Au moins quelques-uns d'un peu lucides !
Claire Dana-Picard
Il n’est pas question pour le Congrès américain de reconnaître l’existence d’un Etat palestinien sans accord avec Israël. C’est ce qu’ont décidé dans la nuit (de mercredi à jeudi) les élus de la Chambre des Représentants, dans une résolution officielle dans laquelle ils ont clairement exprimé leur opposition à cette démarche unilatérale initiée par l’AP. Suite à cette décision, les Etats-Unis opposeront leur veto à toute proposition visant à faire entériner l’existence d’un tel Etat lors d’un vote au Conseil de Sécurité de l’Onu.
Cette décision revêt une grande importance lorsque l’on sait que les Palestiniens tentent, ces derniers temps, d’impliquer les Nations unies, et cherchent l’appui de certains pays qui les soutiennent ouvertement. On peut citer par exemple l’Argentine, le Brésil ou l’Uruguay, en Amérique Latine, dont les dirigeants ont déjà répondu présents à l’appel de l’AP et ont annoncé au début de ce mois qu’ils « reconnaissaient l’Etat palestinien délimité par les frontières de 67 ».
Côté israélien, on dénonce bien entendu ces nouvelles manœuvres entreprises par les Palestiniens : dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu’il s’agissait « d’une violation flagrante des accords intérimaires signés entre Israël et l’AP, selon lesquels le statut de la Judée-Samarie et de la bande de Gaza devaient être fixés dans le cadre de pourparlers ».
D’ailleurs, les ministres du « Forum des Sept » comptent se réunir dans la journée de jeudi pour débattre une nouvelle fois du processus en cours entre Israël et les Palestiniens. Ce sera l’occasion, pour le Premier ministre Binyamin Netanyahou, de présenter un compte-rendu détaillé de la visite de l’émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, qui effectuait une nouvelle mission dans la région en début de semaine.
Selon les médias étrangers, Mitchell aurait proposé à ses interlocuteurs, israéliens et palestiniens, de reprendre des pourparlers indirects pour discuter sérieusement des questions essentielles du conflit qui les oppose. D’après l’AFP, Mitchell aurait prévu de garder le contact, séparément, avec les représentants des deux camps et de maintenir un dialogue régulier avec eux au cours des six prochaines semaines.