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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 06:12
Iran : la nouvelle usine
http://www.primo-info.eu/



En ces temps de morosité économique, il est rassurant d’apprendre que certaines usines se construisent à grande vitesse. 


Les syndicats pourraient se réjouir de ce signe de reprise, sauf qu’il s’agit d’une usine nucléaire et que celle-ci se trouve en Iran. 

La taille de cette structure correspond en tout point aux dimensions d’une unité de production de combustible nucléaire destinée à une utilisation militaire. 

Et c’est beaucoup moins réjouissant. 

Les services de renseignements connaissaient ce fait depuis à peu près une année et cela commençait à filtrer dans les « milieux bien informés », selon l’expression consacrée. Des fuites vers les médias orchestrées vraisemblablement par l’opposition iranienne ont permis à une agence de presse d’avoir le scoop. 

Et cela même au moment ou Ahmadinejad tentait, avec son habituelle logorrhée, de convaincre ses partisans au sein de l’Assemblée générale de l’ONU du caractère pacifique de son programme nucléaire. (Lire la bombe nucléaire pour les nuls de Liliane Messika)

En catastrophe, le président iranien réunit une conférence de presse pour prouver au monde qu’il n’a rien à cacher puisque son pays a lui-même annoncé la construction de cette usine. 

« Il ne s'agit pas d'un site secret. Si cela était le cas, pourquoi aurions-nous informé l'AIEA ? » a dit Ahmadinejad.

Ben voyons ! Peut-être parce que la nouvelle allait être bientôt rendue publique et qu’il aurait été pris en flagrant délit de mensonge pendant son discours à l’ONU. 

Autre élément. 

Sans prendre de gants, et au mépris des règles instaurées par l’AIEA, Ahmadinejad a affirmé lors de cette conférence de presse que ce nouveau site ne sera pas opérationnel avant 18 mois, ce qui selon lui ne constitue pas une violation vis-à-vis de l'AIEA. 

D'après le président iranien, l'Agence internationale demande à être informée de l'existence d'un nouveau site d'enrichissement six mois avant qu'il ne soit opérationnel.

Malheureusement, cela est faux. Le règlement stipule que chaque pays doit notifier la mise en chantier de tels sites dès leur conception. Ce qui ne plaide pas en faveur de la transparence du régime iranien. 

Le brave homme n’a décidément pas de chance. 

Au moment où il vantait la capacité de son armée à résister à une attaque aérienne, le seul avion Awacs de l’Iran s’écrasait lors d’un défilé militaire le 22 septembre. 

Rappelons que l’avion Awacs est un avion civil modifié (Boeing ou Grumman pour citer les plus connus) surmonté d’une coupole tournante contenant un puissant radar. 

L’avion est bourré d’électronique et l’équipage est sensé pouvoir surveiller un territoire et prévenir de toute attaque aérienne dans un rayon de 800 à 2000 km, même si l’adversaire vole à basse altitude. Il est normalement capable, en triangulation avec des appareils du même type, de guider sa propre aviation vers les aéronefs ennemis. 

Pour faire court, privé de cet awacs, l’aviation iranienne est désormais quasi aveugle. 

Ce qui arrange bien les affaires d’un pays qui voudrait pénétrer l’espace aérien iranien sans trop se faire remarquer. 

De là à penser que la collision en vol de cet Awacs n’est pas uniquement due à la maladresse des pilotes iraniens, il y a un pas qu’il serait aventureux de franchir, en l’état actuel de nos connaissances. 

Près de la ville sainte

Cette nouvelle usine, preuve s’il en est de la prospérité économique de l’Iran, est située, et c’est certainement un hasard, dans une région montagneuse. Les mauvaise langues diront que c’est pour rendre plus difficile un éventuel bombardement. 

Mais, autre hasard, elle se situe dans la grande banlieue d’une ville sainte pour le peuple chiite, la ville de Qom. 

Qom est LE centre théologique du chiisme et un lieu de pèlerinage important. En 1915, lors de l’agression russe, de nombreux iraniens vinrent s’y réfugier et la ville garda l’image symbolique de foyer de résistance contre les puissances coloniales. 

Les grands ayatollahs du chiisme vécurent et enseignèrent dans cette ville. Ils y sont aussi enterrés. Les restes de Khomeiny y sont également, du moins les quelques os qui ont pu être récupérés lors de son enterrement après le passage de la foule hystérique qui a vandalisé le linceul. 

Selon la tradition, c’est dans le mausolée de Khomeiny que se prépare la venue du douzième imam, celui dont ne cesse de parler Ahmadinejad et dont l'arrivée annoncera la fin des temps et le triomphe de l’Islam. 

La proximité de cette usine avec la ville sainte entre toutes rendra plus difficile toute action contre elle. 

Ce centre est situé dans une base des Gardiens de la Révolution et serait en grande partie souterraine. Et il n’existe pas beaucoup de solutions militaires pour détruire une telle installation. La plus efficace est nucléaire. 

Mais, aux environs de la ville de Qom, cette solution aurait pour conséquence une révolte immédiate du monde chiite, une déstabilisation de plusieurs régimes arabes, dont le fragile Irak, et des réactions politiques, militaires et économiques en chaine dont personne ne peut prévoir l’ampleur aujourd’hui. 

Qom vitrifiée et transformée en parking, il y a en effet peu de chances que les mollahs se contentent d’envoyer des troupes pour peindre les bandes blanches. 

Reste l’option des nouvelles bombes anti-bunkers américaines, dérivées de la fameuse GBU39 à l’uranium appauvri. 

Ces nouvelles bombes pourraient détruire des installations situées à plus de soixante mètres de profondeur. Lorsqu’elles sont équipées de missiles tactiques, elles deviennent terrifiantes. 

Et il n’est pas certain que les installations civiles en surface sortent indemnes de l’explosion. 

Ce serait un cataclysme dans un Moyen-Orient déjà instable et prêt à s’enflammer pour une affaire de caricatures danoises. 

Alors, un bombardement sur la ville de Qom, pensez donc…

En attendant, les centrifugeuses sont de plus en plus nombreuses à tourner. 

Ce nouveau complexe est en capacité de faire fonctionner 3000 centrifugeuses. Avec les 5000 que possèdent déjà l’Iran, notamment du côté de Natanz, les mollahs sont d’ores et déjà en capacité de produire leurs toutes premières bombes atomiques. 

Ajoutez à cela que la fusée iranienne Safir-2 (lire) est susceptible de transporter autre chose qu’un satellite et toutes les conditions sont désormais réunies pour avoir vraiment peur. La communauté internationale ne s’y trompe pas. 

En marge du G20, pendant lequel on a finalement parlé d’autre chose que d’économie ou d’écologie, Obama, Brown et Sarkozy ont donné à l’Iran jusqu’au mois de décembre pour se mettre en conformité. Même la Chine et la Russie commencent à parler de sanctions. 

Sans doute est-il déjà trop tard. 

Il convient désormais de se poser deux questions dont l'une a finalement peu d'importance : Pourquoi Obama a-t-il choisi de révéler cette nouvelle inquiétante pendant le G20 ? Est-ce pour détourner les travaux de ce sommet dont les conclusions risquaient d'être handicapantes pour l'économie américaine ? 

La deuxième question est vitale : Israël pourra-t-il attendre le mois de Décembre ? 

Pierre Lefebvre
© Primo, 26-09-2009
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