DEBKAfile Reportage exclusif 20 décembre 2010, 11:05 AM (GMT+02:00)
Adaptation : Marc Brzustowski
Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info
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L’austérité pour alimenter les projets nucléaires et politiques d’Ahmadinedjad.
Les 20 milliards de $ que les économistes occidentaux estiment être libérés par Ahmadinedjad, grâce aux larges coupes budgétaires dans les subventions d’état, contribueront à amortir les frais du programme nucléaire contre le ralentissement occasionné par les sanctions internationales imposées, cette année par l’ONU, les Etats-Unis et les pays européens, selon les sources en Iran de DEBKAfile.Ils apporteront aussi de l’argent frais aux projets politiques personnels du président.
Le dimanche 20 décembre, au moment où les prix de carburant augmentaient brusquement de 400 à 900 %, en même temps que le pain et l’huile de cuisine, les forces de sécurité ont envahi les rue de Téhéran et d’autres grandes villes pour prévenir les manifestations de même nature que les émeutes de l'essence en 2007, contre le programme de mesures extrêmement drastiques d’austérité qu’Ahmadinedjad avait introduites pour surmonter les sanctions internationales.
L’une des nations les plus riches au monde en pétrole, gaz et d’autres ressources naturelles, connaît une population en voie de paupérisation constante, dont les normes de vie ont plongé une fois encore. En dépit des dénégations des dirigeants de la République islamique, les sanctions internationales ont entamé le revenu national et sont en train d’étrangler l’économie en cette fin d’année. Les revenus du pétrole ont décru de 40%, les exportations de gaz naturel rencontrent des obstacles de plus en plus nombreux et l’Administration Obama s’est débrouillée pour réduire au minimum les activités financières et bancaires de l’Iran. Téhéran est confronté à des prix en hausse constante pour ses importations et est conduit à baisser ses tarifs à l'exportation.
L’essence pour les voitures est la plus durement touchée, forçant Ahmadinedjad à ordonner aux réserves iraniennes d’industrie pétrochimique de relancer la production à des fins de consommation domestique. La qualité pauvre de ses émissions a provoqué une pollution qui se répand de façon dramatique, accompagnée d’une une pénibilité harassante et de larmes à l’intérieur des véhicules. La pollution de l’air dans les villes iraniennes est si néfaste que le gouvernement a bien fini par admettre qu’elle était la cause directe de la mort de 3500 personnes en 2010 et l’on murmure qu’elle a augmenté la prévalence du cancer dans les villes iraniennes.
Le prix de l’essence à la pompe a augmenté de 1 à 4 (de 100 à 400 Tuman par litre) et elle est rationnée à 50 litres par véhicule privé. Chaque litre au-delà de ce quota coûte 700 Tuman (1000 tuman équivalent à 1 dollar). Cela peut ne pas sembler onéreux, mais pas lorsqu’on le compare au niveau moyen de revenus de 400$ par mois et aux vastes distances que beaucoup doivent parcourir pour aller travailler.
Le carburant lourd pour les taxis, les bus et les camions de transport a augmenté par neuf pour un quota alloué, allant jusqu’à 23 fois le prix au-delà de cette limite. Les tarifs de l’électricité et de l’eau ont débordé de dix fois le prix initial. Même les médicaments ont souffert de l’interruption des subventions, sauf pour les articles les plus fondamentaux et le prix du pain a bondi de 400% en une nuit.
A l’exception de ceux qui sont extrêmement riches, aucune couche de la société n’est épargnée par l’axe économique tourbillonnant du Président. Afin d’apaiser la grogne, il a ordonné qu’on distribue l’équivalent de 82$ tous les deux mois, pour chaque membre d’une même famille ( des 75 millions d’habitants en Iran), afin de les aider à surmonter la hausse des prix. Le gouvernement a entrepris d’ouvrir des comptes bancaires pour les citoyens qui en manquent. Les économistes prédisent que cette somme est juste assez ridicule, pour que, d’ici janvier 2011, des familles qui ont plutôt tendance à être vastes en Iran, ne soient simplement plus capables de se permettre de s’acheter du pain.
Le peuple se soulèvera t-il contre ces mesures drastiques pour renverser le gouvernement? Les experts de l’Iran à DEBKAfile font remarquer que les seules fois où les manifestations populaires ont jamais vraiment posé une menace réelle pour le régime ont été celles qui étaient déclenchées par la détresse économique, bien plus que celles motivées par les droits de l’homme ou les libertés politiques. En prévision d’une telle situation, ce régime a devancé toute manifestation d’ampleur extrême par des arrestations massives de tout éventuel semeur de troubles, qui se poursuivent actuellement.
Les mollahs ont proclamé que les opposants présumés aux nouvelles mesures économiques sont des ennemis de l’Islam. Les dirigeants connus de l’opposition, tels que Mehdi Karroubi et Mir Hossein Moussavi sont cloîtrés et assignés à résidence et menacés de pénalités bien pires que cela, en cas de la moindre tentative de concourir au soulèvement de manifestations de rue contre le régime. Les groupes d’exilés sont également coupés de tout contact qui risquerait de leur apporter la moindre efficacité.
En s’adressant dimanche à la nation, Ahmadinedjad a déclaré que les ressources de pétrole et de gaz de l’Iran appartiennent à l’Imam caché (le Messie), dont la venue est imminente et que c’est la raison pour laquelle elles ne doivent pas être gaspillées ( !).
Il y a deux ans, il a renvoyé avec pertes et fracas tous les économistes qui osaient l’alerter contre des politiques imprudentes, qui ont déjà fait plonger l’Iran dans une inflation de + 20%, bien avant ces nouvelles mesures. Il prétend maintenant qu’elles vont lui permettre de sauvegarder 20 milliards de $, grâce à ce plan d’austérité, mais le citoyen ordinaire se demande ce qu’il peut bien faire grâce à cet argent mis de côté. Aucune réponse plausible ne risque de lui parvenir, parce que le Président a contraint le Majliss (Parlement) à renoncer à toute prétention à contrôler la destination de cette somme, s’arrogeant une totale liberté de manœuvre pour la dépenser à volonté, selon ses projets fétiches : armer l’Iran d’une bombe nucléaire et renforcer son prestige personnel à un tel point que plus personne n’oserait défier son autorité.
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