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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 08:13
La guerre est enclenchée depuis longtemps (info # 012209/9)
Par Guy Millière
F-15
© Metula News Agency 



http://www.menapress.com/




L'Iran estime que l’administration Obama n’est pas très loin de partager l’idée que sans « entité sioniste », le Proche-Orient se porterait mieux





A lire les journaux en France, à regarder la télévision, on pourrait imaginer que tout va bien ou presque sur terre. Des faits sont énoncés, que nul ne se donne la peine de mettre bout à bout. Un attentat a lieu en Irak ou au Pakistan. Un accrochage a lieu avec des talibans en Afghanistan, très loin.

 

Hugo Chavez rend visite aux dirigeants russes et signe avec eux des contrats. Les dirigeants iraniens rendent public un texte définissant leur politique étrangère, mais on va, dit-on, bientôt négocier avec eux.

 

Les Etats-Unis ont un président qui « veut la paix », tend la main à tous les ennemis de l’Occident, coupe les budgets militaires et plante des germes de socialisme dans son pays, et nul ne songerait à lui reprocher quoi que ce soit : sa cote de popularité, montrent les sondages, se situe, dans toute l’Europe occidentale, au dessus des 90% d’opinions positives.

 

Un seul pays se trouve régulièrement incriminé dans les media français, Israël. Et les dénonciations d’Israël sont si fréquentes, qu’elles semblent aussi normales que l’air qu’on respire.

 

Il y a quelques semaines, des journaux scandinaves ont repris des accusations de trafic d’organes censé être effectué par des soldats hébreux ; cela a été présenté par des politiciens européens comme relevant de la « liberté d’expression », et nul ne s’est indigné.

 

Ce fut ensuite un rapport de l’Organisation des Nations Unies accusant Israël de crimes de guerre abominables, et pas le moindre chroniqueur des grands media n’a relevé ce que ces accusations avaient de monstrueux et d’infondé.

 

Sur les sites de magazines, on trouve des questions intéressantes, telles celle-ci, disponible chez Marianne : existe-t-il un risque de « fascisme à l’israélienne » ?

 

On pourrait songer, en se laissant prendre par l’air du temps, que si l’Etat d’Israël disparaissait, tout serait lisse, calme, paisible ou presque. Il resterait, bien sûr, quelques éléments de pollution atmosphérique à conjurer par des injections massives de taxe carbone, mais on pourrait globalement se sentir rassurés.

 

On pourrait se consacrer aux débats essentiels qui font les gros titres : Martine Aubry a-t-elle fraudé pour prendre la tête du parti socialiste ? Olivier Besancenot est-il facteur à plein temps ? Faut-il interdire la burqa et le burqini ?

 

Quand le bonheur intérieur brut, conçu par l’économiste altermondialiste Joseph Stieglitz, va-t-il remplacer le produit intérieur brut, et permettre enfin des calculs économiques prenant en compte la longueur de l’herbe des pelouses et le temps dont on dispose pour boire un apéritif avec des amis grâce à la réduction du temps de travail ?

 

En consultant des journaux français d’il y a soixante dix ans, il m’arrive d’avoir l’impression qu’ils dépeignaient les mêmes choses que je lis aujourd’hui, à quelques points près. On pouvait imaginer, à l’époque, que tout allait bien ou presque.

 

Des faits étaient énoncés que nul ne mettait bout à bout, comme aujourd’hui. On n’évoquait pas l’Irak, l’Iran ou le Pakistan, non, mais on parlait de Chine ou de Japon, d’accrochages et de batailles, très loin.

 

On rendait visite aux dirigeants d’Union Soviétique, et on passait des accords avec eux. Adolf Hitler définissait sa politique étrangère, et on se promettait de négocier avec lui.

 

Les Etats-Unis étaient dirigés par un Président qui voulait la paix, tendait la main, coupait les budgets militaires, plantait des germes de socialisme dans son pays : ce Président avait diminué de quarante pour cent les dépenses consacrées de la défense dès 1933. Et il déclarait encore, le 9 septembre 1938, que son pays ne rejoindrait aucune alliance destinée à arrêter Hitler.

 

Et cela le rendait très populaire de ce côté ci de l’Atlantique. Israël n’existait pas et ne pouvait donc se trouver incriminé, mais les accusations contre les Juifs étaient si fréquentes, qu’elles semblaient procéder de la normalité.

 

Des journaux accusaient déjà les Juifs de trafic d’organes, d’être des buveurs de sang, des criminels, et cela faisait partie de la libre parole, clamait-on. Nul n’accusait des Juifs d’être fascistes, mais on leur attribuait de multiples complots. On aurait pu songer, alors, en se laissant prendre par l’air du temps, que si les Juifs disparaissaient, tout serait lisse, calme, paisible.

 

Nul ne parlait de pollution atmosphérique, bien sûr, mais on savait se consacrer aux débats essentiels : Maurice Thorez était-il un « fils du peuple » ? Les « deux cents familles » tiennent-elles l’économie française ? Le bonheur apporté par les congés payés venait balayer toute forme d’inquiétude et ouvrir au bonheur intérieur, première étape vers le bonheur intérieur brut. 

 

Je ne pense, bien sûr, pas que nous sommes, comme il y a soixante dix ans, à la veille d’une guerre mondiale. Non : je pense que c’est infiniment plus grave, et que nous nous trouvons dans une guerre mondiale qui est enclenchée depuis longtemps, et qui se mène par d’autres moyens que les guerres conventionnelles d’autrefois.

 

Je ne pense, bien sûr, pas que nous sommes en état d’aveuglement. Non encore : je pense que c’est infiniment plus préoccupant, et que nous sommes bien au delà de l’aveuglement.

 

Je pense que, s’il y a soixante dix ans, le mot d’ordre générique face au danger totalitaire était celui de l’apaisement, il est aujourd’hui infiniment pire encore, puisqu’il est celui de la reddition préventive.

 

Je pense que, s’il y a soixante dix ans, on s’accoutumait à la solution finale et à l’extermination des Juifs d’Europe, aujourd’hui, on s’accoutume à une forme de solution finale tout aussi abjecte : celle qui règlerait la question d’Israël.

 

Je pense que les praticiens et disséminateurs de cet état dans lequel nous baignons, et qui est bien au delà de l’aveuglement, en sont au point où ils ne peuvent plus entendre un autre discours que celui avec lequel ils s’intoxiquent eux-mêmes, tout en intoxiquant les autres.

 

La réalité, qu’il faut dire et décrire, est qu’en Afghanistan, les avancées des talibans font monter le spectre de la défaite de la coalition emmenée par des Etats-Unis, dont le commandant en chef est désormais, et ceci explique cela, un défaitiste actif.

 

La réalité est qu’une chute de l’Afghanistan serait à même d’encourager les forces djihadistes partout où elles se trouvent, à commencer par le Pakistan.

 

La réalité est que l’Iran, qui se rapproche à grands pas de l’arme nucléaire, n’a renoncé en rien à effacer l’ « entité sioniste » (comme ils disent) de la surface de la terre, considère désormais comme une donnée acquise que les Européens sont trop lâches pour lui répondre, et estime que l’administration Obama n’est pas très loin de partager l’idée que sans « entité sioniste », le Proche-Orient se porterait mieux.

 

La réalité est qu’un réseau des dirigeants autoritaires et totalitaires se reconstitue et entend appliquer une stratégie d’asphyxie graduelle de l’Occident : Pékin et Moscou ont des liens étroits avec le régime de Téhéran.

 

Chavez ne voyage pas pour le plaisir de voyager et cherche lui-même à accéder au nucléaire, tout en accueillant sur son sol des gens tels des membres armés du Hezbollah libanais. La Syrie est dans presque tous les mauvais coups. L’Allemagne continue à vendre à l’Iran tout ce dont il a besoin pour continuer dans la direction que Khamenei et Ahmadinejad lui ont choisie. Et l’Allemagne a un tel besoin du gaz russe qu’elle ne fera rien qui contrarie Poutine et Medvedev.

 

La France pratique plus que jamais sa politique arabe, et Nicolas Sarkozy tient désormais, à intervalles réguliers, sur Israël, des propos que n’aurait pas reniés Jacques Chirac : la différence étant que, dorénavant, il n’y a plus un seul ami d’Israël dans les parages de la Maison Blanche, et que Nicolas Sarkozy peut emboîter le pas de Barack Obama.

 

Je ne vois rien ni personne qui puisse changer le cours des choses en Europe : de l’extrême-gauche « antisioniste » à l’extrême-droite antisémite, en passant par tout ce qu’il y a entre l’une et l’autre, il ne surnage aucun discours digne, je dis bien aucun, sinon, peut-être, celui de Vaclav Klaus en République Tchèque, celui de Geert Wilders aux Pays-Bas.

 

Le peuple américain discerne de plus en plus qu’un imposteur favorable à l’islamo-gauchisme est président du pays. Et seule la vigilance du peuple américain pourra sauver le monde d’un risque de servitude et de glissement vers le gouffre.

 

Les deux millions de gens qui sont montés sur Washington, le 12 septembre, dans le cadre de l’une des plus grandes mobilisations qu’ait connu le pays depuis quarante ans, ne manifestaient pas tous contre le projet de réforme du système de santé, quand bien même c’était aussi l’un des thèmes qui les avait rassemblés.

 

Ils manifestaient pour la survie de la liberté aux Etats-Unis et dans le monde, pour l’idéal américain, contre l’autoritarisme croissant d’Obama, contre la posture générique de faiblesse et d’auto-flagellation adoptée par Obama, contre les gestes d’amitié d’Obama envers les dictateurs antiaméricains de la planète, contre la façon qu’Obama a adoptée de faire d’Israël une sorte de bouc émissaire, sur un mode qui ressemble, de plus en plus, à la diabolisation d’Israël pratiquée en Europe.

 

La veille du 12 septembre, lors du huitième anniversaire des pires attentats qu’aient connu les Etats-Unis, Obama avait, fidèle à son attitude générale, insulté la mémoire des victimes en prétendant faire du onze septembre, désormais, non plus une journée du souvenir d’une agression, mais une journée de repentance et de travaux d’utilité sociale.

 

Le peuple américain, si la mobilisation se poursuit, peut éviter le pire : la mobilisation a d’ores et déjà entraîné la démission de deux des personnages les plus sinistres à avoir été nommés par Obama : Yosi Sergant, qui, dans un geste sans précédent, tentait de faire duNational Endowment for the Arts (l’allocation nationale pour les arts) un instrument de propagande au service d’Obama.

 

Out aussi Anthony Van Jones, communiste fier de l’être, ancien du Black Panther Party, adepte des théories de la conspiration, qu’Obama avait nommé « tsar aux emplois verts », parmi quarante autres « tsars », personnes en charge d’un dossier et ne rendant de compte qu’au Président, hors de toutes règles constitutionnelles.

 

Israël est isolé, diffamé, sali, soumis à des pressions qui vont sans doute s’accentuer.

 

Le peuple israélien sait, au moins, à la différence des peuples européens, à quoi s’en tenir concernant Barack Obama. La tâche de Binyamin Netanyahu et du gouvernement israélien n’est pas facile. Mais tôt ou tard, cela doit être rappelé sans cesse, Obama s’en ira, et si chaque jour qui passe lui donne l’occasion de nuire davantage, chaque jour qui passe rapproche aussi du moment où Obama quittera la Maison Blanche.

 

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