Au sujet de la conférence de paix proposée par la France..........un piège !
La France se dit prête, «sur la base d'un appel du Quartette pour le Proche-Orient (UE, Onu, Etats-Unis et Russie), à organiser à Paris avant la fin du mois de juillet une conférence qui ne se bornerait pas simplement à réunir les donateurs mais qui pourrait être une conférence politique plus large engageant ce processus de négociation ».
Il est donc ici intéressant d’analyser les intérêts des uns et des autres au regard de cette conférence.
Pour le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, « L'initiative française est fondée sur les éléments formulés par le président Obama dans son discours [du 19 mai 2011]: la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 […] et l'engagement à s'abstenir d'actions unilatérales ».
Plus précisément, une abstention de toutes constructions dans les implantations. En fait, les mêmes conditions préalables qui ont vu les négociations s’interrompre par le refus israélien d’y souscrire par avance. En conséquence, que les Israéliens participent ou non à cette conférence, l’AP aura démontré, par sa venue, sa ‘’volonté’’ de paix et pourra s’adresser à l’ONU comme une autorité ayant tout tenté pour celle-ci.
Ce qui s’appelle être gagnant sur toute la ligne.
Du côté israélien :
- son refus d’y participer pour cause de conditions préalables sera préjudiciable à son image.
- sa participation entérinera ces conditions qui lui seront dommageables à sa survie et à ses intérêts.
- son concours avec ses propres exigences désignera ce pays comme intransigeant à toutes concessions pour la paix.
En un mot, quelque soit sa décision, Israël jouera perdant sur tous les tableaux.
Du côté français, le refus de l’organisation d’une telle conférence verra le pouvoir politique poursuivre l’interrogation quant à l’utilité de son appui à la reconnaissance d’un état de « Palestine » en septembre prochain à l’Onu.
En revanche, l’échec prévisible d’une telle conférence de paix, pour ‘’causes évidemment israéliennes’’ comme expliqué ci-haut, augmentera les probabilités de voir la France exposer que seule une solution onusienne départagera les belligérants. Une position qui pourra de surcroît voir d’autres pays occidentaux, doutant encore à ce sujet, la suivre sur ce terrain.
Au final, on ne peut douter que cette conférence n’est rien d’autre qu’un piège pour les Israéliens. Il est donc évident que le gouvernement de Benjamin Netanyahou n’y trouvera nul gain à s’y rendre.
Sur un autre plan, c’est à ces petits gestes que chacun peut jauger de ‘’l’amitié’’ française envers Israël. On a hâte de connaître, à ce sujet, la réaction de la candidate UMP à la députation Valérie Hoffenberg sollicitant le suffrage des électeurs français vivant en Israël.
Gageons fortement qu’un silence embarrassé sera sa réponse.
Victor PEREZ ©
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Le piège français
Le Quai d’Orsay et ses traditionnels alliés palestiniens ont tendu un véritable piège à Binyamin Netanyahou. Lors de son voyage au Proche-Orient, le ministre français des Affaires Etrangères a aidé le chef terroriste Abou Mazen à se sortir du mauvais pas résultant du « non » catégorique opposé par l’AP aux déclarations du Premier ministre israélien devant le Congrès US. Pour cela, la diplomatie française a ébauché un plan ressemblant à celui de Barack Obama, tout en sachant qu’il est inacceptable tel quel our Israël, et demandant à Abou Mazen de l’accepter afin de remettre la balle dans le camp israélien.
Pour l’instant, le gouvernement n’a pas encore officiellement répondu à l’appel français, mais ce nouveau développement embarrasse quelque peu la diplomatie israélienne. Les rares réactions font état de contacts intensifs entre Jérusalem et Washington pour tenter de définir une stratégie commune, sachant que ni les Etats-Unis ni Israël n’apprécient trop les initiatives européennes, par trop déséquilibrées en faveur des Arabes palestiniens ». Il est possible qu’Israël, soutenu par les Etats-Unis, accepte de se rendre au sommet proposé par Paris « sous réserves de certains éclairisssements et au besoin de modifications ». La France a fait allusion à la possibilité de voter en faveur d’un Etat palestinien au mois de septembre « si aucun progrès n’était enregistré d’ici là ». Une telle attitude française réduirait l’effet d’un vote négatif global des pays démocratiques et civilisés contre l’initiative unilatérale palestinienne.
Lors de la réunion du Likoud qui précédait le Conseil des ministres, le ministre de l’Education, Guidon Saar a exprimé ses réticences par rapport à cette nouvelle initiative supervisée par Nicolas Sarkozy: « Ce plan est problématique car il reprend (à dessein!) deux éléments que Binyamin Netanyahou avait repoussés à Washington, notamment celui qui voudrait qu’Israël accepte de prime abord un Etat palestinien sur la base des frontières d’avant 1967, avant de négocier sur le reste des questions ». « Ainsi », indique Saar, « Israël serait sommé de faire des concessions territoriales considérables avant même d’avoir entamé les pourparlers sur les autres questions cruciales telles que les ‘réfugiés’, la démilitarisation, le caractère juif de l’Etat d’Israël ou la fin définitive des revendications palestiniennes ».