14 mai 2010
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Pour aschkel.info etlessakele
Billet d'humeur : L'ONU et les Droits de l'Homme
par Jacques BENILLOUCHE
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La Libye a été élue, le 13 mai, au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Le Général de Gaulle avait ainsi raison de traiter cette organisation internationale de « machin » car il est difficile de comprendre le cheminement logique qui a conduit des diplomates à choisir l’un des pires pays qui bafoue les droits des citoyens. Trente sept ONG (organisations non gouvernementales) avaient pourtant lancé une mise en garde devant le risque de donner un siège à un pays qu’elles jugeaient indigne d’entrer au Conseil.
Cette décision démontre l’aveuglement politique de certains pays, et ils sont nombreux puisqu’ils ont été 155 à voter positivement alors que la majorité était fixée à 97. Effectivement, il est vain de vouloir chercher une quelconque morale dans la politique qui pervertit les esprits au nom de l’intérêt économique ou, tout simplement, au nom d’une solidarité qui ne fait pas honneur à la conscience humaine.
Il est vrai que le Conseil, créé en 2006, visait à remplacer la Commission, critiquée et contestée, des droits de l’homme qui avait prouvé que son bilan souffrait de la présence de régimes s’interdisant de statuer sur les agissements de pays qui violaient ouvertement les droits de la personne. Il est à craindre que ce Conseil ne rejoigne la Commission dans son discrédit.
La Libye a bénéficié des voix de son groupe, l’Afrique, qui se sont toutes portées sur le controversé colonel Kadhafi sans tenir compte des mises en garde des ONG qui estiment que « la place du colonel Kadhafi est en prison, pas au sein du plus important organe de l’ONU en matière de droits de l’homme ». Il est évident que les complicités sont nombreuses et qu’elles ne grandissent pas les dirigeants politiques qui n’hésitent pas à fermer les yeux sur « l’une des sociétés les plus répressives du monde qui interdit la liberté d’expression, les partis politiques et les médias libres ». Et pourtant de nombreux dirigeants occidentaux avaient estimé que le régime libyen est « une des tyrannies les plus brutales et les plus anciennes ».
Sauf à considérer que l’ONU est volontairement aveugle et sourde, ce vote ne peut s’expliquer que par la cupidité de pays sensibles aux largesses financières du colonel qui sait récompenser ceux qui acceptent de se courber devant la puissance pétrolière et de s’asseoir sur des principes systématiquement bafoués.
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