Dans la série "Les actions héroïques de l'Eglise Catholique Romaine"....
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Premières parties de l'enquête
Mgr Stepinac: criminel de guerre
«Le procès de Mgr Stepinac s’ouvrit en septembre à Zagreb. L’archevêque s’attendait à ce procès… Dans une lettre pastorale de juillet 1946, Mgr Stepinac déclara: “… Peu m’importe que je me trouve un jour sur la liste des criminels de guerre… ”
«Le procès s’est déroulé au lycée de Zagreb. L’accusé, Mgr Stepinac, refusa de répondre… Le 11 octobre, la cour le reconnaît coupable d’avoir incité le clergé catholique à collaborer avec le régime fantoche oustachi, d’avoir écrit de nombreux articles “d’orientation fasciste”, en tant que président de la conférence des évêques et président de la presse catholique, d’avoir incité le peuple croate à collaborer avec les oustachis, d’avoir donné des “preuves nombreuses et manifestes de sa sympathie et de sa collaboration avec les oustachis”, d’avoir présidé la commission de trois membres qui a dirigé les premières conversions forcées de citoyens serbes… Le président du tribunal précisa que, sous l’influence de Mgr Stepinac, d’autres ecclésiastiques avaient organisé des unités oustachies et de “croisés” en vue de mener une activité terroriste contre le régime actuel. L’archevêque fut, en conséquence, condamné à seize ans de travaux forcés, à la perte de ses droits civiques pour une période de cinqans et à la confiscation de tous ses biens… » – Histoire du Vaticanpar Charles Pichon, Sefi, Paris, 1946, p. 389-393
«Plaider l’ignorance c’eût été absurde. Nul n’est mieux informé qu’un haut dignitaire de l’Église sur les événements et sur l’état d’esprit de la population. L’argument massif employé par Stepinac au cours de ses rares interventions au procès fut celui de nier la compétence du tribunal…
«Personne, même pas le Vatican, n’a pu démentir le fait que l’Église catholique en Croatie procéda à la conversion violente des orthodoxes. Personne n’a pu, d’autre part, démontrer l’innocence des serviteurs de l’Église devant les effroyables assassinats en masse perpétrés en Croatie, fruits, d’une part, du calcul politique froid et, d’autre part, d’une sauvage mystique religieuse.
«L’archevêque Stepinac couvrit de tout le poids de son autorité l’État oustachi croate. Toute l’activité de l’archevêque pendant l’occupation le prouve. Nous avons vu des milliers d’écrits et des milliers de photos accablants non seulement pour l’archevêque, mais aussi pour une bonne partie du clergé croate.
«De l’autre côté, qui étaient les Pavelitch et les oustachis? Créatures du fascisme italien, organisés bien avant la guerre en Italie et en Hongrie. L’archevêque Stepinac avec “sa conscience tranquille”, peut-il justifier l’appui inconditionné qu’il avait donné à ces oustachis?
«Stepinac cacha les archives du gouvernement de Pavelitch dans son propre palais. Il cacha aussi le trésor oustachi, fruit des pillages: trente caisses d’objets d’or sinistre ressemblance avec le contenu des caisses trouvées dans les caves de la Reichsbank.
«Mais ce qui perdit Stepinac, ce fut surtout son illusion de pouvoir lancer contre le nouvel État une espèce de chouannerie, les croisés, formés des quelques restes des troupes oustachies. On peut se demander quel gouvernement au monde pourrait continuer à fermer les yeux devant de tels actes, même s’il s’agit d’un archevêque… »– Horizons, novembre 1946
«Mais quand on a pillé pendant quatre ans, écrit M. Hervé Laurière, on n’a jamais tout camouflé. Donc, ainsi que devait en témoigner le 15 novembre 1945, Yvan salitch, le propre secrétaire de Mgr Stepinac, le ministre des Affaires étrangères M. Alajbegovitch, à la veille de la fuite du gouvernement, se prit à penser que la meilleure cachette était la résidence elle-même de l’archevêque Stepinac. On amena au palais archiépiscopal de Kapitol, cinq lourdes caisses qui furent remises à Yvan Salitch et à un certain Laskovitch… Eh bien, il y avait de tout dans les cinq caisses: les films, les photographies et les discours d’Ante Pavelitch, plus, et c’était là l’essentiel, des barres et des pièces d’or, des bijoux, des pierres précieuses, des débris d’appareils dentaires en or et en platine, des alliances, des montres, des bracelets, en un mot tout ce dont on avait pu dépouiller trop de victimes.» – Assassins au nom de Dieu par Hervé Laurière, éd. de la Vigie, Paris, p. 163-164
Yvan Salitch, secrétaire intime de Mgr Stepinac
«Que Stepinac ait demandé à son clergé de célébrer chaque année une messe solennelle le 10 avril, jour anniversaire de la constitution de l’État oustachiste… Que le 23 février 1942 l’archevêque ait accueilli Ante Pavelitch et le “sabor Oustachi” sur le parvis de sa cathédrale, qu’il ait même prononcé une allocution de bienvenue, passe encore; nous avons connu beaucoup de ces petites lâchetés.
«Malheureusement pour l’archevêque, il a fait pis. Il a, par exemple, reçu 100 millions de kuna du gouvernement oustachi pour organiser la propagande en faveur de ce gouvernement. Il a, lorsque les oustachis ont dû prendre la fuite, caché, enterré dans le palais archiépiscopal de Zagreb, les archives les plus compromettantes pour Pavelitch et les siens.
«Pis encore: au cours de l’automne 1945, donc après la libération de la Yougoslavie… Mgr Stepinac a accueilli, hospitalisé, caché dans son palais le colonel Lisak, oustachi de marque, rentré clandestinement sur le sol yougoslave avec des instructions de Pavelitch pour organiser un mouvement hitlérien. À la même époque, l’archevêque entra à diverses reprises en relations avec une espionne à la solde de l’Italie, Lela Sofijanec, qui faisait la liaison entre Trieste et la clandestinité oustachie en Croatie.
«Et comment oublier que deux des plus redoutables terroristes de cette clandestinité de traîtres avérés à la patrie yougoslave n’étaient autres que Yvan Salitch, secrétaire intime de Mgr Stepinac, et le curé Simecki, son ami le plus intime. Bilan accablant, les moins prévenus en conviendront.» – L’Ordre de Paris, 27 octobre 1946
Que devinrent, après la libération de la Yougoslavie les zélés convertisseurs qui avaient si bien travaillé à l’ “unification” de leur pays sous la bannière papale?
«Ils ne furent pas moins de 4000 oustachis: Pavelitch, ses ministres, ses généraux, ses chefs de police, ses commandants de camp de concentration, ses bourreaux et ses tortionnaires, à s’enfuir en Autriche et en Italie, laissant derrière eux des milliers de villages incendiés, pillés et déserts et, dans les caves, les grottes, les précipices, les fosses creusées dans les champs, on ne saura jamais exactement combien de centaines de milliers de cadavres. L’archevêque Saritch et l’évêque Garitch et 500 prêtres s’enfuirent aussi avec la colonne de Pavelitch en Autriche. Ils gagnèrent ensuite la Suisse et vécurent à Fribourg, grâce à un prêtre catholique croate installé dans le collège Saint-Raphaël de cette ville… L’évêque Garitch y mourut, tandis que l’archevêque Saritch émigra à Madrid où il s’est réfugié dans un monastère.» –Assassins au nom de Dieu par Hervé Laurière, éd. de la Vigie, Paris, p. 164
On se demande pourquoi cette fuite éperdue des princes de l’Église romaine et de leur clergé? Avaient-ils donc si mauvaise conscience pour abandonner de la sorte leur propre pays? Avaient-ils donc tant de forfaits à se reprocher?
«Ante Pavelitch se cacha pendant longtemps – avec son or – dans les couvents de Saint-Gilgen, près de Salzbourg, et de Bad-Ischl, près de Linz, en Autriche. Il portaitdignement sa soutane. De là, toujours déguisé en prêtre, il gagna l’Italie où il vécut à Rome jusqu’en 1948 sous le nom de Pater Gomez et Pater Benarez, dans un couvent jouissant du privilège d’exterritorialité. Grâce au clergé à Rome, il partit pour Buenos Aires à bord d’un bateau italien en novembre 1948. Il arriva en Argentine muni d’un passeport délivré par la Croix Rouge internationale à Rome le 5 juillet 1948 au nom de Pal (Pablo) Aranyos.
«D’autres oustachis, moins chanceux que lui, échouèrent dans les camps de concentration que les Alliés avaient dû organiser en Europe centrale… On vit bientôt ces camps recevoir la visite de pieux personnages qui y étaient envoyés par certaines institutions catholiques de Rome… La bande allait d’un camp à l’autre, s’intéressant surtout aux criminels de guerre, aux hauts personnages de l’ex “État indépendant de Croatie”, à leurs plus sanglants exécuteurs. Elle permit la fuite, du camp de Fermo, de deux abominables individus. Le premier, Ljubo Milos, qui fut appelé la hyène humaine, était responsable de la mort de plus de 120.000 personnes au camp de Jasenovac. Quant à l’autre, l’affreux Luburitch, un des bourreaux de Sarajevo, dans une seule matinée, il avait fait pendre aux poteaux électriques de cette ville 56 personnes… Et bientôt, ce fut en masse que la pègre oustachie sortit des camps de concentration alliés, revêtue souvent comme Pavelitch, d’une soutane. Ses sauveurs la conduisaient là où elle était attendue.

«En Autriche, ces oustachis trouvèrent des asiles sûrs au couvent des pèresfranciscains de Klagenfurt, à celui de Santa-Catholica, etc. En Italie, on leur offrit l’hospitalité à Rimini, Cento Cele, Comte Ferrata, San Paulo di Regola, Grotamare, San-Giovann-Baptiste et au couvent des franciscains de Modène. À Rome, on vit se réfugier Luburitch et Draganovitch, devant qui s’ouvrirent les portes de l’Institut Saint-Jérôme… Cet institut de Saint-Jérôme est d’ailleurs resté, en Italie, le lieu de ralliement, le centre d’activité de tous les Oustachis… Il en est de même à Paris d’un couventfranciscain où ces messieurs tiennent des conférences qu’anime un prêtre croate… Quant à l’Autriche, les comités des oustachis qui y existent sont aidés par Mgr Rorbach, archevêque de Klafenfurt.» – Assassins au nom de Dieu par Hervé Laurière, éd. de la Vigie, Paris, p. 164
Le pape Pie XII bénit les tueurs
N’avions-nous pas raison d’écrire que jamais encore le Vatican ne s’était compromis comme il le fit en Croatie? Là, comme nulle part ailleurs, l’Église romaine a laissé tomber son masque de douceur et révélé son vrai visage, celui de l’ambition aveugle, du fanatisme sans pitié.
Faut-il rappeler une fois de plus que les membres de cette Église qui siégèrent quatre ans durant dans le Parlement oustachi n’avaient pu accepter ce mandat que dûment autorisés par le pape, en vertu de l’article 139-4 du droit canon? Faut-il rappeler encore que le Saint-Père n’adressa jamais aucun blâme à ces bons serviteurs? Et qui donc pourrait croire que les innombrables prêtres et religieux qui prêchaient le massacre auraient persévéré dans leur zèle hystérique s’ils s’étaient sentis désavoués, même tacitement, par leurs supérieurs hiérarchiques et leur chef suprême Pie XII?
Ah! certes, celui-ci n’y songeait guère, et le monstrueux Pavelitch, le “guide adoré” de Mgr Saritch, archevêque catholique de Sarajevo, pouvait se prévaloir à juste titre des paroles flatteuses, des encouragements et des bénédictions que lui prodiguait le Saint-Père. Sans doute on donnerait beaucoup aujourd’hui pour pouvoir en effacer la trace. Mais ils demeurent bel et bien, imprimés dans les journaux croates de l’époque.L’audience accordée le 18 mai 1941 à l’état-major oustachi ne fit que préluder aux manifestations de sympathie que le pape allait multiplier à l’égard de ces pieux assassins: «La jeunesse oustachie des “Croisés” au nombre de 206 et en uniforme fut reçue en audience par le pape le 6 février 1942 dans une des salles les plus imposantes du Vatican. Le rédacteur écrit que “le moment le plus touchant fut quand les jeunes oustachis prièrent le pape de bénir Pavelitch, l’État indépendant de Croatie et le peuple croate. Chaque membre reçut une médaille en souvenir”.» – Katolicki Tjednik (L’Hebdomaaire catholique) 15 et 22 février 1942
Le 12 mars 1942, pour l’anniversaire de son intronisation, Pie XII mande à Pavelitch: “Aux humbles félicitations de votre Excellence répondons par Nos remerciements et Nos désirs pour la prospérité chrétienne.” – Hrvatski Narod, 21 mars 1942
Pour le nouvel an 1943, le pape remercie Pavelitch des vœux qu’il lui a adressés par ce télégramme: “Pour tout ce que vous Nous avez exprimé en votre nom et au nom des Croates catholiques, Nous vous remercions et adressons avec joie la bénédiction apostolique à vous et au peuple croate.” – Katolicki List (Journal catholique) n° 3, 1943
En mars 1943, à l’occasion de l’anniversaire de l’intronisation de Pie XII, nouvelle échange de félicitations et de meilleurs vœux. – Hrvatski Naroa, 17 mars 1943
Le 5 juin 1943, Pavelitch adresse par télégramme ses félicitations au pape et “l’expression de mon dévouement personnel à Votre Sainteté et mes vœux pour le succès de Vos efforts pour la prospérité générale de l’humanité”. (Ces sentiments humanitaires sont particulièrement édifiants sous la plume de ce bourreau). Le pape répond très cordialement “en priant Dieu pour le bonheur du peuple croate.” –Katolicki List (Journal catholique) n° 23, 1943. Sans doute se trouvaient exclus de ces vœux de bonheur les Serbes orthodoxes et les juifs que les oustachis massacraientpar centaines de mille.
En 1944, télégramme du pape à Pavelitch: “Les vœux que vous Nous avez exprimés, ainsi que le peuple croate, à l’occasion du cinquième anniversaire de Notre Pontificat Nous sont très chers et Nous prions pour que Dieu vous accorde ses dons les meilleurs.” – Hrvatski Narod, 21 mars 1944
En maintes circonstances encore le Saint-Père eut l’occasion de proclamer en quelle haute estime il tenait le sanglant poglavnik. En 1943, il recevait en audience D. Sinsic, membre du gouvernement oustachi; et E. Lobkowicz, représentant l’État croate auprès du Vatican, résumait ainsi l’entretien dans son rapport au ministère des Affaires étrangères de Zagreb: «À la fin de notre conversation le pape déclara qu’il était très heureux d’avoir eu l’opportunité de s’entretenir avec Pavelitch et que c’était une grande joie d’entendre de tous les côtés qu’il est “un catholique pratiquant”. J’ai confirmé cela et ai exprimé mon espoir que Pavelitch viendra bientôt en Italie, ainsi que ma conviction qu’il sera très heureux d’avoir de nouveau la bénédiction apostolique. Le pape a répondu: “Je serai heureux de lui donner une telle bénédiction.”»
Notons qu’en 1943, il y avait déjà plus de deux ans que Pavelitch “pratiquait” le catholicisme en se livrant à la torture et à l’extermination méthodique du clergé et des fidèles orthodoxes.
Mais le chef des tueurs n’était pas le seul à recevoir la bénédiction apostolique. Pie XII, dans sa grande bonté, l’étendait aux plus simples exécutants. L’ “Osservatore Romano” (Cette audience a été mentionnée aussi par l’Agence fasciste Stefani) nous apprend que le 22 juillet 1941 le pape a reçu cent agents de la police de sécurité croate, conduits par le chef de la police de Zagreb Eugen Kvaternik-Dido. Ce groupe de SS croates constituait la fleur des bourreaux et des tortionnaires qui opéraient dans les camps de concentration, et celui qui les présentait au Saint-Père se rendit coupable de telles horreurs que sa mère se suicida de désespoir.
On imagine avec quel zèle accru ces “braves gens”, une fois munis de la bénédiction apostolique, s’appliquèrent à se conduire en “pratiquants” dans toute la force du terme.

D’ailleurs, dès le mois d’août 1941, Mile Budak, ministre des Cultes, considéré comme le “dauphin” de Pavelitch, déclarait au cours d’une conférence publique à Karlovac: “Le mouvement oustachi est basé sur la religion. Sur notre dévouement à la religion et à l’Église catholique romaine repose toute notre action.”
En réalité tout concourt à prouver non seulement que Pie XII suivait de près le déroulement de cette action, mais encore qu’il l’approuvait. Il faudrait être singulièrement naïf en effet pour ne pas comprendre quel rôle jouait à Zagreb le rév. père Marcone, légat du Saint-Siège, Sancti Sedis Legatus (ainsi qu’il se qualifiait lui-même dans ses rapports avec le gouvernement oustachi), il était donc, aux termes du droit canon, l’alter ego du pape.
En cette qualité il avait droit à la préséance dans toutes les manifestations officielles. C’était Pie XII qu’on honorait en sa personne, et quelle personne! La photographie que nous reproduisons est plus éloquente que n’importe quel commentaire. À voir trôner à la place d’honneur, à côté du tueur Pavelitch, ce gros moine au mufle bestial qui semble sorti du burin de Goya, on peut se croire revenu de quelques siècles en arrière, et l’horreur des autodafés de Croatie rappelle invinciblement les bûchers de l’Inquisition espagnole. Le Saint-Office n’est pas mort, il est seulement en sommeil. De 1939 à 1945, il se réveilla en Europe, et particulièrement en Croatie, avec toute sa virulence.

Ces atrocités furent maintes fois dénoncées à l’époque dans la presse des pays libres. Mais devant ces protestations Pie XII garda le silence… et pour cause! Comment aurait-il pu désavouer ses propres évêques et prêtres qui siégeaient, dûment autorisés par lui, dans le Parlement oustachi, et dont le principal, Mgr Stepinac, primat de Croatie, présidait le comité pour la conversion des orthodoxes, avec pour coadjuteurs, Mgr Buric, évêque de Senj, et Mgr Janke Simrak, administrateur apostolique de l’évêché de Krizevci? Comment aurait-il pu désavouer le rév. père Marcone, son légat, son représentant personnel à Zagreb qui surveillait l’opération?
Des conversions “spontanées et miraculeuses”… le couteau sur la gorge
D’ailleurs, cette opération n’avait rien d’imprévu. Le gouvernement oustachi, si bien appuyé par le pape, avait-il jamais fait mystère de ses intentions à l’égard des Serbes orthodoxes? Il les avait clamées, tout au contraire, dès son arrivée au pouvoir, et c’est le ministre des Cultes lui-même, Mile Budak, qui s’écriait le 22 juillet 1941 à Gospic:“Nous tuerons une partie des Serbes, nous en déporterons une autre, et le reste sera obligé d’embrasser la religion catholique romaine.”
Le programme s’exécutait donc à la lettre, tel qu’il avait été conçu et défini. Le scénario ne variait guère: après quelques massacres judicieusement perpétrés dans une région, arrivait un convertisseur, prêtre ou moine, accompagné d’un groupe d’oustachis, et cet apôtre, s’adressant aux paysans terrorisés, leur tenait le même langage, à quelque chose près, que ce religieux du couvent de Varazdin, Ambrozije Novak, aux villageois de Mostanica: “Serbes, vous êtes tous condamnés à mort, mais vous pouvez vous sauver de la mort à la condition de vous convertir au catholicisme.”
Ce procédé simple et pratique représentait sans doute ce que l’épiscopat entendait par “créer les conditions psychologiques favorable”. Car les Monsignori, même croates et oustachis, ont quelque connaissance du droit canon, lequel n’admet comme valables que des conversions sincères obtenues sans contrainte, et dans leur conférence plénière du 17 novembre 1941 ces dignes prélats avaient pris soin de se mettre en règle avec la “doctrine”. Ainsi on ne forçait pas les Serbes orthodoxes à se convertir. Fi donc! On le leur conseillait seulement… le couteau sur la gorge.
Le Ciel ne pouvait manquer de bénir cette sainte entreprise. On le vit bien lorsque des villages entiers, brusquement touchés par la Vraie Foi, abjurèrent – de leur plein gré, cela va sans dire – l’erreur dans laquelle ils avaient vécu si longtemps. Il y eut ainsi 240.000 orthodoxes qui, frappés d’une illumination soudaine, purent s’écrier comme dans Polyeucte: “Je vois, je sais, je crois, je suis désabusé!”
En revanche et conformément au programme, 300.000 étaient déportés et plus de 500.000 massacrés. Cependant, chose admirable, la même grâce collective s’épanchait miraculeusement sur les tenants du rite grec. Ces schismatiques eux aussi réintégraient en foule le giron de l’Église romaine “sans aucune pression et par conviction intime quant aux vérités de la foi catholique”, comme le prescrivait le paragraphe 8 des décisions de l’épiscopat. C’est ainsi qu’à Kamensko, dans le propre diocèse de Mgr Stepinac, 400 personnes, 400 brebis égarées, rentrèrent au bercail d’un même élan sous l’œil attendri du préfet, du chef de la police et des représentants de divers groupements oustachis.
Radio Vatican, annonçant le 12 juin 1942 cette conversion massive, affirmait qu’elle était “spontanée et sans aucune pression des autorités civiles et ecclésiastiques”.
Pourtant, après la guerre, le Saint-Siège ne tarda pas à s’aviser que la “spontanéité”, le “conviction intime” des 240.000 convertis pourrait bien être mise en doute même par ceux qui gardent une foi entière dans les miracles de la grâce. De plus, dans la Croatie libérée, les témoignages accablants pleuvaient de toute part. Les consignes furent donc modifiées en conséquence, et aujourd’hui il n’est pas un apologiste de Pie XII qui ne connaisse la nouvelle “ligne” sur laquelle il convient de se retrancher. On admetmaintenant que ces conversions à la grosse n’étaient pas toute “sincères et obtenues sans aucune pression”, mais si l’Église romaine violentait ainsi les consciences, c’était par pure charité, pour soustraire ces malheureux à la fureur des oustachis, pour les sauver de ce fameux couteau spécial que maniaient si lestement le franciscain Filipovic et ses émules. (On ne nous dit pas, toutefois, si ces bons religieux, comme ceux qui prêchaient le massacre, agissaient aussi par charité; mais il faut le croire puisqu’ils n’encoururent aucun blâme de leurs supérieurs hiérarchiques).

Ainsi, tout s’explique – sinon théologiquement, du moins de la façon la plus honorable pour le Saint-Père. On le voit, dans son ardeur humanitaire il alla jusqu’à oublier ses devoirs, jusqu’à piétiner la “doctrine”, jusqu’à violer les plus sacrés canons, en acceptant de recevoir au sein de l’Église romaine, et par centaines de milliers, des malheureux faussement convertis. Par bonté pure, il prit sur lui le sacrilège, compromettant ainsi son salut éternel.
On reste confondu devant pareille abnégation; et si Pie XII n’est pas damné pour cela – ce qu’à Dieu ne plaise! – il aura bien mérité l’auréole des saints. On dit qu’il y prétendait, du reste.
Un tel exemple nous enseigne à ne point porter des jugements hâtifs et téméraires. Peut-être avons-nous été trop sévère à l’égard de Mgr Tiso. Quand ce saint homme expédiait à Auschwitz ses compatriotes israélites, qui nous dit qu’il n’était pas mû, lui aussi, par un esprit de charité? Ce bon prêtre de l’Église catholique romaine fut le premier pourvoyeur d’Auschwitz.
Sans doute en fut-il de même à l’autre bout du monde, aux îles Philippines conquises par les Japonais. M. André Ribard rapporte que les citoyens américains et anglais arrêtés dans les îles du Pacifique, et notamment tous les missionnaires protestants, y avaient été internés dans des camps de concentration qui ne le cédaient en rien à ceux de l’Allemagne. Mais “… les 7500 missionnaires catholiques demeurèrent en liberté, reçurent des secours et furent officiellement protégés par les autorités militaires japonaises. La revue des jésuites America a raconté cela en janvier 1944. À cette époque, malgré les progrès de la reconquête des îles du Pacifique par la marine américaine, il restait dans les camps d’internement 528 de ces missionnaires protestants: ils avaient survécu aux traitements concentrationnaires. Or, le Vatican avait fait auprès du gouvernement fantoche des Philippines… une démarche stupéfiante… le texte en figure sous le numéro 1591, daté de Tokio le 6 avril 1943, dans un rapport du département des affaires religieuses pour les territoires occupés, dont j’extrais le passage suivant: il exprimait le désir de l’Église de voir les Japonais “poursuivre leur politique et empêcher certains propagateurs religieux de l’erreur, de retrouver une liberté à laquelle ils n’ont aucun titre”.» – “1960 et le secret du Vatican” par André Ribard, Librairie Robin, Paris, 1954, p. 79
On le sent bien: là encore il s’agit de lire entre les lignes, et de ne pas se laisser abuser par des apparences trompeuses. En un mot, il faut savoir interpréter. Sous cette démarche cruelle doit se dissimuler quelque intention hautement charitable à l’égard des “frères séparés”. Avouons pourtant que nous n’avons pas su la découvrir.
Pour en revenir à la Croatie, la “catholicisation” allait bon train…
L’Église romaine s’occupait donc activement d’y augmenter le nombre de ses ouailles dans un accord parfait avec le gouvernement oustachi. C’est ainsi que Mgr Janko Simrak, un des coadjuteurs de Mgr Stepinac dans le comité pour la conversion des orthodoxes, fut reçu le 14 juillet 1941 par Pie XII, nommé par celui-ci évêque de Krizevci, puis décoré par Pavelitch de la “grand-croix avec étoile”, qu’accompagnait cette citation: “Pour son service dévoué parmi son clergé et ses fidèles et pour sa collaboration sincère avec les autorités de l’État dans l’esprit oustachi.”
La “catholicisation” allait bon train et Mgr Anton Aksamovic, évêque de Djakovo, pouvait écrire dans un tract à l’intention des orthodoxes: “Il y aura une seule Église et un seul chef de l’Église qui est le vicaire du Christ sur la terre… ” Il ajoutait d’ailleurs: “Suivez ce conseil amical. L’évêque de Djakovo a reçu jusqu’à présent dans la sainte Église catholique des milliers de citoyens qui ont obtenu le certificat d’honnêteté des autorités de l’État. Prenez exemple sur ces frères et adressez-nous, sans plus tarder, votre demande pour la conversion au catholicisme. En tant que catholiques, vous resterez tranquillement dans vos foyers et vous pourrez vaquer librement à vos occupations quotidiennes.”
Comme on le voit, ce bon propagandiste ne s’embarrassait pas de vaines circonlocutions. Il s’en fallait, pourtant, que tous les appelés devinssent des élus. Le 30 juin 1941, le gouvernement avait adressé aux évêchés catholiques une ordonnance (n° 48468/41), qui précisait dans quelles conditions devaient être délivrés par les mairies ou la police, après avis favorable des organisations oustachies, les certificats d’honnêteté nécessaires aux orthodoxes qui désiraient se convertir.
On y lisait notamment: § 3. – Quant à la délivrance de ces certificats, il faut faire attention qu’ils ne soient pas délivrés aux prêtres, commerçants, artisans et paysans orthodoxes riches ou en général aux intellectuels orthodoxes, sauf dans le cas où l’on pourrait prouver leur honnêteté [!] personnelle, le gouvernement ayant adopté le principe que les certificats relatifs à cette catégorie de personne soient refusés. § 4. – Les paysans pourront obtenir cette attestation sans difficulté, sauf s’il s’agit de cas exceptionnels.
Le 16 juillet 1941, dans sa lettre n° 9259/41, l’évêché de Zagreb (celui de Mgr Stepinac) reconnaissait en ces termes le bien-fondé de cette discrimination: “En ce qui concerne la conversion des prêtres, des instituteurs, des commerçants et des intellectuels en général, ainsi que des orthodoxes aisés, il est hors de doute qu’une extrême prudence s’impose en ce qui concerne leur acceptation… ”
Nous ne sommes pas spécialement versé en droit canon, mais nous n’avons jamais ouï dire que celui-ci autorise à accepter ou rejeter les conversions selon la catégorie sociale des candidats.
Qu’est-ce à dire, sinon que l’intégrité de la “doctrine” se voyait sacrifiée, une fois de plus, à des considérations éminemment opportunistes? On comprend que le gouvernement oustachi ne se souciât pas de voir les intellectuels serbes échapper à ses griffes sous couleur de conversion au catholicisme, ni surtout les commerçants et les paysans riches sauver ainsi leurs biens de la rapine.
L’épiscopat croate, Mgr Stepinac en tête, admit fort bien ce point de vue… financier, et le rév. père Marcone, légat du pape, n’y trouva pas davantage à redire. La “grâce” ne fut donc pas autorisée à faire des miracles chez les Serbes trop bien pourvus au temporel, et l’on vit, pour la première fois peut-être, l’Église appliquer à la lettre la parole du divin maître: “Il est plus difficile à un riche d’entrer au Paradis qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille.”
Vint pourtant la débâcle pour l’Axe et pour cet État indépendant (!) de Croatie qui, grâce aux efforts conjugués de l’oustacha et de l’Église romaine, avait failli réaliser pour un temps et à sa manière la “Civitas Dei”. Dès lors, la propagande vaticane déploya tous ses efforts pour tenter d’innocenter Mgr Stepinac – et, par voie de conséquence, Pie XII – aux yeux de l’opinion mondiale. Mais que pèsent les faux-fuyants et les affirmations gratuites à côté de tant d’actes et de paroles officiellement établis? En réalité, l’archevêque de Zagreb demeura jusqu’au bout le pilier le plus sûr de l’État fantoche et de son régime.
Le 7 juillet 1944 il déclarait: «Le peuple croate verse son sang pour son État et il conservera et sauvera son État. Toutes les actions contre le peuple et l’autonomie croates ne doivent ôter le courage à personne, mais au contraire tous devront se mettre à défendre et à consolider l’État avec une force encore accrue.» – Fiorello Cavalli: Il processo dell’ arcivescovo di Zagabria (La Civilta Cattolica, organe des jésuites, Roma, 1946, p. 77)
Et c’est à cette même époque, alors que l’État satellite touchait à sa fin, que le gouvernement oustachi décora Mgr Stepinac de la “grand-croix avec étoile” qu’il portait fièrement sur sa poitrine (décret Oc. B. III n° 552, 1944).
L’épiscopat croate, lui aussi, maintenait son attitude dans sa lettre pastorale du 24 mars 1945. On n’ignore pas que Mgr Stepinac songeait à accepter le pouvoir des mains de Pavelitch, quand l’avance des Résistants vers Zagreb vint mettre à néant ce projet. Du moins, avant de s’enfuir avec les troupes allemandes en déroute, Pavelitch confia aux bons soins de celui qui l’avait si bien soutenu les archives du défunt État, les films, les disques de ses discours, et surtout des caisses de lingots d’or, de bijoux, de montres, etc. qui furent, comme on l’a lu plus haut, retrouvées à l’archevêché. Les légitimes possesseurs de ces biens s’étaient vu refuser protection par l’Église romaine, mais en revanche elle ne la marchanda pas à leurs dépouilles…
Les hauts faits de l’archevêque de Zagreb ne pouvaient manquer d’avoir leur récompense: le chapeau de cardinal. Le 18 décembre 1952, dans son discours au Comité des Affaires étrangères de l’assemblée fédérale yougoslave, M. Edward Kardelj, ministre des Affaires étrangères, a accusé Stepinac d’être un criminel de guerre ayant sur sa conscience un nombre immense de victimes, 229 églises orthodoxes détruites, 129 ecclésiastiques orthodoxes tués, des centaines de milliers d’orthodoxes massacrés. Il a accusé le Vatican d’avoir voulu, en le nommant cardinal, essayer de provoquer une intolérance religieuse en Yougoslavie et de miner l’unité du peuple yougoslave.
Cette élévation à la pourpre du meilleur collaborateur de Ante Pavelitch est assez éloquente, en effet. Mais là ne se borna pas le satisfecit du Saint-Père. Il n’eut garde d’oublier celui qui avait si bien “catholicisé” la Croatie, et le 5 novembre 1955 La Croix annonçait: «À l’occasion de ses noces d’argent sacerdotales, S.S. Pie XII a envoyé le message suivant à S. Éminence le cardinal Stepinac, archevêque de Zagreb, qui se trouve toujours maintenu en résidence forcée dans son village natal de Krasic, dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions pastorales: “Nous formulons pour vous des vœux paternels, cher fils, qui achevez la 25e année de votre sacerdoce, qui avez acquis tant de mérites et dont nous louons les fermes vertus. Dans l’épreuve que vous traversez, Nous prions le Seigneur de vous accorder son réconfort, et Nous vous donnons avec affection Notre Bénédiction apostolique.”
Responsabilité du Vatican dans les massacres en Croatie
Telle fut la croisade croate et, n’en déplaise aux beaux esprits de sacristie acharnés à nier l’évidence, la responsabilité du Saint-Siège s’y marque en traits ineffaçables, du commencement à la fin.
En vérité, il faut une rare impudence pour représenter le Vatican comme “opposé” au régime des oustachis, quand tous les témoignages et tous les documents confirment sa parfaite entente avec ces “Assassins au nom de Dieu”, comme les a si bien nommés M. Hervé Laurière. Pour s’élever contre les horreurs commises par ces tortionnaires, il y eut dans le clergé catholique croate deux hommes, en tout et pour tout: l’évêque de Mostar, Mgr Aloïs Misic, et un prêtre de Zagreb, Josip Loncar. Bien entendu, aucun signe d’approbation ne vint du Vatican récompenser leur charité inopportune, et l’on peut douter que Mgr Misic devienne jamais cardinal. En revanche, aucun des religieux qui prêchaient le massacre, ou le pratiquaient de leur propre main, ne fut blâmé, puni ou chassé de l’Église.
On chercherait en vain la moindre marque de réprobation, ou même de réserve, dans la conduite de Pie XII tout au long de la sanglante tragédie, depuis la réception de Ante Pavelitch au Vatican le 18 mai 1941 jusqu’aux louanges décernées ces dernières années encore à Mgr Stepinac, dont “l’apostolat brille de l’éclat le plus pur” s’il faut en croire le Saint-Père. Le tout est de s’entendre, évidemment, sur le sens de cette “pureté”, mais ce qui s’est passé en Croatie à cette époque est propre à dissiper toute équivoque à cet égard. (Dans le diocèse de Gornji Karlovac (dépendant de l’archevêché de Mgr Stepinac) qui comprenait 460.000 Serbes orthodoxes, 280.000 ont été tués, 50.000 se sont réfugiés dans les montagnes, environ 50.000 ont pu être expédiés en Serbie. Le reste, soit 40.000 âmes, a été contraint de se convertir au catholicisme.) – Jean Hussard: “Vu en Yougoslavie”, Lausanne, 1947, p. 217
Vit-on jamais plus clair bilan que celui de ces quatre cruelles années d’évangélisation par le fer et le feu, quatre années durant lesquelles le rév. père Marcone, légat du pape, ne cessa de trôner auprès des responsables, couvrant ainsi de l’autorité de son saint mandataire les actions les plus monstrueuses?
N’est-il pas significatif, aussi, le silence systématique observé par Pie XII à l’égard des victimes de la gigantesque tuerie? Pas un mot de pitié pour elle, non plus que de blâme pour leurs bourreaux.

Bien modérés, vraiment, ceux qui ne veulent voir dans cette attitude du pape qu’une inertie coupable, une complaisance passive. En fait, tout cela pue le crime prémédité. On ne fera croire à personne que cette terreur, à laquelle le clergé catholique croate collaborait passionnément, a pu se déchaîner sans la volonté expresse du Saint-Siège. Is fecit cui prodest, dit le vieil adage judiciaire: celui-là a commis le crime, à qui le crime profite. À qui profitait l’extermination massive des orthodoxes, leur déportation ou leur conversion par la force, sinon à l’Église romaine qui poursuivait ainsi son rêve séculaire: l’extension de son influence vers l’Est? La fin justifie les moyens: il fallait tuer pour régner. On ne s’en fit pas faute.
Mais la meilleure confirmation de la collusion vaticano-oustachie, on la trouve dans un ouvrage tout récent de R.P. Dragoun préfacé par Mgr Ruff, coadjuteur du cardinal Feltin.
Sur la foi du titre, Le Dossier du cardinal Stepinac, on pourrait croire tout d’abord à quelque effort d’objectivité de la part de l’auteur, mais l’erreur serait grande. Dans ce gros volume, on trouve bien les plaidoiries des deux avocats de l’archevêque, assorties de nombreux commentaires, mais nulle trace de l’acte d’accusation ni du réquisitoire. Un “dossier” à la mode oustachie, sans doute.
Il y aurait beaucoup à dire sur les amusantes contradictions où l’auteur tombe à chaque instant. Nous nous bornerons à constater que la présence à Zagreb de ce haut personnage qu’était le légat pontifical Marcone se trouve entièrement passée sous silence – ce qui ne saurait étonner quiconque a contemplé la photographie du Sancti Sedis Legatus reçu familièrement chez Pavelitch (en compagnie du fils du chef des S.S. croates, d’ailleurs).
Cette intimité – si soigneusement dissimulée – entre le représentant de Pie XII et le chef des tueurs s’explique à merveille par ces quelques lignes du dossier, tendant à décharger Mgr Stepinac: «Le procureur lui-même, dans son acte d’accusation, cite le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Maglione, qui avait encore en 1942 recommandé à l’archevêque Stepinac “d’établir avec les autorités oustachies des rapports plus cordiaux et plus sincères” (p. 32, 137).
Merci à Alexis ADRIANIS
Extraits de Le Vatican contre l’Europe – Les documents accusent par Edmond Paris,
Librairie Fischbacher, Paris, 1959
Assassins au nom de Dieu par Hervé Laurière, éditions de la Vigie, Paris, 1951
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