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BILLET D’HUMEUR : ETAT TERRORISTE Par Jacques BENILLOUCHE
Certains Etats admettent difficilement d’être traités d’Etat terroriste alors que cette qualification leur est attribuée quand ils s’adonnent à l’une des pratiques comme la torture, les attentats, le kidnapping et les exécutions hors procès. L’Iran entre dans cette définition qui a d’ailleurs été confirmée par un rapport du Département d’Etat américain précisant qu’il reste « l’Etat terroriste le plus actif du monde. » L’Iran a intégré le terrorisme dans la stratégie globale et directe de l’Etat. Depuis les évènements de février 1979, la gamme des actes couvrant les enlèvements, les assassinats, les prises d’otages, les attentats suicides et les attentats à la bombe, est devenue la principale caractéristique d’un pays qui continue d’agir dans l’indulgence générale des pays occidentaux. Le kidnapping de Clotilde Reiss et le chantage qui l’a accompagné confirment que l’Iran se comporte comme un vrai Etat criminel qui abuse des protections diplomatiques mais qui n’est soumis à aucunes représailles. Pour sauvegarder la vie d’otages, on dialogue et on négocie avec lui en acceptant toujours ses conditions parce que la vie d’un être humain reste primordiale. Les circonvolutions verbales sont gênantes lorsqu’elles sont entourées de coïncidences malheureuses. L’ingénieur iranien Majid Kakavand a été libéré et renvoyé dans son pays alors qu’il était réclamé par les Etats-Unis qui l’accusent d’avoir acheté du matériel électronique destiné à des industries nucléaires iraniennes. De même, Ali Vakili Rad, l’assassin de l’ancien premier ministre Chapour Bakhtiar, est rentré en Iran avec tous les honneurs réservés aux héros. Bien sûr, la France nie tout lien avec la libération de Clotilde Reiss mais la concomitance des faits laisse douter de la crédibilité de la position française. Devant le tollé, il semble qu’on ait fait appel à un ancien directeur des services de renseignements pour tenter de justifier un échange de haut niveau sous prétexte que la jeune universitaire représentait une prise importante. L’honneur de la France est ainsi sauf. « Elle a travaillé au profit de la France pour collecter des informations qui étaient de nature de politique intérieure et d'autres qui étaient sur la prolifération nucléaire. Elle est immatriculée à la DGSE » a confirmé l’ancien chef des espions pour venir au secours des autorités françaises. Il était chargé de minimiser l’attitude déshonorante du gouvernement français dictée sous l’emprise d’un chantage ignoble. Le ton est donné. Les Tribunaux occidentaux seront dorénavant désarmés puisqu’il suffira de kidnapper un pauvre touriste pour que les assassins, les terroristes et les criminels se voient attribuer une immunité totale à bon compte. La démocratie est parfois une arme à double tranchant. L’Iran, lui, continue à être sollicité et épargné au nom d’une paix qui doit être préservée ou d’un intérêt économique visible.
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