Richard Beeston - The Times | Marc Brzustowski : traduction
jeudi 6 août 2009
Il n’existe pas de meilleur endroit pour comprendre la stratégie iranienne que le Parc Laleh au centre de Téhéran, où les jeunes aussi bien que les anciens passent des après-midi entières à s’adonner à un art antique de combat. Les échecs ont contribué, durant des siècles, à aiguiser la mentalité perse et permettent d’expliquer de quelle façon l’actuel régime ourdit ses prochains coups afin de devenir une superpuissance.
D’ici les deux ou trois prochaines années, tout au plus, l’Iran sera en mesure de fabriquer sa première arme nucléaire, obtenant alors sa place de membre du club fermé de l’élite de la planète et s’affichant à égalité avec Israël, en tant que forces dominantes au Moyen-Orient.
Si les efforts diplomatiques pour stopper Téhéran échouent, alors il ne reste plus pour lui qu’un obstacle – la menace ouverte par Israël de détruire les sites nucléaires de Téhéran avant qu’il ne puisse parvenir à la bombe atomique.
Israël a parfaitement la détermination politique et la force militaire pour exécuter une attaque contre les installations nucléaires iraniennes. L’échelle (de cette attaque) peut bien se situer au-delà de tout ce que les forces aériennes israéliennes ont tenté jusqu’à présent, cependant, les forces conventionnelles iraniennes sont périmées et ses lignes de défense restent faibles. On tient pour acquis que les états arabes, dont l’espace aérien devrait être parcouru par les bombardiers et chasseurs israéliens pour atteindre l’Iran, coopéreraient secrètement à une mission visant à amoindrir la menace perse.
C’est bien pourquoi Téhéran investit aussi lourdement dans le Hezbollah, son bras armé libanais. La milice musulmane chi’ite a reconstruit et renforcé son arsenal depuis la guerre sanglante qu’elle a menée contre les Israéliens en 2006. Elle a amassé des dizaines de milliers de roquettes et de missiles capables de bombarder la moitié du pays.
Les planificateurs israéliens ne mettent pas en doute que dès qu’ils prendraient la décision fatidique d’attaquer l’Iran, ils provoqueront de facto des représailles massives sur une échelle sans précédent. Les zones les plus densément peuplées du pays, incluant Tel Aviv, Haïfa et le seul aéroport international d’Israël, l’aéroport Ben Gurion, tomberaient instantanément sous le feu du Hezbollah.
Israël est en capacité de prendre "la reine" de l’Iran (sur l’échiquier). Mais, dans la manœuvre, il pourrait aussi se mettre lui-même en échec.
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