Crime européen, crime seulement européen la Shoah ?
Par Alain RUBIN
Pour aschkel.info et lessakele.
>Le Proche-Orient arabe : refuge des fugitifs nazis.
>Les crimes de guerre arabo-musulmans en Europe pendant la 2ème Guerre Mondiale
Les réflexions ci-après ont déjà quelques mois, mais de récents événements montrent que, malheureusement, les interrogations qui étaient alors miennes n’étaient pas infondées.
Je m’interrogeais sur l’utilité des actions du projet Aladin.
La situation du Professeur Pederzoli Ventura, - et celle de 22 autres enseignants français, victimes eux aussi d’avoir enseigné la shoah, conformément au programme officiel en vigueur-, posent un grave problème : d’un côté, on officialise l’enseignement de la shoah, auprès de personnages importants, et de l’autre, on assiste à une sorte d’intifada scolaire contre des professeurs parce qu’ils l’enseignent, consciencieusement, conformément au programme.
23 professeurs français vivent, pour cela, un véritable cauchemar administratif.
Alain Rubin- 22 octobre 2010
Dans le cadre du projet Aladin, visant à faire mieux connaître la shoah dans les pays proches et moyens orientaux, l’avocat Serge Klarsfeld est allé poser son bâton de pèlerin à Bagdad.
Son discours y a provoqué la sempiternelle objection, celle que l’on a mille fois entendue dans la bouche de la petite fille du mufti Husseini. Citons ici un des auditeurs-objecteurs de Serge Klarsfeld, en l’occurrence Raid Jahid Fahmi, le ministre irakien des sciences et de la technologie. Ecoutons-le : (…) « la création de l’état d’Israël pèse sur le débat. Beaucoup d’Arabes et de musulmans ont le sentiment que ce sont les européens qui ont commis ce crime contre les Juifs et que ce sont les Palestiniens qui paient la facture. Il faut que ce soit les mêmes principes qui nous poussent à condamner l’holocauste et à refuser les injustices dont souffrent les Palestiniens, même si ce ne sont pas des souffrances de même nature… »
L’agence de presse Guysen, qui donne l’information, ne nous fait pas connaître la réponse de l’avocat parisien.
Qu’aurai-je répondu, bien respectueusement bien entendu, à notre ministre irakien, s’il m’avait fait ce commentaire à mon intervention rappelant ce qui s’est passé, jour après jour, de 1940 jusqu’aux tous derniers jours du gouvernement hitlérien ? Gouvernement dont la mémoire du chef, le Führer, reçoit pour cette besogne assassine, chaque jour, sur la chaîne télévisée Al Manar et sur quelques autres médias du proche et Moyen-Orient, les bénédictions de prédicateurs islamiques (et d’autres) demandant instamment que « Dieu » leur fasse l’honneur de leur permettre de finir le travail commencé par le nazisme.
Monsieur le ministre, la vérité est indissociable de la justice.
Ce ne sont pas Les européens, mais Des européens qui commirent en grosse majorité les massacres industriels destinés à faire disparaître physiquement la totalité des descendants des Hébreux, partout où on pourra les saisir.
Mais ce ne furent pas que des européens qui mirent la main à la pâte. Et comme vous parlez des Palestiniens, qui « paieraient la facture » de ce crime dont ils seraient innocents, je veux vous rappeler ce que vous semblez ignorer ou vouloir oublier : à savoir que des Palestiniens et des Irakiens ont mis, avec enthousiasme et fanatisme, la main à la pâte pour le compte de la perspective et de la machine hitlérienne d’anéantissement du peuple juif.
Ces irakiens, palestiniens, égyptiens, algériens, tous des hommes de sang, ont, moralement, physiquement et matériellement, stratégiquement et tactiquement, politiquement et militairement, participé à la guerre aux côtés du troisième Reich. Ils en ont pleinement partagé les objectifs les plus criminels, ainsi que la responsabilité morale des résultats. La real-politics anglo-US-URSS les a, après guerre, émancipé des conséquences pénales de cette lourde et criminelle responsabilité.
Le crime industriel décidé à la conférence de Wansee devait donc, aussi, devenir un crime palestinien et irakien. Il devait devenir un crime tunisien et égyptien... D’ailleurs Al Gailani, un ancien premier ministre irakien et le mufti Husseini, l’un comme l’autre hébergés par l’Allemagne nazie et alliés politiques et militaires d’Adolphe Hitler, prendront leur part pour monter des unités de SS à part entière avec des milliers de jeunes musulmans bosniaques, croates et albanais qu’ils entraineront dans cette aventure sanguinaire.
Les deux hommes n’étaient pas des marginaux au sein du nationalisme arabe de l’époque. Bien au contraire, ils étaient des leaders et n’étaient pas sans troupes. Les troupes étaient prêtes, de ce côté de la Méditerranée, pour réaliser non pas une shoah par balle, mais une shoah au couteau, comme les SS de Husseini le firent dans le camp d’extermination qu’ils montèrent et encadrèrent dans les Balkans.
Les meurtres de masses en Afrique du nord et au Proche-Orient étaient prêts à être déchaînés. Ils commenceront à se mettre en route en Tunisie. Des unités de tueurs mobiles nazis, adossés au nationalisme arabe tel qu’il existait, se sont activement préparés, pour mener, contre les Juifs du Yichouv de la Palestine du mandat britannique, les « actions spéciales » qui furent menées en Ukraine, dans les pays baltes et en Pologne orientale ; ils devaient mettre en œuvre, avec l’aide des leaders du nationalisme de l’école Husseini-Al Gailani, recrutant activement, dans les masses sympathisantes fanatisées, les tueurs supplétifs indispensables à la réalisation ce que l’on appelle aujourd’hui la shoah par balle et qui aurait probablement été une shoah au couteau de boucher.
Malheureusement pour le groupe de cadres d’einzatzagruppen prêt à passer à l’action à Tel Aviv, Jérusalem, Petah Tikva, Safed, Tibériade et à Haïfa, ainsi que dans toute la Palestine mandataire et dans les autres pays de la région, la défaite allemande devant Stalingrad modifiera définitivement la donne.
C’est la victoire héroïque des ouvriers, des soldats et officiers soviétiques, victoire obtenue malgré Staline, ainsi que le débarquement allié en Tunisie, qui a préservé le Yichouv et le million de Juifs du monde arabo-musulman, ce n’est pas l’innocence du nationalisme arabe, comme on l’a objecté à Serge Klarsfeld.
Le crime d’européen allait devenir celui de Palestiniens, d’Irakiens, d’Egyptiens, de Tunisiens, de Libyens, mais il y eut Stalingrad, et tout un pan du meurtre de masse est resté inaccompli. Etre resté inaccompli veut-il dire qu’il n’avait pas de réalité tangible et qu’il n’impactait pas la responsabilité morale et politique de tous ceux qui se reconnaissaient en Al Gailani et Husseini ?
Le nationalisme arabe, et le « palestinien » en particulier, orienté par le mufti Husseini, s’est incorporé, incrusté même, dans la stratégie politique et militaire du Reich. C’est un fait.
C’est un fait aussi, que montrent sans ambigüité possible les archives du troisième Reich, contrairement à ce qu’écrivait le journal le « monde diplomatique », contrairement à ce que nous conte régulièrement la petite fille de l’organisateur en chef des furieux pogromes d’août 1929 à Hébron, Jérusalem et Safed, le Mufti Husseini.
Mais Je ne dirais pas, comme pour paraphraser notre ministre irakien, que ce sont Les Palestiniens qui se sont enrôlés derrière la bannière du troisième Reich.
Je dirai que ce sont certains hommes, parmi cette population. Je dirai que ce sont certains hommes, abusés, manipulés, instrumentalisés, fanatisés par quelques sourates mises sous le nez du bon peuple et faisant le lien avec le Stürmer berlinois, recouvrant de « religion » ses stéréotypes dégoulinant de haine pathologique. Je dirai que ce sont certains hommes parmi les Arabes, mis en route avec les divers moyens de la propagande des nationaux socialistes, pour donner du portrait du Juif une portée eschatologique, nauséeuse et « éternelle » ; Juif décrit et décrié, ici et là, pour dire : qu’en conséquence, il ferait plaisir à Dieu qu’on les tua tous, après les avoir torturé moralement et physiquement, comme cela se produisit au cours du pogrome palestinien d’août 1929, comme cela eut lieu dans le camp privé des SS musulmans des Balkans de la division Anschar.
L’objection du ministre irakien est la suite de l’argument selon lequel : le lien entre Israël en tant que peuple et Israël en tant que territoire n’est pas un lien historique mais une relation usurpée. Ce lien ne serait pas la continuité de la seconde révolte contre les Romains (Bar Kochba en 135) ; il ne serait pas la continuité de la révolte juive et samaritaine contre les Grecs de l’empire romain d’orient au début du 6ème siècle ; il ne serait pas la continuité des milliers de Juifs et Samaritains massacrés au moment de la prise de Jérusalem par les croisés ; il ne serait pas la continuité des Juifs très majoritaires au sein de la petite population restant dans le pays à la fin du 17èmesiècle ; il ne serait pas la continuité des Juifs peuplant la vieille Jérusalem en 1806, lorsque Chateaubriand la visitait.
Quant aux Juifs de Jérusalem-Est, ils ne seraient pas la continuité des milliers de Juifs expulsés de la vieille ville par la force armée jordanienne en 1948… Bref, le peuple juif n’existerait pas, il ne serait qu’une invention, comme l’écrit sans vergogne le stalinien israélien Shlomo Sand et après lui l’organe du Vatican (l’osservatore romano). Et leurs souffrances des années 1940 n’auraient jamais dues permettre, à ces « mythos » de non-Juifs se prenant pour des Juifs, depuis toujours, d’obtenir que ceux d’entre eux venus former le Yichouv obtiennent le statut de souveraineté politique en conformité avec les décisions de la Société des Nations (la SDN) en 1920-1922.
Malheureusement pour le ministre irakien, plus que tout autre, à moins qu’il ignore de A à Z l’histoire de son propre pays il y a soixante sept ans, il devrait savoir que le nationalisme irakien fit un coup d’état contre le gouvernement Nouri Saïd. Il fit un putsch parce que ce dernier n’était pas assez engagé dans la guerre aux côtés de l’Axe (Allemagne- Italie et leurs alliés). Il ne devrait pas ignorer que ce nationalisme s’est intégré, par des moyens politiques et organisées, dans les dispositifs irakiens, palestiniens, égyptiens, magrébins ayant pour objectif concret la destruction physique générale de Juifs de la rive sud de la Méditerranée.
Pour dire les choses autrement, les Palestiniens ne paient pas pour les crimes d’européens contre les Juifs. S’ils « payent », c’est pour les crimes pronazis et à la place des équipes dirigeantes du nationalisme arabe pendant le second conflit mondial. Ils « payent » pour l’acharnement ultérieur, dans cette voie, des directions nationalistes, religieuses, « laïques », « socialistes », « communistes », « marxistes » des FPLP, FDPLP…, depuis la fin du second conflit mondial jusqu’à ce jour. Ils « payent » pour avoir refusé, avant la seconde guerre mondiale, la formation d’un état commun aux Juifs et aux « arabes ». Ils payent pour avoir refusé en 1947 deux états souverains, l’un ayant une petite majorité juive et une grosse minorité arabe, l’autre une grosse majorité arabe et une petite minorité juive.
Ils payent pour avoir subi l’objectif des Husseini, Al Gailani, Qawaqji, déclenchant en 1947 une guerre qu’ils voulaient totale, ayant pour objectif de continuer la guerre du troisième Reich, sous le mort d’ordre politique et d’action, parlant des Juifs du Yichouv qui allait devenir indépendant : « tuons-les tous ! Jetons les survivants à la mer ! »
Je connais des amis qui vont me dire ici : Alain, il faut en sortir. D’accord, ceux qui sont responsables des souffrances ce sont les cliques de nationalistes liés d’une façon ou d’une autre au nazisme, puis au stalinisme qui -au Proche-Orient, sauf la courte période de l’automne 47 et du printemps 48- enfila les bottes et les mots d’ordre antijuifs dans une déclinaison antisioniste.
D’accord vont-ils me dire, mais il faut en sortir. Est-ce que les fils et les petits fils des supporters de Husseini ou de ceux qui ne purent s’y opposer sont fautifs des crimes des pères?
Non, ils ne sont pas coupables de ces crimes. Oui, il faut en sortir.
Non, les Palestiniens de 2010 ne sont pas responsables des choix d’Husseini-Al Gailani. Encore ne faut-il pas prétendre que ces derniers ne les ont pas faits, ces choix, ou qu’ils n’avaient pas d’influence sur les objectifs stratégiques et tactiques du nationalisme arabe, ces choix.
Encore ne faut-il pas défier la vérité historique et prétendre, comme Madame Shahid, que ces choix n’étaient pas le développement de ce qui avait commencé en juin 1941 en Pologne orientale, en URSS et dans les pays baltes, dans le sillage rouge sang des unités de Einzatzagruppen*1.
Mais aussi, on doit dire qu’on n’en sortira pas, en déclarant coupables et déclencheurs de la guerre à outrance -cause de la fuite volontaire et/ou involontaire de six à sept-cent mille arabes de l’ex Palestine mandataire- ceux qui la subirent et surent y faire face pour ne pas être massacrés jusqu’au dernier ou jetés à la mer, comme continuent de le ressasser les différents antisionistes professionnels.
Dés lors, que l’on cessera de jeter l’opprobre sur le mouvement historique du peuple juif, en lui reconnaissant sa place, le dialogue et le compromis territorial seront affaire de temps et d’ajustements réciproques.
Pour revenir au projet Aladin, je ne sais pas ce qu’il peut sortir de sa petite lampe et des conférences organisées dans son cadre. Si cela devait servir à organiser des conférences qui ne se tiennent pas devant des salles au trois-quarts vides ou à essuyer des rebuffades, ou laisser se dire des contre vérités, pourquoi pas ?
Mais enfin, qui ignore vraiment, au Proche-Orient, les souffrances juives sous la férule nazie ? Qui y ignore que l’on s’y tenait prêt à compléter, sur la rive sud de la Méditerranée, ce qui se passait là bas ?
Et si beaucoup de ceux qui sont sensés devenir le public de sa lampe magique soupirent, c’est peut-être, pour certains, parce que l’architecte de la Shoah n’est pas parvenu à ses fins.
*1 Dans un rapport du 9 mars 1944, un commandant de la 13ème division SS explique que l’action, dans les Balkans, des formations musulmanes SS, provoque beaucoup de problèmes. Outre le mécontentement des populations yougoslaves, qui alimente les mouvements de partisans, ces unités ont toutes commis des crimes de guerre. En juillet 1944, la division SS Skandenberg rend compte de son activité énergique contre les Juifs et les partisans. Cette division SS, fruit pourri de l’influence et de l’action du mufti Husseini, revendiquait, en particulier, l’ouverture de son propre camp de concentration et de mise à mort.
Hermann Fegelin, un agent de liaison de Himmler, lui-même responsable direct de milliers d’assassinats fait un rapport sur la division SS musulmane. Il relate que les membres de ces unités SS ne tuent qu’au couteau leurs prisonniers, (…) « dans certains cas, ils arrachent le cœur de l’adversaire ». « On s’en fiche », conclue l’homme de confiance d’Himmler.
Nous aurions voulu, pour ce qui nous concerne, rappeler à notre ministre irakien quelques événements irakiens en rapport direct avec la shoah.
Monsieur le ministre des sciences et de technologie de la république d’Irak, vous continuez à ne voir dans la shoah qu’une série de crimes européens déclinant l’extermination du peuple juif. Crimes européens ? Crimes européens, mais pas seulement.
Question : n’avez-vous jamais entendu parler du « farhoud » ?
N’avez-vous jamais entendu parler de ce vaste pogrome commencé à Bagdad à 15 heures le premier juin 1941 ?
N’avez-vous jamais entendu parler de la tuerie qui eu lieu quelques jours plus tôt dans le village de Sandur ? Non ? Étonnant quand même.
A Sandur, dix Juifs furent massacrés par des pogromistes. Ils n’étaient ni allemands, ni membres des centuries noires du défunt régime tsaristes, les tueurs. C’étaient des partisans du gouvernement issu du coup d’état pro allemand qui se prétendaient « républicains » et dirigeront l’Irak quelques mois, jusqu’à ce que les forces de sa gracieuse majesté britannique restaurent le régime monarchique.
Rappelons brièvement quelques faits que vous ne pouvez ignorer.
Evidemment, se souvenir du 1er juin 1941 c’est se souvenir que la shoah n’a pas commencé le 21 juin 1941, en Pologne orientale et dans les parties de l’URSS tombées entre les mains des forces allemandes et livrées aux « actions » des einsatzgruppen.
Se souvenir du « fahoud » et du massacre des villageois juifs de Sandur, c’est démentir, par les faits, que les nationalismes arabes étaient innocents du crime nazi ; c’est se rappeler que ces nationalismes en étaient d’actifs partenaires.
Le 1er juin 1941, à 15 heures, les tueries commenceront. Les Juifs de Bagdad avaient eu la mauvaise idée d’aller exprimer leur loyauté aux autorités légales irakiennes restaurées par l’action des forces britanniques. Quelques mois plus tôt, un coup d’état pro allemand avait porté au pouvoir les hommes de l’équipe irakienne associée au mufti Husseini « l’ami » et l’allié stratégique et tactique du troisième Reich. On ne sait pas assez que, quand Hitler réfléchissait à ce qu’il allait faire décider à la conférence de Wansee, le mufti Husseini lui expliqua que les Juifs devraient être exterminés partout, jusqu’au dernier.
Crime européen, crime seulement européen la shoah ?
De l’autre côté du fleuve, en Iran, des cœurs battaient à l’unisson pour souhaiter victoire au troisième Reich. Il s’agissait de ceux du jeune futur ayatollah Khomeiny et de son maître à penser. Les deux hommes voyaient, sous la moustache et la mèche du Führer, le douzième imam, l’imam caché, le « messie » de l’islam chiite. Il exterminait les Juifs, donc il était l’instrument de la victoire totale et définitive de l’islam…
Pour revenir à Bagdad, ses rues juives furent le théâtre d’affreux massacres. On tua des enfants, devant les mères. On tua les épouses devant les époux ou les époux devant les épouses. Comme pendant le pogrome d’août 1929 à Hébron et à Safed, la shoah en Irak utilisa les moyens du poignard, de la hache, du gourdin. On énucléa, on trancha des mains, on arracha des viscères, on égorgea. On ne voulait pas que tuer, on voulait faire souffrir et faire souffrir longtemps. Ces crimes, ce n’étaient pas des crimes européens. Le chiffre des victimes varie. Les estimations les plus basses donnent 185 tués et 500 blessés. Celui provenant des rescapés est plus impressionnant : 200 tués, 2000 blessés, 9000 maisons détruites. Au chiffre des victimes juives, on doit ajouter celui des irakiens massacrés parce qu’ils s’interposèrent pour essayer de sauver des voisins.
Vous ne saviez pas monsieur le Ministre ?
Vous n’aviez jamais eu connaissance de ces événements, monsieur le Ministre ?
Après 1948, quand les descendants des Juifs d’Irak, descendants directs des Juifs du Talmud Babli (le Talmud de Babylone), durent fuir le pays qui étaient devenu leur depuis presque 26 siècles, tous leurs biens furent confisqués. On décida aussi que leurs maisons seraient réservées aux réfugiés de la Palestine du mandat, fuyant, ou chassés, du théâtre de la guerre décidée et déclenchée par la ligue arabe à l’automne de 1947.
Les survivants, -125000 Juifs qui avaient formé une communauté irakienne, depuis que les Assyro-Chaldéen avaient transféré à Babylone et ses environs des milliers d’habitants de Jérusalem et des campagnes de Judée-, durent quitter l’Irak en laissant tout ce qui leur appartenait, maison, échoppes, outils, argent, vêtements, livres religieux ou profanes, souvenirs… sans recevoir ensuite la moindre aide des Nations- Unies. Israël prit ses responsabilités et les assuma.
Monsieur le ministre des sciences et de la technologie, expliquez moi donc en quoi la shoah est un crime dont sont innocents ceux qui assument sans complexe l’héritage des Gailani-Husseini ?
Alain Rubin