street a adopté récemment la cause fameuse d’une obscure représentante (démocrate) au Congrès venue du Maryland, Donna Edwards. En janvier, après la fin de l’opération « plomb durci », Edwards faisait partie d’une poignée de représentants « présents » au vote sur une résolution exprimant son soutien au droit d’Israël de se défendre. Lorsque des dirigeants juifs l’ont directement critiquée, J Street a dépensé 15 000 $ pour Edwards en à peine quelques heures. Ben-Ami a produit une motion de défiance déclarant : «  C’est exactement ainsi que –depuis des décennies- les groupes pro-israéliens institués ont renforcé le mot d’ordre de l’extrême-droite concernant Israël en imposant sa discipline au Congrès » (notons l’homologation comme « extrême-droite » d’une résolution introduite par Nancy Pélosi et soutenue par 390 membres du Congrès). L’effet produit par J Street soutenant des personnages comme Edwards se traduira par l’enhardissement des critiques d’Israël (comme l’Administration Obama sera toujours capable d’en référer à J Street pour valider ceux qu’ils considèrent comme « pro-israéliens » de bonne foi) et l’affaiblissement du soutien solide, bipartisan dont l’Etat Juif a toujours bénéficié au Congrès.

Un sondage de Greenberg Quinlan Rosner publié le mois dernier démontrait que seulement 46% des électeurs enregistrés pensaient qu’Israël était prêt à s’engager pour la paix, une baisse par rapport aux 66%, juste avant l’arrivée d’Obama au Bureau Ovale. De plus, seulement 44% pensaient que l’Amérique devait soutenir Israël, une baisse par rapport aux 71% juste un an auparavant. Il est impossible d’isoler une cause unique pour expliquer ce déclin de la sympathie envers Israël, mais il est certain que le changement de ton à la Maison Blanche y a joué un rôle substantiel. Il est encore plus douloureux de penser que ces activistes ostensiblement « pro-Israël » contribuent et façonnent cette sombre transformation des attitudes du public.

James Kirchick est assistant éditorialiste à The New Republic.

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