BILLET D’HUMEUR SAOUDIEN
Par Jacques BENILLOUCHE
Il y a un pays où il fait bon vivre et où j’aimerais bien finir ma vie : l’Arabie saoudite. En effet, là-bas, les femmes ne comptent pas et, en tant que quantités négligeables, elles ne cherchent pas à prendre notre place chèrement acquise. Elles ne passent pas leur temps à défendre l’égalité des sexes alors que nous savons tous, du moins les hommes, que les discriminations dont elles sont victimes sont justifiées par la nature elle-même. Il est vrai que mon côté macho pourra mieux s’épanouir à Ryad plutôt qu’à Tel-Aviv. Là-bas, il est interdit aux femmes de se promener seules en ville à moins d’être accompagnées par un homme qui saurait comment monnayer à prix d’or sa compagnie pour lui permettre de respirer le bon air des déserts arabiques. Et, puisque les sorties seront limitées au bon vouloir masculin, les dépenses le seront aussi à la grande joie de mon banquier qui n’aura plus à me relancer toutes les fins de mois alors que ma pige n’a pas été virée.
Une saoudienne n’avait pas retenu cette leçon et a été condamnée le 3 mars à 18 mois de prison et 300 coups de fouet pour s’être déplacée en ville sans un chaperon. Oui, nous sommes bien en l’an 2010 mais, pour certains pays, l’horloge s’est arrêtée à l’heure du Moyen-âge. L’organisation Human Rights Watch (HRW) rapporte cette condamnation que certains médias n’ont pas diffusée de crainte de faire de la peine au Roi Abdallah, un très bon client pour les occidentaux. Mais, va pour la prison, ce sera autant de vacances pour son époux qui fera aussi des économies de frais de bouche. Elle apprendra surtout à ne plus narguer les hommes qui se pressaient tous à vouloir l’accompagner. Mais pourquoi tant de cruauté pour cette pauvre Sawsan Salim, c’est son nom, qui doit subir le fouet au risque de la rendre certainement handicapée à vie. L’histoire nous précise cependant que le juge qui la reconnue coupable est celui-là même qui la harcelait jour et nuit parce qu’elle se refusait à lui. Pauvre justice saoudienne !
Il faudrait conseiller à cette innocente victime d’obtenir l’aide de l’Iran qui vient de se porter candidat au poste de membre du Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU. Pas moins que cela. En tant qu’expert en cruauté contre les femmes, il pourrait ainsi s’exercer dans ses futures nouvelles fonctions.
Mais à tout réfléchir, je préfère encore vivre en Israël où les femmes continueront à nous dominer.