Et oui, Khadaf détenait la palme des blagues du jour, mais là le mottaki l'a remporté pour aujourd'hui !
Le vote suisse sur les minarets ayant fait l’effet d’une bombe, les Iraniens, spécialistes en la matière (fissile), ont réagi à cette « offense à l’Islam » issue du choix démocratique du peuple helvétique. Le ministre iranien des Affaires Etrangères, Manouchehr Mottaki, a eu un entretien avec son homologue suisse, Micheline Calmy-Rey, par ailleurs grande amie du monde musulman, et qui avait déjà exprimé « sa crainte de voir ce vote avoir un effet boule de neige dans d’autres pays d’Europe ». En bon démocrate, Mottaki a prévenu son homologue « que l’application de la volonté exprimée dans les urnes pourrait avoir des retombées regrettables pour la Suisse, comme pour d’autres pays européens s’ils suivaient la même voie». N’ayant pas peur du ridicule, le ministre iranien expliquait à Mme Calmy-Rey que « les résultats de ce vote vont à l’encontre du prestige d’un pays qui se veut être l’avocat de la démocratie et des Droits de l’Homme dans l’arène internationale », et que « des valeurs telles que la tolérance, le dialogue et le respect sur les convictions religieuses ne devraient ne jamais être mis au référendum ». Mottaki s’est dit persuadé « que la Suisse trouverait les moyens nécessaires, y compris juridiques, pour empêcher la mise en application de l’interdiction approuvée par ses citoyens » !!!
La responsable du DFAE (Département Fédéral des Affaires Etrangères) s’est excusée en rappelant « que ce référendum a été organisé contre la volonté du gouvernement et du parlement suisse » et elle a assuré son homologue « que tout serait fait pour que les droits des Musulmans en Suisse soient préservés ».
Parallèlement à cette conversation « amicale », le ministère iranien des Affaires Etrangères a convoqué l’ambassadrice suisse en Iran, Livia Leu Agosti, pour lui remettre une lettre de protestation officielle de la part du gouvernement iranien, tout comme l’a déjà fait l’ambassadeur iranien à Berne. Mustafa Dolathiar, le responsable du « Département Europe » qui a reçu l’ambassadrice, lui a fait part de ses regrets « que la haine contre les Musulmans en Europe ait été officialisée en Suisse par l’interdiction de l’un des symboles de l’Islam». Selon Dolathiar, « cette décision suisse va faire le jeu des partis d’extrême-droite européens qui veulent créer un conflit mondial entre l’Islam et la Chrétienté ». L’ambassadrice suisse a dû être très gênée, elle qui s’est soumise lors de sa prise de fonction à Téhéran, en déclarant « qu’elle porterait le voile durant toute la période de sa mission en Iran », y voyant « un signe de l’égalité des femmes dans un monde d’hommes » !!
[Samedi 05/12/2009 21:25]