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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 04:57

Banner Alain Rubin

 

 

Coullon ou les dix piliers du mensonge sioniste

Par Alain Rubin

pour © 2011 www.aschkel.info

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>Disputation entre Alain Rubin et l'anti-sionniste M.Collon qui pense que l'Etat d'Israël est un état fasciste

 

Un bien triste sire, vient de commettre un livre, qu’il a présenté devant un public belge. J’ai écouté la vidéo de la réunion de présentation. L’ouvrage du sieur Coullon démasquerait ce qu’il appelle « les dix piliers du mensonge sioniste »...

Le propos est intéressant. En effet, le premier soi-disant pilier qu’il démolirait, n’est pas un argument « sioniste ». Au contraire, c’est celui de l’ancien leader stalinien Garaudy dénonçant il y a quelques années ce qu’il appellera « les mythes fondateurs de l’Etat d’Israël ».

Ce soi-disant « premier pilier », c’est aussi l’argument de base contre la légitimité d’Israël de Leila Shahid, la petite fille d’Husseini, le mufti de Jérusalem, -vous savez le chef « religieux » qui fut l’initiateur et le leader des Anschar de la division SS Balkanique Skanderbeg.

Ce « pilier », que notre homme réfute, comme étant le premier pilier du « mensonge sioniste », ferait remonter Israël à 1948, en sa qualité de réparation accordée au peuple juif après les crimes de la shoah.

Notre homme, dans sa volonté de réfuter les « mensonges sionistes », donne une date au début de « l’entreprise coloniale » : « Cela remonte bien avant 1948 (...) c’est un projet colonial, colonialiste qui date du congrès sioniste de 1897 (...) », nous explique-t-il.

L’homme est bien renseigné. Mais il est si bien renseigné, dans sa volonté idéologique de faire d’Israël une variante du colonialisme européen de la fin du 19ème siècle, qu’il en oublie que la 1ère Alya, -le premier retour organisé des Juifs sur leur terre, qui était alors fragmentée en trois sandjaks de l’empire ottoman, dont aucun ne portait le nom de « Palestine » et dont aucun habitant « arabe » ne se disait « palestinien »- remonte à 1882, soit quinze années plus tôt que ne l’indique Monsieur le démolisseur de « piliers » du « mensonge sioniste ». Quinze ans de plus, quinze ans de moins, -vous me direz- ce n’est pas très important, qu’est-ce que ça change ? Quinze ans, qu’est-ce que quinze ans ?

Le démolisseur des piliers du mensonge sioniste en oublie aussi les premières fermes juives installées, par des Juifs plutôt mystiques, sur des terres devenues stériles. Ces terres avaient été achetées, mètre carré par mètre carré avec l’autorisation des autorités califales ottomanes, dès le début de la seconde partie du 19ème siècle. Une école d’agriculteur ouvrit donc ses portes, en 1870, pour permettre aux Juifs de recouvrer les connaissances agricoles qu’ils avaient perdues à la suite des interdits professionnels qu’ils avaient subi pendant de longs siècles.

1870, la date de naissance des premières exploitations agricoles et la mise en œuvre du travail des premiers fermiers Juifs rendant sa fertilité à la terre d’Israël et préparant, sans le savoir, la première Alya de 1882.

1870, c’est quand même vingt sept ans avant le Congrès de 1897 et le début de la soi-disant colonisation purement et simplement colonialiste... il est précis, on le voit, notre démolisseur belge des mensonges sionistes.

1870, c’est en effet bien avant 1948. Mais c’est aussi bien avant 1897.

Et avant les premières fermes de paysans juifs pratiquant le retour aux travaux agricoles sur une terre qui était tombée à l’abandon, comme en témoignent les photographies d’époque et les relations de voyage, est-ce qu’il y en avait sur cette terre dit de Palestine, de ces colons purement et simplement colonialistes ?

J’ouvre ici une parenthèse :

Peut-être, à son excuse, notre écrivain est-il allé se documenter sur Wilkipédia ? Cela expliquerait ses confusions chronologiques. En effet, si vous allez sur ce site, à la rubrique Palestine et cultures de Palestine, vous apprendrez que c’est en Palestine que ce sont croisées les « trois grandes religions monothéistes ». Vous apprendrez aussi que « c’est en Palestine qu’est né le christianisme »... bref, si l’on suit les « informations » de nos « historiens » à la manière de Wilkipédia, les Romains n’ont pas conquis la Gaule, la Bretagne et la Germanie mais la France, Le Royaume Uni et l’Allemagne.

Forts, quand même les Romains, ils conquerraient ce qui n’existait pas encore. De la même manière, fortiche le christianisme, il prend naissance dans un pays qui n’existera, pour deux ou trois décennies, que 135 ans plus tard, et, pour 27 années encore, 1920 années plus tard. Fortiche lui aussi, le site Wilkipédia. Il peut faire vivre et produire des cultures, un pays, avant qu’il n’exista.

Je ne rappellerai pas à notre démolisseur de mensonges sionistes le témoignage de 1806 de l’écrivain Chateaubriand. Se rendant à Jérusalem en débarquant près de Jaffa, il s’étonnera de ne trouver que quelques ruines et vestiges remontant à loin. Il s’étonnera aussi du caractère désertique de régions réputées pour leur fertilité, à l’époque de la Judée. Il signalera, notamment, les sommets arides et déserts des hautes collines montagneuses de la région de Jérusalem. Toutes ces terres, dans les différentes parties du pays, sont redevenues fertiles depuis que ces méchants menteurs sionistes en ont enlevé les pierres et asséchés les marigots putrides et malsains.

Mais peut-être que l’écrivain Chateaubriand faisait lui aussi partie du complot « sioniste tartare » ? Peut-être que 91 ans avant, il cherchait à déconsidérer le travail « arabe » et les vertus agricoles de la noble civilisation islamique ?

Peut-être qu’en 1806, il commettait un faux témoignage, destiné à préparer, en le légitimant, le congrès sioniste colonialiste de 1897 ?

1806, c’est quand en effet bien avant 1897, bien avant 1948.

Nous serons d’accord quand même d’accord sur ce point avec monsieur Coullon. Mais à l’époque (1806), les Juifs n’étaient pas autorisés à sortir de la jachère perpétuelle les terres de leurs aïeux. Ceux d’entre eux qui s’accrochaient à vivre dans les ruines de l’ancienne métropole, la capitale de David, capitale qui comprenait plusieurs centaines de milliers d’habitants lors de la grande révolte de 70 contre l’empire romain- ceux-là vivaient dans le dénuement le plus extrême et l’étude exclusive du Talmud dans les masures d’une ville réduite à n’être plus qu’une dizaine de rues et de venelles.

1806, Ville réduite à une dizaine de rues et de venelles, Jérusalem.

Pas en 1948, en 1695 : sur ses 5000 habitants, la capitale de David était majoritairement peuplée de Juifs. Et plus près de nous, qu’était-elle cette ville ? En 1948, elle était majoritairement juive, à l’occident et à l’orient de la ville, dans les nouveaux comme dans les anciens quartiers.

Un siècle plus tôt, les percepteurs ottomans, toujours près de leurs sous, voulaient savoir qui était qui et combien. C’est ainsi qu’ils procéderont à un recensement faisant état d’une population juive majoritaire, une population qui remet en état une ville à l’état de tas de pierres devenues anonymes.

Evidemment, le souci fiscale de l’administration ottomane n’arrange pas les affaires de tous les Wilkipédia, Coullon et Elias Sanbar réunis, qui voudraient bien que les Juifs n’aient plus eu aucun lien avec cette cité et cette terre, ou que si ils l’avaient, c’était en leur qualité de Juifs ayant cessé de l’être, en optant pour la belle et noble religion mahométane. Sur ce point, David Ben Gourion ne les aurait pas entièrement démentis. C’est ainsi que certains clans bédouins affirment une parenté avec les Juifs. Ils ont une conscience de cette origine de gens qui ont réussi à s’accrocher, en ayant dû, pour cela, cracher dans le sens du conquérant, en adoptant l’idéologie officielle. Ces populations « arabes » là, sont une variété de marranes de l’islam, elles sont un témoignage à charge au procès de la belle, noble et pacifique « religion ».

On observera aussi, que les jeunes gens, parmi ces populations citoyennes du colonial et colonialiste Israël, font tous leur service militaire, sans contrainte.

Je vais arrêter ici pour la réfutation du premier pilier du « mensonge sioniste. On a vu que contrairement à ce que dit le sieur Coullon, ce ne sont pas les Juifs, sionistes ou non sionistes, qui font remonter le retour juif à 1948, à la suite de la shoah. On a vu aussi, que cela ne remontait pas non plus à 1897 à la suite du 1er congrès sioniste, mais presque 30 années plus tôt pour que s’effectue le retour juif dans l’activité agricole directe.

Si l’on voulait être précis, nous rappellerions encore, à Monsieur Coullon, à Wilkipédia, à Elias Sanbar et tutti quanti, que de la fin du 15ème jusqu’au 17èmesiècle, des milliers de Juifs étaient redevenus agriculteurs, après avoir été expulsés d’Espagne et du Portugal. Pendant ces deux siècles, ils avaient pu racheter, à prix d’or, des terres en jachères perpétuelles, dans la partie nord-est du pays. Ils en avaient fait des vergers et des potagers. Nous rappellerions aussi que les sept agglomérations, que les deux Suleyman-le magnifique, le Premier et le second, leur avait concédé moyennant beaucoup d’efforts financiers, en plus du maraichage, étaient devenus des centres de l’industrie de l’imprimerie et de la diffusion mondiale de la Kabbale.

La Kabbale, un produit culturel « palestinien », nous expliquera Wilkipédia, flanqué de l’Institut du monde arabe (IMA), accompagné par les nouveaux « savants » de l’UNESCO et par notre bateleur belge, le sieur Coullon et son mentor, le pseudo historien à la manière du savant Lyssenko, je veux parler d’Elias Sanbar.

Les 15ème, 16ème et 17ème siècles, c’est quand même un tout petit peu avant 1897. C’est quand même bien avant que les puissances européennes aient des visées coloniales colonialistes sur un empire ottoman qui n’avait cessé de faire des incursions militaires en Europe, jusqu’à ce que les Polonais le stoppent définitivement devant Vienne.

Observons ici, que le défunt empire ottoman montrait encore des capacités de nuisances, jusqu’à la deuxième décennie du 19ème siècle. Ils laisseront la capitale de la future Algérie servir de base stratégique de la piraterie esclavagiste, qui ne cessera de mener des razzias incessantes sur les côtes provençales, italiennes, corses, sardes, et espagnoles, jusqu’à ce que l’armée française conquière les villes côtières de la province ottomane.  

Fermons cette parenthèse en rappelant que : plus d’un million de personnes furent enlevées au cours de ces raids pirates, pour se retrouver, mises en vente, sur les marchés à bestiaux humains de l’ancienne Afrique du nord ottomane.

Nous voyons avec ces quelques rappels d’éléments historiques ce que valent les réfutations des « dix piliers du mensonge sioniste »...

Un second pilier, la prétendue dispersion des Juifs.

Contrairement à ce que croit notre bon Coullon, les Juifs n’ont jamais dit qu’ils avaient été entièrement dispersés au début de l’ère chrétienne. Au contraire. C’est lui qui l’affirme, pour mieux démolir un « pilier du mensonge sioniste ».

C’est la légende noire de l’Eglise. C’est cette dernière qui forgera la légende de la punition divine et du « Juif errant ». D’ailleurs, comment autrement expliquer qu’un des deux Talmud, celui dit de Jérusalem, ait été rédigé par des sages d’Israël vivant, pendant plusieurs siècles après l’épisode christique, en majorité dans le nord d’un pays qui ne s’appellera Palestine que par deux fois et pour deux brèves période : La première juste après la seconde révolte juive (135) et la seconde pendant le mandat britannique (1920-1948).

Si les Juifs avaient été entièrement dispersés, il n’y aurait pas eu la troisième révolte des toutes premières années du 6ème siècle (révolte conjointe des Judéens et des Samaritains) contre les Gréco- Romains de Byzance.

Les révoltes et les défaites militaires, répétitives, disperseront la majorité du peuple des douze tribus.

Nous arrivons maintenant à un autre des « piliers du mensonge » dénoncé par notre Coullon. Il s’agit de l’inexistence du peuple juif en tant que nation dispersée, en tant que peuple vivant au milieu d’autres peuples et nations. Pour briser ce pilier, notre « savant » belge, savant à la manière du célèbre imposteur truqueur favori de Staline, Lyssenko, s’appuie sur une autorité morale. Il fonde son propos sur Shlomo Sand.

Dans sa démonstration, le découvreur belge refuse aux Juifs toute réalité, en tant que nation juive majoritairement dispersée. Il leur refuse toute parenté nationale, toute histoire commune en tant que peuple. Ici encore, nous nous trouvons devant une négation fantaisiste de tout ce qui s’est produit depuis des siècles et des siècles.

Pour Coullon, les Juifs, ça n’existe pas. C’est, prétendant s’appuyant sur les élucubrations du stalinien israélien Shlomo Sand, une reprise des formules du tyran iranien : le peuple juif n’existe pas, c’est un peuple artificiel, c’est un ramassis d’imposteurs, s’inventant une histoire nationale plusieurs fois millénaire pour réaliser un hold-up territorial au détriment de ce brave islam seule légitime propriétaire, et pour l’éternité, de toute terre que ses sabres ont islamisées.

Soucieux de faire sérieux, notre « savant » belge, notre savant prenant à témoin la rue belge, veut faire précis. Il veut impressionner l’auditoire par ses connaissances. Il rajoute, à cette fin : que les Juifs ne sont en fin de compte qu’un gang colonialiste et imposteur et qu’ils n’ont rien de commun entre eux, hormis la religion, qu’ils ne possèdent pas ce qui est l’attribue numéro un de la nationalité, à savoir, la langue.

Il est extraordinaire qu’une semblable stupidité ignorante puisse être proférée, filmée et diffusée ?

Manifestement, notre Coullon n’a jamais entendu parler du Yiddish, cette union libre entre l’hébreu, l’araméen et l’allemand dialectal, flanqués de roman, de slavismes. Pourtant, c’était la langue de tous les Juifs, depuis les fins fonds sibériens de la grande Russie, jusqu’en Alaska américaine, en passant par Brooklyn, la Floride, Mexico, Buenos Aires, la Pologne et  le nord de l’Italie, sans oublier l’Europe centrale et le Pletzl à Paris. Pas de langue spécifique et commune, les Juifs ? Absence de cette caractéristique basique de la nationalité chez les Juifs ?

On sait, depuis les procès de Moscou, que les réquisitoires condamnant à l’avance les accusés, se démasquent souvent dans les détails, qu’ils se retournent contre eux-mêmes, par les « détails ».

 En affirmant cela, en ne se posant ni la question du yiddish, ni celle des judéo-arabes et judéo-espagnol arabisés, ni celles du judéo-tate, ni celle... toutes langues écrites en caractères dits hébreu carré (araméens), alliant 70 à 80% de la langue du pays d’accueil aux deux langues sémites du Talmud, notre découvreur, notre débusqueur de « mensonges sionistes », se révèle, par lui-même comme un vendeur de camelote intellectuelle destinée à tromper le bon peuple, pour justifier la préparation d’un ultime et vaste pogrome, sous prétexte de lutte anticolonialiste.

Pour terminer sur un « détail ».

Nous invitons Monsieur Coullon à s’interroger sur ce point : effectivement, des populations venues d’Asie centrale, issues des clans aristocratiques de tribus de langues turques, se convertiront au judaïsme, dans sa version caraïte. Ce sont les fondateurs et les organisateurs et dirigeants d’un vaste royaume situé entre la mer Noire et la mer Caspienne, c’est la noblesse tribale de l’empire Khazar.

Des  fragments en ont survécu : en Crimée, dans la partie nord-orientale de la Pologne et en Lituanie. Depuis toujours, ces Juifs, selon la religion, disent à qui veut les entendre qu’ils ne reconnaissent que la « loi écrite de Moïse », pas sa loi orale ni la tradition rabbinique. Ils apprennent l’Hébreu pour lire et étudier la loi écrite, mais ils ne sont pas pour autant, disent-ils, des « Bné Israël » ; ils ne sont pas des fils et des exilés de l’ancien Israël. Depuis toujours, ces populations turcophones possèdent des coutumes et une langue turque. Elles revendiquent d’être turques, et non être des hébreux en exil.

Pendant la seconde guerre mondiale, ces Juifs, seulement selon la religion, échapperont ainsi à la shoah. En Crimée, les jeunes gens de ce groupe constitué en minorité nationale, culturelle et linguistique, ces juifs de religion et seulement de religion, s’engageront, avec leurs voisins Tatars de Crimée, contre les armées soviétiques ressenties comme des oppresseurs.

Après que les autorités allemandes aient auditionnées les savants et historiens Juifs « rabbanites » et Caraïtes de Pologne, elles décideront de ne pas mettre à mort un groupe humain qui n’avait, à leurs yeux, aucun rapport physique et moral avec les Hébreux, qui étaient distincts des hommes et des femmes venus de l’ancien Israël et de Judée et en exil en Pologne, Lituanie et Crimée.

Ce groupe caraïte possédait aussi sa langue, mais une langue turque, une langue qui ne présentait pas les caractéristiques communes des langues juives (l’union libre de l’hébreu et de l’araméen, avec une langue locale, et écrite en caractères hébraïques de l’hébreu carré).

Alain Rubin

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