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Au Nom de l'alliance par Yoshuah Ben Shalom -
L'émergence du nationalisme antisémite (4/...)
(Feuilleton en ligne)
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L'émergence du nationalisme antisémite (4/...)
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Les Juifs acceptaient ainsi à disparaître en tant que tels. Ils renaîtraient, espéreraient-ils, purifiés des stigmates judaïques qui marquaient encore en ces temps baignés d'insouciances comme la pire des infamies.
Ils penseront que sans leur judaïté nourriture de l'antisémitisme, tous les regards lourds de méfiance et d'aversion s'évanouiraient.
Ce cheminement devait les fondre dans le destin de leur nation, comme les y invitait l'identité nationale qu'on leur avait généreusement octroyée. Gorgés de ces certitudes, les Juifs vibreront bientôt d'un patriotisme sans équivoque.
Ils adopteront ainsi tous les idéaux de leur nation. Ils iront même, pensant s'en rendre méritant, jusqu'à agiter la même ferveur nationaliste que les autres concitoyens. Ils occulteront bientôt de façon déconcertante, les relents antisémites qu'elle ne tardera pas à véhiculer.
ls poursuivront, même au prix de cet aveuglement, leur scellement inamovible dans le ciment national. Un tel comportement mesurera la profondeur de leur identification aux génies des nations.
Ainsi, dans cette Europe conciliante de la fin du XIXème siècle, les dispositions des uns et des autres inauguraient un processus d'assimilation sans précédent. Il arrachera les Juifs d'Europe au destin d'Israël. Il ne subsistera bientôt plus en eux ni espoir, ni surtout désir de rédemption nationale spécifique. Le faible retentissement des idéaux sionistes en donnera la pleine mesure.
Cependant et malgré les convergences d'intérêts des Juifs et des Nations, cette nouvelle tentative de dilution se révélera une fois de plus mal aisée. Contre toute attente, le consensus déclaré d'absorption juive ne renversera pas l'antique barrière des préjugés antisémites. Elle se montrera au contraire tout aussi vivace que par le passé. Elle demeurera toujours prompte à transpirer le plus corrosif des antisémitismes.
L'Affaire Dreyfus en sera l'éclatante manifestation. Ce sera l'ultime avertissement du nouvel égarement juif. Bien qu’éconduits sans ménagement par l’hostilité de l'environnement, les Juifs n'en réviseront pas pour autant leur effort d'intégration. La violence des réactions antisémites n'entamera aucunement leur volonté d'assimilation.
L'insistance juive à finaliser sa propre annihilation constituera dés lors un grave défi aux engagements de l'Alliance. Elle confirmait la volonté d’intégration des enfants d’Israël au corps des Nations. Cette fusion impossible exacerbera alors, telle une union sacrilège, les plus bas instincts des peuples européens.
Une xénophobie nationaliste aux pulsions débridées, s’éveillera bientôt dans cette Europe des années 30. Elle attisera, par son souffle dévorant, l'ardeur antisémite enfouie sous les illusions d'un humanisme européen triomphant. Elle enflammera sans tarder toute cette Europe de l'intégration. Les nations les plus tolérantes ne verront plus alors dans le comportement juif qu'un dilemme aussi terrifiant qu'inextricable.
L'assimilation ne serait désormais qu'une forme de souillure entachant la pureté de la nation, alors que par sa seule présence l'entité juive deviendrait une profanation de l'unité nationale.
La politique d'ouverture et de conciliation qui avait défié la pérennité d'Israël par l’intégration nationale des Juifs, provoquait ainsi un terrible changement des mentalités. A nouveau la précarité de l'existence juive au sein des nations s'en trouvera confirmée.
"Et parmi ces nations mêmes tu ne trouveras pas de repos, pas un point d'appui pour la plante de ton pied." (Deut.XXVIII, 65)
Mais cette fois, l'alternative même de s'affirmer juif ou d'y renoncer en sera affectée. Ce terrible piège du non choix, aux engrenages cataclysmiques, constituera l'aboutissement de la dynamique assimilatrice inaugurée, un siècle plus tôt, par la Révolution française. Elle conduira les Juifs d'Europe dans une mortelle impasse d'où bientôt ils ne pourront plus se dégager.
L'Emancipation juive, généralisée à toute l'Europe, avait déstabilisé les fondements mêmes de l'inconscient juif. Elle avait ruiné le concept de nation qui soutenait les Juifs dans leur dispersion. Cette libéralisation suscitera de vigoureuses forces assimilatrices au sein du peuple juif. Elle annihilera ainsi, prématurément, la notion d'exil attaché à ses pérégrinations.
La volonté d’assimilation, qui atteindra d'abord l'élite intellectuelle, se répandra bientôt sur l'ensemble des masses juives. La dilution juive, au sein des peuples d'Europe, entrait à présent dans la logique des choses. Elle allait mettre un terme naturel à l'épopée singulière des enfants d'Israël. Une telle finalité aurait alors consacré la faillite de la Thora. Elle aurait rejeté les textes prophétiques dans le domaine des élucubrations.