Le Monde devrait être gravement préoccupé par le silence des dirigeants palestiniens au sujet de l’offensive terroriste.
Par Avi Dichter
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
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http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4111226,00.html
A peine quelques temps avant que le Président palestinien Mahmoud Abbas ne se rende à l’ONU pour exiger un Etat, nous aurions pu nous attendre à ce que le Président de l’AP fasse une déclaration consacrée au grave attentat terroriste contre des civils israéliens sur la route d’Eilat. Quelque chose comme : « nous traquerons les perpétrateurs et cerveaux de l’attentat meurtrier et les traînerons en Justice ». Après tout, dans notre région, personne ne paie de taxes excessives sur les mots qu’il prononce. Cependant, le silence du Président et de son Premier Ministre, Salam Fayyad, doit inquiéter le monde entier – et ceci inclut, évidemment, l’Assemblée Générale de l’Onu.
De quelle façon le tandem Abbas-Fayyad a t-il vendu au monde le concept de réconciliation avec le Hamas ? Cette pseudo-réconciliation est en train de nous exploser en pleine face. Nous assistons, de facto, à la réalité d’un troisième état terroriste entre nous et l’Egypte, assorti de tout le mépris de l’Autorité Palestinienne, qui constitue rien de moins qu’une fuite de ses responsabilités. Alors qu’Abbas se voit déjà comme le dirigeant d’un Etat, le monde doit exiger de lui des explications, à propos de l’offensive terroriste de jeudi.
L’Egypte, qui était le marieur et fit honneur au pacte d’unité entre le Fatah et le Hamas, a rendu ostensible son échec à éviter un acte terroriste méprisable, lancé depuis son territoire contre des Israéliens sur le territoire israélien. Le trafic d’armes vers Gaza, à travers le Sinaï s’est transformé, depuis la révolution égyptienne, en transferts réguliers d’armes et de munitions, dont le missile anti-tank tiré au cours de l’offensive de jeudi.
La Péninsule du Sinaï est devenue la plaque tournante pour les groupes terroristes. Les chefs jihadistes font référence à cette zone comme étant « l’excursion touristique du Sinaï », et ces « excursions » sont utilisées pour transférer des roquettes qui seront tirées sur Israël à partir de Gaza, exactement comme celle lancée sur Ashkelon, la nuit dernière, me forçant, ainsi que les 120 000 résidents locaux, à nous diriger vers les pièces sécurisées.
Le type de terrorisme dont nous avons fait l’expérience dans le Sud, jeudi, met, principalement, en lumière l’ « Hezbollahisation » des groupes terroristes de Gaza – dont nous sommes les principales victimes. Une série d'attentats terroristes meurtriers, perpétrés par plus de dix terroristes en plusieurs endroits, indique que l’esprit du Hezbollah s’est installé dans le Sud. Israël doit recevoir des réponses opérantes d’Egypte, avant les prochaines métamorphoses en un état de type libanais qui n’est pas capable de mettre en échec les organisations terroristes anti-israéliennes.
Le Sinaï est devenu un no-man’s land, pendant que l’Egypte préfère regarder ailleurs. Donc, Israël et les Etats du monde doivent la rappeler à l’ordre. Nous ne devons pas prendre l’Egypte à la légère, eu égard au fait qu’elle porte la responsabilité, sur ce front. Le Caire a signé un accord appelant à l’établissement d'un frontière en paix avec nous et est obligée d’adhérer pleinement à sa part du marché.
Enfin et surtout, il y a le Hamas, qui a pris le contrôle sur Gaza durant un coup de force militaire, il y a quatre ans, devenant ainsi l’adresse à laquelle Israël doit envoyer ses messages, à la suite de toute attaque. Le « facteur » doit travailler sans relâche, après l’offensive meurtrière sur Eilat, en ayant recours à des frappes chirurgicales, de façon à ce que les règles du jeu soient claires pour le Hamas.
Il est vital que le Hamas comprenne que le pouvoir de diriger qu’il a si violemment extorqué à l’AP signifie qu’il en a pris les obligations à l’égard d’Israël. A un certain point, nous devrons détruire l’infrastructure militaire du groupe à Gaza, quoi qu’il arrive, essentiellement parce qu’il apparaît que personne d’autre n’a la moindre intention de le faire. Jusqu’à ce que notre arsenal de batteries « Dôme de Fer » s’accroisse, la planification et l’éventuelle exécution d’une nouvelle campagne à Gaza restera un besoin concret. Jusque-là, nous devons contenir la terreur et éliminer les terroristes. L’idée qu’il est plus facile de nous toucher à partir du Sinaï doit être éradiquée et neutralisée, soit grâce à la barrière de sécurité déjà planifiée, soit au moyen d’opérations militaires.
Avi Dichter, membre de la Knesset, est l’ancien chef du Shin Bet et l’actuel dirigeant de la sous-commission de la Knesset sur la perception de la sécurité et la mise en place des forces. Il habite Aschkélon