Attentat au Maroc - Al-Qaeda (AQMI) au Maghreb ?
Notre article de ce matin
Attentat au Maroc – Un couple israélien parmi les victimes
Sources : lepost.fr Le Soir-Echos, ESISC, Le Parisien, RTL, aschkel.info
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La place Jemma-el-Fna, dévastée. Un restaurant dont il ne reste plus que des décombres. Des chaises rougies par le sang des victimes. Terribles scènes de désolation à Marrakech, capitale touristique du Maroc. Une destination touristique plébiscitée par les Français. "On n'avait pas de crainte en ce qui concerne le Maroc" appelle Henri Gaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy dans Le Parisien. Les derniers attentats dans ce pays remontent à 2003, à Casablanca. 33 personnes, dont 4 Français avaient perdu la vie dans une série de 5 attentats suicides. S'en était suivi une purge des milieux islamistes (1000 arrestations) qui avaient ramené le calme.
Le mode opératoire (un attentat suicide, vraisemblablement) fait penser à Al Qaida au Maghreb Islamique. Si on entend beaucoup parler de cette nébuleuse plutôt au Sahel, plus au sud (Mali, Niger...), ses chefs sont originaires d'Afrique du Nord et cherchent à s'implanter au Maghreb (ils sont présents avec les rebelles libyens, récupèrent des armes).
En plus, contrairement à ce qu'explique l'Elysée, "on pouvait s'y attendre", estime Charles Saint-Prot, de l'Observatoire d'Etudes Géopolitiques, sur RTL, car en janvier dernier, une trentaine de suspects liés à AQMI ont été arrêtés. Leur objectif était de préparer des attentats. L'objectif d'AQMI est de porter atteinte à tous les régimes de la région, notamment le Maroc, car il est très ouvert sur le monde européen."
Le choix de Marrakech est aussi significatif. Pour l'universitaire Mohamed Darif, interrogé dans Le Parisien, "l'esprit de cet attentat est différent de ceux de Casablanca. A Casablanca, les auteurs des attentats visaient la capitale économique du pays. A Marrakech, c'est la capitale du tourisme. La baisse de fréquentation des sites touristiques va conduire immanquablement les autorités à renforcer le système sécuritaire pour rassurer le client."
Renforcer le système sécuritaire... alors que le Maroc connaissait, lentement mais sûrement, une libéralisation du régime, en partie à cause de la personnalité du roi Mohammed VI, moins autoritaire qu'Hassan II, et aussi à cause des révolutions en Egypte et en Tunisie qui ont pas mal fait réfléchir le régime.
Le Maroc est confronté à une rebellion interne, le Front Polisario, qui demande l'indépendance du Sahara Occidental (contrôlé par le Maroc). Mais ce n'est pas dans les habitudes de l'organisation que d'avoir recours à des attentats. Problème: par cette position "mi-chèvre mi-chou", le Front Polisario laisserait échapper les jeunes générations, plus radicales. Comme l'écrit un rapport du centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité (cité dans le quotidien marocain Le Soir-Echos): "l'incapacité du mouvement indépendantiste sahraoui à séduire et à encadrer les jeunes générations augmente le risque de dérive de ces derniers vers la criminalité et le terrorisme islamiste." (le rapport en entier est à lire ici).
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