Averroès ? Un bien mauvais exemple !
Par Jeannot de bivouac
Il faudra revoir les classiques !
Pour donner un peu de crédit à la fable actuelle tentant de mettre sur un pied d’égalité les cultures européenne et arabo-musulmane, les médias courtisans ont pris pour habitude de citer un nom : Averroès.
Averroès est semble-t-il (avec Avicenne) l’un ses seuls noms à avoir surnagé du vide intellectuel de l’histoire arabo-musulmane. Au milieu d’une constellation de penseurs grecs, chrétiens ou européens qui ont marqué l’histoire de la pensée et des sciences, cette étoile solitaire brille d’un bien pâle éclat.
Cela n’empêche nullement les intellectuels télécrates de citer son nom dès qu’il leur faut illustrer les sommets supposés de la pensée musulmane et, dans un bel élan d’aplatventrisme, justifier (c’est leur but) la présence en Europe d’un islam agressif et de musulmans toujours plus revendicatifs. Le nom de ce philosophe a d’ailleurs été repris dans ce but par le “Club Averroès”, organisme qui s’est donné pour mission la “représentation de la diversité”.
Pour peu que l’on creuse le sujet, ce philosophe correspond en réalité fort peu à ce qu’il est censé symboliser aujourd’hui : d’Averroès, philosophe arabe (1126-1198), on retient surtout que son “ouverture d’esprit” [les guillemets s’imposent, voir cet autre article] et sa “modernité” déplurent souverainement aux diverses autorités musulmanes de l’époque. Ses livres furent brûlés. Il fut emprisonné, puis exilé pour hérésie.
Averroes a en particulier tenté de distinguer la foi de la raison [pensez à Ratisbonne], un exercice fort mal vu par les musulmans il y a 800 ans. Un exercice qui ne semble d’ailleurs pas préoccuper beaucoup plus les mahométans d’aujourd’hui. En 8 siècles, la “pensée” islamique n’a pas bougé d’un millimètre [sur l’immobilisme de l’islam, écouter cette audio-vidéo]
L’importance — toute relative — des travaux d’Averroes n’a de fait jamais eu grand poids dans la sphère musulmane. Ses principaux travaux portent essentiellement sur la philosophie grecque, et ses écrits ont surtout marqué les philosophes chrétiens et juifs du Moyen-Age.
“Attribuer les mérites d’Averroes à l’islam, c’est comme attribuer les mérites de Galilée à l’Inquisition.”
A ce sujet, Ernest Renan déclarait en 1883 qu’attribuer les mérites d’Averroes à l’islam, c’était comme attribuer les mérites de Galilée à l’Inquisition.
Pour conclure, citons d’Averroes cette phrase exquise : « La religion judaïque est une loi d’enfants, la chrétienne une loi d’impossibilité et la mahométane une loi faite pour les pourceaux (1) »
Un exemple bien mal choisi, donc, pour nous vendre les (noires) lumières de l’islam…
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(1) Au sens d’Averroes, le christianisme était une religion impossible, à cause du mystère de l’Eucharistie; le judaïsme, une religion d’enfants, à cause de ses observances légales, et le mahométisme, qui ne regarde que le plaisir des sens, une religion de pourceaux