Première partie ICI
Deux poids, deux mesures : un unilatéralisme judéophobe
Les mensonges factuels larmoyants de ces pétitionnaires relèvent de la basse propagande :
« En violant chaque jour le droit international, en commettant des actes criminels comme les bombardements massifs sur Gaza en 2008-2009 ou l'assaut sanglant contre la Flottille de la liberté, en poursuivant le blocus de Gaza, la construction de colonies et l'arrachage des oliviers, Israël ne peut susciter qu'un rejet de plus en plus fort. »
La réalité de la guerre contre les barbares du Hamas à Gaza (qui se servent de la population comme bouclier humain malgré tous les efforts de Tsahal pour éviter des pertes civiles), de la « Flottille » où des mercenaires islamistes turcs ont lynché des soldats israéliens, d’un soi-disant « blocus » où les Gazaouis viennent en Israël se faire soigner et reçoivent des milliers de tonnes de denrées chaque jour (récompensées par des tirs de dizaines de roquettes sur Israël), ou de la vie économique (ah, la mystique écolo de l’olivier arraché par des soldats sanguinaires…) est bien différente de ce qu’ils décrivent sans nuance, et de manière totalement biaisée.
Ces belles âmes gauchisantes ne semblent pas non plus avoir des réserves d’indignation infinies puisqu’elles oublient aussi la réalité de l’exercice du pouvoir palestinien fondé sur la censure et la répression. Entre les purges idéologiques, la censure de la presse,15 la torture et l’exécution des opposants, la condamnation à mort de ceux qui font des transactions immobilières avec des Juifs, on peut se demander ce qu’attendent ces pacifistes pour dénoncer l’absence totale de liberté politique dans les territoires contrôlés par le Fatah comme par le Hamas ainsi que les exactions commises par le Hamas et le Fatah envers leurs propres populations. Cela pose une question cruciale sur leur bonne foi. Quelle est la crédibilité des gens qui dissimulent ces réalités en se cachant derrière la banderole de la justice et de la liberté pour promouvoir des régimes islamo-fascistes ? La réponse est simple : elle dépend directement de la crédulité de leurs lecteurs-électeurs, de leur envie de croire à ces fables — par amour des « Palestiniens » ou par envie d’haïr Israël ?
Pourquoi tout exiger d’Israël et rien de ses adversaires, automatiquement absous de leurs attentats sanguinaires contre des civils ? Pourquoi s’intéresser à Israël au nom de la justice… et à aucun autre pays au monde ? Que je sache, le Parti Communiste, la LCR, les Verts et leurs différents avatars du monde associatif et des ONG n’appellent pas au boycott de l’Arabie Saoudite, de l’Iran, de la Syrie ou autres dictatures islamistes. Ils ne s’indignent guère de ce qui se passe au Soudan ou en Chine. C’est cette indignation sélective, ce deux poids-deux mesures qui relève de la judéophobie. C’est bien Israël dans son entier qui est visé et non « sa politique ». Le philosophe Vladimir Jankélévitch le disait déjà il y a longtemps : « Quand il s’agit d’un Juif, l’être ne va pas de soi. Les ennemis d’Israël ne ‘reconnaissent’ pas Israël. Israël est transparent, inexistant. On ne négocie pas, on ne dialogue pas avec celui qui n’existe pas. Or il n’est pas évident qu’un Juif doive exister ; un Juif doit toujours s’excuser de vivre et de respirer.16 (…) L’‘antisionisme’ offre enfin à nos concitoyens la possibilité d’être antisémite tout en restant démocrate. Quelle aubaine ! Ce plaisir-là ne sera plus réservé à la droite… »17
Une stratégie délibérée
On pourrait s’étonner une nouvelle fois et se demander pourquoi, dans leur soif de justice, ces militants de la justice n’expliquent pas ce qu’est le Hamas et ce que sont ses ambitions génocidaires ? Pourquoi l’endoctrinement des enfants soldats dressés au combat djihadiste par l’Autorité Palestinienne ne figure pas à l’avant-scène de leur indignation ?
Cessons cette naïveté ironique. Ils savent très bien ce qu’ils écrivent. Quand bien même ils auraient raison et Israël serait dix fois le monstre qu’ils décrivent, ils auraient encore tort car en ne demandant de sanctions que contre Israël (parmi les dizaines de conflits existant dans le monde), ils révèlent une obsession dont les racines morales sont inadmissibles. Certes, ils ne sont sans doute pas antisémites au sens de Gœbbels, ils ne croient sans doute pas à l’infériorité raciale des Juifs. Cela n’empêche pas une judéophobie profonde et totale qui les conduit à faire d’Israël le problème central du monde.
Il faut reconnaître ce conflit pour ce qu’il est : non une simple dispute territoriale que des négociations diplomatiques pourraient régler mais une lutte culturelle, religieuse et civilisationnelle livrée par l’islam contre les Juifs (sans parler de l’intérêt fondamental des barons locaux corrompus qui contrôlent les populations fanatisées par la religion en leur donnant un ennemi à haïr tout en captant les aides internationales). A côté du bras armé des différentes factions palestiniennes existe un bras idéologique, dont les prises de positions à destination des occidentaux utilisent les valeurs universalistes (justice, droit, etc.). Ce n’est qu’un trompe-l’œil, dans l’esprit de la tromperie légitime que constitue la Taqiyya.18 Cette stratégie de délégitimation d’Israël organisée à Durban19 a produit la campagne BDS qui n’est que l’une de ses applications proposées par l’Organisation de la Conférence Islamique et visant à détruire Israël par une guérilla juridique. L’activisme d’une partie du monde politico-idéologique occidental, en particulier dans la mouvance gauchiste, participe d’une alliance stratégique délibérée. Le fait que ses opinions soient relayées par la presse généraliste ne laisse pas d’être inquiétant tant l’absence de rectification factuelle revient à une condamnation implicite d’Israël : ces idées sont désormais diffusées de manière massive et gagnent chaque jour en légitimité.20 C’est toute la classe « intellectuelle » occidentale qui, se voulant généreuse et restant ignorante des faits, est séduite par leur hypocrisie. A chacun de savoir si les ambitions génocidaires et jihadistes qui sont tapies dans l’ombre de leur rhétorique morale si fleurie ne finissent pas par être légèrement nauséabondes…
Jean Szlamowicz est maître de conférences à Paris IV-Sorbonne
1 C’est désormais le nom que l’on donne aux Arabes musulmans de Palestine alors qu’il s’appliquait autrefois aux habitants de la Palestine dans leur ensemble, c’est-à-dire y compris les Juifs
2 Notons que certains des signataires se veulent « révolutionnaires » : le renversement de l’ordre établi et du système légal étant leur objectif, le caractère pseudo-juridique de leur appel n’est qu’une façade et une subversion du droit — le boycott étant d’ailleurs lui-même illégal…
3 http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=195474 (Adaptation française de Sentinelle 5771).
4 Le juriste Howard Grief le rappelle : « En fait, le Conseil de Sécurité n’a pas et n’a jamais eu l’autorité ou le droit d’ordonner à Israël de se retirer de territoires qui constituent des zones historiques et légales d’implantation du Foyer National Juif qui avaient été reconnues implicitement et explicitement comme appartenant au peuple juif par divers actes de loi internationaux : la Résolution de San Remo du 25 avril 1920 ; la convention frontalière franco-britannique du 23 décembre 1920 et le Mandat pour la Palestine confirmé par la Société des Nations le 24 juillet 1922 et accepté par le Traité sur la Palestine Américano-Britannique du 3 décembre 1924. », in « Le Conseil de Sécurité et la résolution 242, Entre violation du droit international et catastrophe nationale » (en français : 18 mars 2009, www.upjf.org ; Ariel Center for Policy Research, Paper No. 173, 2008 : « Security Council Resolution 242: A Violation Of Law And A Pathway To Disaster ». (http://www.acpr.org.il/pp/pp173xs.htm)
5 Malka Marcovich, Les Nations Désunies, Comment l'ONU enterre les droits de l'homme, (Jacob-Duvernet, 2008)
6 « Omar Barghouti s'inscrit à l'Université de Tel Aviv tout en prônant son boycott » (http://www.drzz.info/article-30984873.html). 3/05/2009.
7 NGO Monitor, « L’accusation d’apartheid : paresse intellectuelle ou stratégie immorale ? » in Controverses n°15, novembre 2010.
8 AP TV, 13 mai, 2005.
9 Palestinian Media Watch : http://www.palwatch.org/main.aspx?fi=427
10 Palestinian Media Watch : http://www.palwatch.org/main.aspx?fi=435
11 Sheikh Yousuf Abu Sneina:, 8. sept. 2000 : « Allah made it clear to us through the laws of the Sharia (Islamic religious law) and we say: The Islamic Land of Palestine is one and cannot be divided », Ibid.
12 Education islamique, niveau 12, p. 86. Source : Palestinian Media Watch.
13 Ibid, p. 86-87.
14 « Indoctrinating Palestinian Children to Genocidal Hate », par Manfred Gerstenfeld, Tuesday, December 23, 2008, www.frontpagemagazine.com ; version française : « Les enfants palestiniens formés à la haine génocidaire », http://www.debriefing.org/27519.html
15 Le Palestinian Center for Human Rights a dénoncé dans un communiqué du 12 juillet 2010, la censure de la presse à Gaza et en Cisjordanie, censure organisée sous la menace des armes par le président de l’autorité Palestinienne et par le Hamas.
16 L’imprescriptible, p. 22.
17 Vladimir Jankélévitch, « Allocution au mémorial du martyr juif inconnu », 1969 (in L’imprescriptible, p. 78).
18 « How Taqiyya Alters Islam's Rules of War », de Raymond Ibrahim, Middle East Quarterly, Hiver 2010. Version originale : http://www.meforum.org/2538/taqiyya-islam-rules-of-war
19 Gerald Steinberg, « L’importance des ONG dans la stratégie de Durban », Controverses n° 15, novembre 2010.
20 Avec simultanément le désir très intense de faire partie d’une minorité éclairée et « courageuse » : parmi les réactions de lecteurs massivement anti-israéliens et dont les interventions sont truffées de contre-vérités publiées sans aucun contrôle, on trouve cette perle : « La campagne BDS est l'unique action menée contre la politique israélienne ».