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Le Chandelier du Temple Un chandelier (Menorah) a été fabriqué selon les directives divines transmises par Moïse, pour meubler et éclairer le sanctuaire érigé dans le désert. (Exode 25, 31 40). Ce chandelier a été déposé ultérieurement dans le Temple édifié par Salomon, qui y a ajouté dix autres chandeliers, cinq à droite et cinq à gauche de l’ancienne Menorah ( Rois I. 49). Pompée, d'après le témoignage de Flavius Josèphe (Antiquités XIV, 4, 4), a vu le chandelier au Temple. Selon le même auteur, il se trouvait encore au Temple édifié par Hérode (Guerre IV, .5.). Il fut emmené à Rome après la destruction du Temple par Titus. En l'an 70, et se trouve figuré sur l'Arc de Triomphe qui fut érigé à Rome pour commémorer la défaite juive. L’illumination du temple Au cours de la fête de Soucott, le temple et son parvis étaient illuminés par un grand nombre de chandeliers en or remplis d’une très grosse quantité d’huile, afin que la lumière qu’ils dégageaient soit très forte. On rapporte qu’ « aucune cour des habitations privées ne restait dans l’obscurité
Les feux sur les collines A l'époque où le calendrier n'était pas fixe, on envoyait des témoins à la campagne pour constater l’apparition de la nouvelle lune. Cette constatation devait permettre au Tribunal religieux de Jérusalem, devant lequel était déposé leur témoignage, de fixer le début du mois, le Roch 'Hodech et, partant; les autres dates religieuses du mois. Encore fallait-il faire connaître le jour-même la décision du tribunal à tout le pays. Cette nouvelle était transmise au moyen de feux jusqu'en Babylonie même. Sur chaque colline se trouvaient des guetteurs qui agitaient des branches enflammées. Jusqu’au moment où le poste suivant renvoyait à son tour le signal. C'est ainsi que tout Israël, connaissant la date de Roch 'Hodech, pouvait célébrer toutes les fêtes religieuses à la même date sans risque d'erreur. Cet usage cessa lorsque les Samaritains, adversaires d'Israël, émirent de faux signaux qui risquaient d'induire en erreurs ceux qui les captaient. Les feux furent remplacés par des messagers qui ne purent cependant pas transmettre la nouvelle avec la même rapidité.
AUJOURD’HUI L'antique Menorah a disparu. Les lumières chabbatiques Tous les vendredis soirs ainsi que les veilles de fêtes, c'est un devoir pour la maîtresse de maison (ou à son défaut, pour tout autre membre de la famille) d'allumer au moins deux lumières . C'est à la maîtresse de maison, qui est à la peine pendant toute la semaine, que .sont dévolus en premier lieu ce devoir et cet honneur. La tradition considère cette obligation comme un des trois principaux devoirs de la femme juive. Une bénédiction particulière a été instituée pour cet allumage qui est resté une des marques caractéristiques de la maison juive religieuse. Tel est l'attachement des femmes à cette obligation que s'il leur arrivait d'oublier une fois de s’y conformer, elles ajoutent à partir du Chabatt qui suit cet oubli, une lumière supplémentaire. Certaines d'entre elles complètent la bénédiction par des prières particulières qu'elles récitent devant les lumières allumées. Selon le Midrach, la lumière artificielle, celle que l'homme peut faire surgir, a été créée à l’issue du premier Chabatt. C'est à ce moment que l’Eternel a inspiré Adam et lui a fait concevoir la possibilité de percer et d'éclairer les ténèbres qui l'entouraient, en frappant deux pierres l'une contre l’autre. C'est la raison pour laquelle nous louons le samedi soir l’Eternel « qui a créé la lumière provenant d'un feu» (Talmud Pessa'hime, 54 a), au cours d'une petite cérémonie domestique appelée Havdala, devant une torche en cire tressée réservée spécialement à cet usage. Une autre raison de cette coutume est l'interdiction d'utiliser le feu pendant Chabbat, celui-ci étant à la base de presque toutes les industries et activités de l’homme. Aussi, dès que l'usage du feu est de nouveau autorisé, en remercions nous l’Eternel. La cérémonie de la Havdala se fait également à l'issue des fêtes, mais ne comprend évidemment pas de bénédiction sur le feu, l'usage de celui-ci étant autorisé pour la cuisine les jours de fête (sauf, bien entendu, le jour de Kippour). «L’âme humaine est une lumière divine» (Proverbes 20, 27). Pour symboliser cette comparaison on a l'habitude d'allumer une lumière au chevet du défunt, aussitôt qu'il a rendu l'âme. Une veilleuse brûlera également pendant toute l'année de deuil dans les maisons des enfants qui pleurent la disparition de leurs parents. Elle leur rappellera que l'âme humaine ne meurt pas avec le corps mais continue à briller de l’éclat qu’une vie vertueuse aura pu lui procurer. A chaque anniversaire de deuil on allume également une veilleuse pendant 24 heures. Une veilleuse électrique peut remplir le même office qu'une veilleuse à huile. Cet usage est une marque visible de la piété filiale au delà de la tombe. Depuis l’an 165 avant l’ère vulgaire, depuis la victoire de Juda Maccabi, la victoire de la Torah sur l'hellénisme les Juifs illuminent leurs maisons pendant 8 jours à partir du soir du 25 Kislev (cette année, le 30 novembre 2002). On allume une lumière le premier soir à la droite de la Menorah, le chandelier spécial à huit branches, ou huit becs. On ajoute ensuite chaque soir une lumière nouvelle à la gauche de la précédente que l’on allume en premier, avant de continuer vers la droite. II est souhaitable que tous les membres de la famille allument leur chandelier. Cependant le devoir religieux est accompli par l'allumage d'une seule Menorah le chandelier est disposé près de la fenêtre dans tous les cas où une telle illumination est visible de l'extérieur, sinon sur la table ou sur tout meuble approprié. La lumière perpetuelle On a l'habitude, de laisser brûler dans les synagogues une lumière perpétuelle appelée « Ner Tamid », ceci en souvenir de la lumière qui brûlait continuellement au Temple. Mais au Temple cette lumière s'appelait « Ner Maaravi» et brûlait du côté occidental, et non pas vers l'orient, le Mizra'h, comme nous avons l'habitude de le faire dans nos synagogues. Notre usage, qui consiste à allumer une lumière perpétuelle devant l'Arche Sainte, est critiquée par certains qui voudraient la voir replacée à l'entrée de la synagogue, pour revenir ainsi à la vraie tradition. La lumiére perpétuelle à la synagogue symbolise la présence ininterrompue de l’Eternel au milieu de nous . L’avant veille de Pessah, le chef de famille inspecte toute la maison à la lumière d’une bougie pour contrôler si le nettoyage a été bien fait et s’il ne reste plus une parcelle de 'hamets (pain levée) de son appartement et dépendances. Cette inspection ne se fait pas à la lumière du jour. On préfère l’accomplir le soir, à la lueur d’une bougie qui permet mieux de contrôler le moindre recoin de l’appartement . La lumière de Yom Kippour On a l'habitude d'allumer la veille de Yom Kippour une lumière à la maison et une autre à la synagogue, en souvenir des membres défunts de la famille. On rappelle, en effet, plus particulièrement le souvenir du ceux-ci en ce jour de pardon, pour nous inciter à la pénitence et aussi pour nous les montrer en exemple et en modèle. Usages divers La lumière est aussi, nous avons vu, un symbole de joie et d'allégresse. Aussi a-t-on l'habitude d'en allumer un grand nombre à l'occasion d'une circoncision, de fiançailles, d'un mariage, en donnant à tous les assistants une petite bougie à la main. Dans certaines contrées, chacun a même deux bougies. Ce serait, dit-on, signe et symbole de prospérité. En maints endroits, lorsque le père amène son flis à la synagogue pour la première fois, il apporte en même temps un cierge en cire qu’il y allume . A l'occasion de mariages existe également l’usage de jongler avec des torches ou des bougies allumées, ainsi qu'on le faisait au Temple au cours des réjouissances de Soucott. Curiosités à propos de la lumière et de la Ménorah Les Perses considéraient que la lumière provenait d'un dieu et l'obscurité d'un autre dieu. C'est pour s'opposer à cette croyance que nous louons tous les matins « l’Eternel qui a créé à la fois lumière et obscurité». La lumière est le symbole de la joie. Preuve: après la mort de Haman « les Juifs eurent de la lumière, de la joie et de l'allégresse» (Esther 8, 76). Editer, se dit en hébreu « sortir à la lumière». Le chandelier fabriqué dans le désert avait 7 branches qui correspondent aux 7 mots composant le premier verset du livre de la Genèse. Les élèves du Rabbane Yohanan ben Zacaï appelaient leur maïtre: « lumière en Israel». C'est le roi David qui, le premier, a porté ce qualificatif (II Samuel, 18, 3). |