La région vit sur un baril de poudre. Les mollahs iraniens s’apprêtent à allumer la mèche
vendredi 6 novembre 2009 - 15h18, par Khaled Asmar - Beyrouth

Depuis l’accrochage de mercredi, faisant un mort et 11 blessés saoudiens, l’Arabie saoudite a massé ses unités et acheminé les renforts depuis la base militaire de Tabbouk (dans le nord), vers sa frontière avec le Yémen. L’aviation saoudienne a bombardé des positions des rebelles d’Al-Houthi, proches de l’Iran, dans la région de Saada, au Yémen. Riyad affirme que la rébellion y a stationné entre 4.000 et 5.000 combattants, dont des Iraniens et des Libanais du Hezbollah. Aujourd’hui, ces derniers poursuivent les provocations et attaquent des positions saoudiennes. On signale au moins cinq blessés graves.
La guerre qui se déroulait jusque-là entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite par Yéménites interposés, prend une nouvelle tournure, obligeant les Saoudiens à s’y impliquer directement. L’incursion à Jabal Doukhane, mercredi 4 novembre, faisant 1 morts et 11 blessés saoudiens, a poussé ces derniers à réagir. L’armée royale a massé ses troupes et menacé d’écraser les agresseurs. Une dizaine de localités frontalières saoudiennes ont été évacuées et décrétées zone militaire fermée. La population a été évacuée vers des camps de réfugiés, et les écoles fermées jusqu’à nouvel ordre.
Mais l’état d’alerte ainsi décrété, ni les bombardements par l’aviation saoudienne engageant les hélicoptères Apache, les Tornado et les F-15, ni l’artillerie et les chars d’assaut déployés n’ont pas empêché les rebelles pro-iraniens de récidiver. Des combattants zaïdites déguisés en femmes voilées se sont infiltrés, ce vendredi, en territoire saoudien, et ont attaqué un poste frontalier faisant au moins cinq blessés graves parmi les militaires saoudiens. L’armée riposte actuellement et a repris ses bombardements des positions de la rébellion en territoire yéménite.
Il ne fait pas de doute que nous assistons au lancement d’une nouvelle guerre régionale que cherche l’Iran dans un double objectif : exporter sa crise intérieure consécutive à l’élection frauduleuse et contestée de juin dernier, et détourner l’attention sur son programme nucléaire, après que l’AIEA l’ait accusé d’avoir testé clandestinement des têtes nucléaires. Or, cette guerre régionale aura des répercussions certaines sur tous les pays arabes qui comptent des communautés chiites. La région est sur un baril de poudre. Téhéran et ses mollahs s’apprêtent à allumer la mèche.
Khaled Asmar
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