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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 12:59


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Assad lâche du lest à ses opposants pour mieux se consacrer à l'offensive du 'Hamas contre Israël

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info 

tags :SyrieBachar al-assadiran, nucléaireterrorisme, hamas

Editorial Al Assad-HamasECOUTER ICI-copie-1

 

 

Deux faits récents semblent indiquer un fléchissement de la position syrienne, après la répression, qui a encore fait 100 morts mercredi dernier à Deraa, à 100 kms au Sud de Damas.

 

-  Face à la détermination des manifestants, la TV officielle syrienne a fini par annoncer que les principaux opposants arrêtés ces derniers jours seraient relâchés ; que le régime damascène souhaite répondre à leurs revendications en assouplissant l’état d’urgence qui prévaut depuis 1953. Quelques hausses de salaire pourraient s’ensuivre.

 

-      D’autre part, menacé à l’intérieur, le Ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem a reconnu, du bout des lèvres, la légitimité de l’intervention, au Bahreïn, des forces de la Coopération dans le Golfe autour de l’Arabie Saoudite.

 

Tout se passe comme si, sous la pression des évènements, Damas cherchait à retrouver un statuquo favorable dont il a le secret, dans tous les dossiers qui le concernent : au sujet d’Israël et du Golan ; concernant sa présence au Liban par Hezbollah interposé ; concernant ses relations avec l’Occident qui le considère avec justesse comme le verrou de l’hégémonie iranienne dans la région.

 

Si la répression exercée est allée jusqu’au massacre, il s’agit, maintenant, de minimiser les pertes et d’en réduire l’ampleur, avant de basculer dans une contestation du type de celle qui a déjà emporté Moubarak. Du fait de la rapidité des communications internet, Assad n’a pas la liberté de manœuvre dont disposait son père ou son frère Rifat, en 1982, pouvant se permettre 20 000 morts sans que l’Occident ne lève le petit doigt. Engagée en Libye, la coalition franco-anglo-américaine aurait du mal à donner dans la caricature du « deux-poids-deux-mesures » et à s’abstenir de toute réflexion désobligeante.

 

D’ailleurs, Ban Ki-Moon a déjà réagi à l’ONU, comme pour dire : « S’il vous plaît, épargnez-nous d’avoir à vous condamner trop sévèrement, nous sommes déjà débordés ailleurs ! ». Les Occidentaux ont besoin qu’Assad réprime en silence !

 

Sur le second point, bien qu’allié indéfectible de Téhéran, la Syrie est obligée de jouer les boîtes aux lettres entre les deux camps, sunnite et chi’ite. En pleine répression-maison, comment dire à l’Arabie Saoudite qu’elle a tort de veiller à ne pas se laisser déborder par le Bahreïn, sur ses propres marges chi’ites, et champs de pétrole ? Iran et Syrie se sont entendus pour maintenir le cap de la pénétration en douceur des flancs de leurs adversaires immédiats et de tout faire pour conserver leurs acquis.

 

L’Arabie saoudite, de son côté, a pris la mesure de la déstabilisation égyptienne et des gains amassés par l’Iran, par l’intermédiaire des Frères Musulmans et du Hamas, leur bras idéologique armé. L’intervention des pays du Golfe vise à donner un coup d’arrêt à cette expansion, pour éviter la contamination du Yémen, Bahreïn, Oman, régions saoudiennes… jusqu’à Gaza et au Caire, l’Iran s’affirmant alors comme le chef de file de la « nouvelle révolution… islamique ».

 

La chute de Moubarak a représenté pour le Roi Abdallah, le coup de grâce de l’Amérique d’Obama contre ses anciens alliés. De son côté, Washington peut considérer qu’il n’y a plus d’abonnés au n° de téléphone à Riyad et que le Roi gère ses propres affaires comme bon lui semble. La modestie même de la participation américaine en Lybie, derrière la France et l’Angleterre, signe la confusion et l’embarras qui se sont emparés de la politique arabe de la Maison Blanche : Obama ne souhaite absolument pas donner le sentiment aux Arabes qu’après Le Caire, il est résolu à faire tomber Tripoli, vers les vents mauvais de la tribalisation à la somalienne.

 

Dans ce contexte, les relations indirectes entre Israël et l’Arabie Saoudite, autrefois entretenues à Amman ou au Caire par l’entremise d’Omar Souleimane ou de l’autre roi Abdallah de Jordanie, sont susceptibles de prendre un tour nouveau. Il serait uniquement concentré sur la façon d’envisager une stabilisation régionale suffisante pour faire barrage à l’extension des dominions pro-iraniens à leurs frontières immédiates, sans l’aide des Etats-Unis, qui jouent les utilités.

 

Israël n’a encore arrêté aucune mesure de dissuasion qui se tienne, face à la pluie de missiles qui s’abat sur le sud, ni en ce qui concerne le quintuple assassinat d’Itamar, ni encore, de réplique appropriée à l’attentat en plein cœur de Jérusalem.

 

Une des raisons à cela, c’est la position très, trop modérée d’Ehud Barak, qui, visiblement, ne tient pas à ce que le conflit palestino-israélien fasse, à nouveau, la une des gazettes internationales, tombant dans le piège tendu par le Hamas, dont la fonction principale est le détournement des « révolutions arabes ». La posture est tactique, mais ne remplit aucune des conditions relatives à la dissuasion stratégique dont Israël a grand besoin.

 

L’autre raison, c’est le voyage de Benyamin Netanyahou à Moscou. Il est intéressant de noter que le Premier Ministre s’y rende, en pleine période d’intervention européenne en Libye, à laquelle la Russie s’oppose. Il n'est pas, non plus, totalement indifférent que l'artisan du rapprochement Jérusalem-Moscou, Avigdor Lieberman ait été invité, pour la première fois, à Paris, au même moment. 


 Le chef de Gouvernement israélien a même pu croiser le Prince Saoud al-Fayçal, lors d’une entrevue programmée par ses hôtes moscovites. L’un et l’autre ne deviendront ni alliés ni amis, mais ont les mêmes cailloux dans la chaussure et Dmitri Medvedev et Vlad Poutine le savent. Ils ont aussi en commun le fait d’avoir été les seuls, de par le monde, à critiquer le lâchage en règle de Moubarak par la Maison Blanche. Ils ont conscience que les fameux soulèvements arabes ont renvoyé aux calendes grecques quelques grandes questions d’actualité, comme celle du nucléaire iranien. Téhéran gagne un temps précieux pour parfaire ses têtes atomiques, à mesure que les troubles dans la rue arabe divertissent l’opinion et que Washington ne sait plus où donner de la tête pour conserver un statut de « libérateur des peuples ».

 

L’avertissement indirect donné à l’Iran par l’entremise de la Syrie et de l’agitation à domicile qui peut troubler le jeu du transfert d’armes lourdes au Hezbollah, va inciter Téhéran a jouer plus finement : au Bahreïn, au Liban, en Egypte. De même, Bachar al-Assad préfère jouer la modération.

 

Leur reste, alors, le joker qui marche à tous les coups : celui de moins compter sur les révoltes populaires pour tenter, par tous les moyens de recentrer l’attention mondiale sur le « vilain petit canard » du Moyen-Orient. Et provoquer les conditions d’une intervention massive israélienne contre ses supplétifs à Gaza, mais qui débordent aussi sérieusement sur la Judée-Samarie, Ramallah et Jérusalem.

 

L’Amérique n’a plus la main, Abbas s’aligne sur le Hamas. Reste à la Russie de Medvedev et Poutine à s’incruster dans le rôle d’arbitre ou de « faiseur de paix régionale », plus à l’écoute des préoccupations conjointes de Riyad et Jérusalem, bien que conservant un rôle de parrain de l’Iran et de la Syrie…

 

Assurément, le grand jeu se complique et les dominos qui tombent ne sont pas forcément ceux que l’on croit voir mordre la poussière… 

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