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Face aux évènements récents, je voulais faire le point sur la crise si particulière qui a lieu en ce moment entre Obama et Israël. Je dis bien Obama et Israël car il ne s’agit pas, heureusement pour nous, d’une crise entre les Etats Unis et Israël !
Mais cela pourrait bien changer dans le proche avenir. Jugez vous-même.
Jimmy Carter, de retour du moyen orient ou il a rencontré le leader du Hamas, a demandé à Obama de retirer le Hamas de la liste des organisations terroristes internationales.
Netanyahu a tenu tête à Obama en refusant dignement de considérer Jérusalem comme un vulgaire territoire disputé. Il a opposé la légitimité du peuple juif sur sa ville historique, millénaire, capitale de toujours du peuple juif, à la dérisoire demande opportuniste des arabes qui veulent subitement et comme par hasard faire de Jérusalem la capitale de leur futur état, eux qui n’ont jamais, les fois où ils ont régné sur la région, été intéressé à en faire quoi que ce soit.
Mais Obama, comme la plupart des pays européens, ont d’autres objectifs. Ils veulent calmer le monde arabe pour qu’il ne se retourne pas contre eux. Et pour cela, ils n’hésiteront pas à sacrifier quelques une des demandes légitimes d’Israël. Comme Jérusalem.
Obama a clairement envoyé ce message, en recevant par deux fois Netanyahu en catimini. La première fois, c’était le soir, en le faisant entrer par la porte de derrière, et la seconde, la semaine dernière, en interdisant les caméras pour que le monde arabe ne le voit pas en sa présence. En même temps, alors que le protocole ne le demande pas, il s’est incliné très bas devant le roi d’Arabie Saoudite, cette fois devant toutes les caméras du monde arabe. La symbolique, si importante dans le monde musulman est d’une clarté limpide. Allégeance à l’islam disent certains, séduction au pas de charge diront les autres.
Je n’imagine pas qu’Obama supposait un instant que son bras de fer autoritaire avec Israël tournerait une l’humiliation. Déjà, il n’aimait pas Netanyahu. Le congrès américain, lui a infligé un camouflet retentissant, quand le porte parole Nancy Pelosi a acclamé le premier ministre israélien de ces mots « nous, au congrès, (par opposition au président des Etats Unis ndt.) sommes du coté d’Israël ». Et encore ceci : « le congrès ne parle que d’une voix quand il s’agit d’Israël » (ce qui signifie que le parti démocrate, parti du président, se désolidarise totalement des positions d’Obama envers Israël)
La réponse d’Obama ne s’est pas fait attendre. Elle est arrivée juste quelques jours seulement après la visite de Netanyahu, sous le couvert du retour de la visite de Carter à Gaza.
Carter a demandé à Obama de retirer le Hamas de la liste des organisations terroristes. Les propos de Carter sont ceux des pro palestiniens les plus engagés. Il refuse de voir que le Hamas, jusque dans sa charte, jure de faire disparaître Israël de la carte. Quand il leur demande formellement, je le cite de « dénoncer la violence, de se conformer aux accords passés par l’autorité palestinienne, et de reconnaître le droit d’existence de l’état juif. » Ceux-ci refusent en éludant. Je cite encore Carter : « Les leaders du Hamas veulent la paix, et veulent se réconcilier, non seulement avec leurs frères du Fatah, mais aussi éventuellement avec les israéliens. Ils veulent vivre cote à cote avec eux et en paix » Est il question, dans leur réponse, de reconnaître Israël ? Non. Mais ça ne le dérange pas le moins du monde pour demander que le Hamas soit considéré comme un parti politique comme un autre.
Interrogé sur ses impressions après avoir visité Gaza, Carter ne s’est pas montré différent des pires ennemis d’Israël quand il a déclaré : « j’ai un sentiment de tristesse, de fureur et de désespoir après avoir vu toute cette destruction causée à un peuple innocent ». Il a ajouté qu’il enverra un rapport complet et détaillé expliquant la situation à Gaza.
Les Juifs du monde entier, Monsieur Carter , y compris les juifs israéliens, les juifs français et les juifs américains, sont tous tristes, furieux et désespérés de voir le peuple arabe de Gaza subir ces destructions. Mais vous ne pouvez pas reprocher au pays attaqué de se défendre. Vous ne pouvez pas exempter le Hamas de la responsabilité de ses actes, de la réaction israélienne. Et c’est au Hamas qu’incombe de protéger sa population civile.
Le gouvernement israélien, souvenez vous en, a hésité pendant plus d’un an avant de se défendre, alors que les rockets pleuvaient sur sa population, car il savait qu’il y aurait des morts chez les civils arabes.
Les Etats Unis, dans le même temps, font la guerre à l’Afghanistan alors que la vie des citoyens américains n’est pas en danger. Et ils tuent aussi des civils par accident. Ceci, Monsieur Carter, est une des définitions de l’antisémitisme : refuser à Israël ce qui est universellement accepté pour tous les pays, se défendre contre l’agresseur, et tenter de l’anéantir.
Carter a dit qu’il se sentait personnellement responsable que des armes américaines furent utilisées pendant l’offensive d’Israël à Gaza en 2009. « Je sais que la destruction de maisons, d’infrastructures, d’usines a été faite avec des armes américaines. J’espère que cela ne se répètera pas »
Carter ne fait rien d’autre que demander à Obama de se joindre au boycott contre Israël. Autrement dit, si tous les pays fournisseurs d’armes suivent la recommandation de Carter, Israël ne disposera pas de l’armement suffisant pour se défendre ? Si Israël n’a pas les armes adaptées pour se défendre, quelle sera, Monsieur Carter, la conséquence de ce boycott ? On n’ose pas formuler la réponse.