
0518Le Premier ministre turc multiplie ces derniers temps les propos hostiles à l’encontre d’Israël. Recep Tayyip Erdogan, qui recevait lundi à Ankara son homologue libanais Saad Hariri, a déclaré, lors de la conférence de presse qui a suivi l’entretien, qu’Israël faisait un usage excessif de sa force contre les Palestiniens. Il a également accusé Tsahal d’avoir violé l’espace aérien du Liban ainsi que ses eaux territoriales, « mettant ainsi en danger la paix du monde ».
Mais ce n’est pas pour cela que l’ambassadeur turc en Israël, Ahmet Oguz Celikkol, a été convoqué lundi soir au ministère des Affaires étrangères. Il a été reçu froidement par Danny Ayalon, qui a dénoncé, au nom du gouvernement israélien, la diffusion d’un nouveau feuilleton antisémite et anti-israélien à la télévision turque, qui utilise tous les clichés chers à la propagande palestinienne. Dès le début de l’entretien, Ayalon, vice-ministre des Affaires étrangères, a tenu à souligner pour la presse que « le diplomate était assis sur un siège plus bas que celui de ses interlocuteurs et qu’il n’y avait dans la pièce que le drapeau d’Israël ».
Après cette entrevue, certains n’ont pas manqué en Israël de condamner l’attitude d’Ayalon, prétendant qu’il avait humilié inutilement l’ambassadeur turc et qu’il devait lui présenter ses excuses. Mais Danny Ayalon ne regrette rien et n’a pas l’intention de se disculper. Et d’ajouter: « Ceux qui doivent s’excuser, ce sont les Turcs pour les dernières déclarations d’Erdogan et pour ce feuilleton ». Ayalon a encore précisé: « Nous tenons simplement à fixer nos limites. Nos liens stratégiques avec la Turquie sont certes importants mais ceux qui parlent de politesse et de diplomatie devraient faire attention à leur langage ».
Ayalon a expliqué qu’il avait décidé avec ses collaborateurs de faire passer cette fois un message particulièrement ferme suite à ce feuilleton antisémite. Il a affirmé que c’était le minimum que pouvait faire son ministère après de telles provocations provenant de responsables politiques ou autres en Turquie. Et il a estimé « qu’il fallait parfois savoir oublier les codes de la diplomatie pour atteindre ses objectifs ». Ayalon a souligné en conclusion que « ce n’étaient pas les Israéliens qui cherchaient les affrontements ».
[Mardi 12/01/2010 11:37]