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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 11:15

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Assad, le massacre accompli, se moque de l’ultimatum turco-US

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 


 

Garder le contrôle revient vite à devenir gardien de cimetière. Semaine après semaine, Assad semble toujours plus zélé à accomplir sa mission avec dévotion : archange de la mort pour les Mollahs d’Iran. A chaque jour suffit sa besogne, à coups de tanks et d’artillerie lourde à obus autopropulsés, contre Hama, puis Deir al-Zour. Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que des conseils de Sécurité impuissants à se faire prendre au sérieux par ce type de tueur en série.

 

Le monde et les bourses peuvent bien s’effondrer, tant que subsiste le trône des Assad. D’ores et déjà, il n’appartient plus au monde des Arabes : le roi Abdallah s’est empressé de rappeler son Ambassadeur, à la différence notable des Occidentaux, Américains et Français. Robert Ford et Eric Le Chevallier jouent les voitures-balai du tour du Monde de la Diplomatie en 80 couacs, pour l’homme du « changement » et de la main tendue (5 doigts sur toi !), Barack Obama.

 

Pour Al-Watan, journal officiel du régime syrien, ce geste saoudien doit être interprété comme un ultimatum américain. Et d’invoquer le « complot » auquel participent les « Cheikhs » du Royaume wahhabite, pour ne pas désigner l’implication directe de la couronne et des services secrets de Riyad.

 

Au-delà des violations des droits humains les plus ténus, l’imbroglio stratégique se renforce avec les menaces directes de l’Iran contre la Turquie, membre de l’OTAN, au cas où il prendrait à Erdogan l’envie de faire franchir la frontière à ses troupes.

 

L’UNHCR a beau nié la véracité de l’intervention directe du Hezbollah et des Gardiens de la révolution, publiée dimanche par Al-Arabiya, ils sont bien là pour appuyer la politique du massacre accompli du clan Alaouite. Téhéran menace de frapper les bases américano-turques sur le territoire d’Ankara et il ne le fera pas sans être solidement implanté, préalablement, sur celui de Damas, comme au Liban.

 

La Russie a, d’abord, concédé une condamnation, au service minimal, de la Syrie à l’ONU. Mais elle a tenu à rappeler à l’OTAN qu’elle n’était pas dupe d’une éventuelle manœuvre guerrière, sous motif de protection des populations, qui rend Assad et Ahmadinedjad indissociables. Si l’on frappe l’un, on frappe l’autre et c’est la réaction en chaîne.

 

La Chine, quant à elle, prône la non-ingérence, tout en disant « ne pas s’opposer » aux aspirations des peuples. Il est vrai que la dégradation de la note américaine par les agences de notation ou la plongée des bourses asiatiques, ont de quoi la maintenir en dehors du jeu régional. Du moins, en apparence, toute en sourire jusqu'aux oreilles, puisque ses approvisionnements dépendent d’une stabilisation et de la survie, coûte que coûte, des Etats-voyous.

 

Ahmet Davutoglu doit rendre une ultime visite au clan Assad, muni d’un message « fort » de la part d’Erdogan et d’Hillary Clinton. Un officiel syrien lui a déjà répliqué par avance : « Nous lui répondrons pas un message encore plus ferme, lui intimant de retourner chez lui, à la maison ! »

 

Autrement dit, « à la niche, aboyeur pro-américain ! Nous, Alaouites, savons pertinemment :

 

- Que les Occidentaux sont embourbés depuis des mois en Libye sans parvenir à faire plier six malheureuses brigades kadhafistes.

 

- Que l’état capotant de votre économie vous met sensiblement au même niveau que nous, le club des sanctionnés.

 

 

Que la Turquie se remet à peine de la démission-renomination d’un Etat-Major complet et qu’on ne conduit pas une armée comme on remonte à vélo… »

 

 

Malgré la mise en garde de Dimitri Rogozin, attaché russe auprès de l’OTAN, qui a accusé Washington, derrière l’Alliance de préparer un mauvais coup en Syrie pour mieux cerner l’Iran, on peut, en effet, s’interroger sur la capacité des Atlantistes à afficher un poids suffisant, en cas de guerre de portée régionale et donc, mondiale…

 

    On doit, plutôt redouter une phase de crise économique durable, où le bras de fer entre les blocs latents occupe la scène, sans qu’aucun des belligérants n’ait le « nerf de la guerre » à vif pour reconfigurer entièrement le Moyen-Orient.

 

    L’exhibition de muscles aux frontières, depuis la Turquie, le Liban ou Gaza, contre Israël, ressemble fort à un round d’observation. Presque chaque matin, les militaires libanais rallument la mèche que tente prestement la FINUL d’éteindre aussitôt…

 

   Chaque fois qu’un Turc s’annonce à Damas, l’Iran rappelle qu’il dispose de milliers d’ogives prêtes au décollage…

 

    L’étincelle pourrait, tout aussi bien, provenir des effets conjugués : 

 

- de la récente demande allemande de renforcement des sanctions sur le pétrole, contre Assad. Berlin est historiquement proche d’Ankara et sensible à ses préoccupations.

 

- D’attaques de la résistance sunnite, repliée de Deir-al-Zour, contre le réseau de pipe-line de cette région, cruciale pour les devises du régime. Ces tribus sont proches des Conseils de l’Eveil irakien du Anbar, que connaît bien David Petraeus, actuel directeur de la CIA.

 

Néanmoins, Erdogan doit soupeser, avec la dernière acuité, tous les tenants et aboutissants d’une confrontation directe. On se souvient de son opposition à accueillir l’aviation américaine à Incyrlik, en 2003. De même, l’Irak, où la « majorité de blocage » chi’ite joue en faveur de Téhéran, et donc Damas, freinera ses provinces Est des quatre fers, pour qu’elles ne portent pas main forte aux insurgés. L’instabilité au Kurdistan, où les Pasdaran sont en action, la préoccupe. Il ne lui semblerait pas bon d’offrir un prétexte à Ahmadinedjad pour qu’il active ses réseaux de déstabilisation au Sud comme à Bagdad…

 

Mahmoud Abbas amusera, sans doute, beaucoup la galerie à la fin septembre, mais, après tout, lui aussi aurait besoin d’une « bonne guerre » extérieure pour pouvoir remettre ses menaces de « Déclaration unilatérale » aux calendes grecques, au motif que « la situation régionale ne s’y prête pas… ». Juste le temps de voir qui sort de la mêlée avec le moins de dommages : Washington, Moscou, Jérusalem ou Téhéran ?

 

Les nuages s’épaississent, à la démesure du sang des fleuves syriens …

 

Combien sont-ils, ceux qui préfèrent ne pas avoir à mourir pour Hama et Deir-Ez-Zour, comme, hier, leurs pères se refusaient à mourir pour Gdansk? 

 

Mais l'actuelle Syrie fait sauvagement songer à la Pologne d'alors...

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commentaires

P
<br /> <br /> le compte a rebours a plus que commencé pour le concombre de damas !<br /> <br /> <br /> <br />
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