Assad sur le point de crier victoire sur le soulèvement en Syrie
DEBKAfile Reportage exclusif May 31 mai 2011, 10:24 PM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
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Les portraits de la victoire d’Assad envahissent Damas
Anticipant à peine, Damas bruisse déjà du discours de victoire que le Président syrien Bachar al Assad est sur le point de prononcer, dans les heures à venir, assorti de l’annonce que le soulèvement populaire contre son régime, qui a duré dix semaines, a été mâté, selon les sources militaires de Debkafile. Avant ce discours, mardi 31 mai, Assad a déclaré une amnistie générale « pour tous les membres de mouvements politiques, y compris les Frères Musulmans » (dont le fait d’être membre est punissable de mort en Syrie).
Il n’est pas aisé de savoir combien, parmi les 10 000 manifestants emprisonnés bénéficieront de cette amnistie – ni si elle est authentique. Le dirigeant syrien peut aussi seulement prétendre avoir l'intention de relâcher tous les prisonniers politiques pour montrer à quel point il est prêt à aller au-devant des exigences essentielles des manifestants, sans que cela signifie qu'il réalisera ses promesses. Le chef d’Etat-Major, le Lieutenant-Général Benny Gantz, a rapporté mardi devant la Commission des Affaires étrangères et de la Sécurité de la Knesset que, d’après les informations à sa disposition, le nombre de morts dans la répression brutale d’Assad, avait dépassé les 1200 tués.
Mardi également, des sources proches du parti dirigeant, le Baath, ont mentionné que, peu de temps avant le discours, une commission de dialogue national serait instaurée, représentant les intérêts politiques et économiques du pays. Elles ont pris la précaution d’éviter de dire que les « partis politiques » seraient inclus dans ce forum. Selon nos sources, les propagandistes à Damas sont avides de présenter le tableau d’une réconciliation nationale de bout en bout, alors qu’en pratique, le dirigeant syrien n’envisage pas du tout, et pour une longue période, d’intégrer les partis d’opposition dans les prochains changements politiques.
Après avoir éradiqué la contestation dans la majeure partie de la Syrie à coups de tanks, d’artillerie lourde et de rafales de mitrailleuses, les troupes continuent encore de traquer les dissidents, dans deux périphéries de la ville centrale de Homs, à Talbiseh et Rastan. Ce sont les seules poches de résistance, où les troupes syriennes sont confrontées à des manifestants lourdement armés, qui utilisent des lance-grenades, des lance-roquettes et des mitrailleuses lourdes.
La plupart des chefs de réseaux du soulèvement ont fui au Liban, la semaine dernière et ont monté à la hâte des quartiers-généraux en exil de la lutte contre Assad, dans la ville portuaire de Tripoli, au nord. De là, ils ont fait passer des armes en contrebande pour maintenir sur pied des groupes à Talbiseh et Rastan. Mais la plupart des sources militaires indiquent qu’ils correspondent aux dernières braises de la campagne de résistance et que l’armée n’en fera bientôt plus qu’une bouchée. Dans tous les cas, le noyau dur du mouvement de protestation est sur le point de quitter le Liban, principalement par mer, et de chercher un havre sûr, quelque part en Europe de l’Ouest, avant qu’Assad n’envoie ses unités commandos par hélicoptères pour en finir avec eux.
Les dirigeants vétérans de l’opposition en exil ont obtenu l’autorisation du gouvernement turc de tenir une conférence de trois jours à Antalya sur les façons de soutenir l’élan contre Assad, au bout de dix semaines de lutte.
Au début de la session d’ouverture, mardi, ces dirigeants ont été consternés de découvrir à quel point leurs rangs avaient été infiltrés en profondeur par les loyalistes d’Assad. Le communiqué qu’ils sont parvenus à diffuser porte la critique autour des dernières orientations d’Assad en vue d’une amnistie et d’une réconciliation, les déclarant « trop ténues et arrivant trop tard ». Mais c’est le mieux qu’ils soient parvenus à faire.
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