DE GRANDS HOMMES AVEC UNE PETITE AME
par Gabriel Lévy
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13 avril 2011
Présenté hier à la télévision, le film relatant les derniers jours du président Pompidou, nous laisse un goût amer, car cette ambiance de fin de règne nous rappelle celle à laquelle nous assistons depuis quelques jours.
Le président Pompidou a refusé de mettre volontairement fin à son mandat, malgré les immenses difficultés qu’il rencontrait pour gérer les affaires de la France. Lucide, cependant, il rappelait que si un président américain, M. Roosevelt, morituri, n’avait pas représenté son pays à Yalta, la guerre froide ne se serait peut-être pas installée pendant un demi-siècle. Or, le film -mais est-ce l’histoire ?- laisse entendre que les calculs n’étaient pas absents : sa succession, et sa vengeance contre tous ceux qui « lui avaient manqué » quand on le salissait. Il en conservait les noms sur une petite feuille qu’il gardait dans sa poche et qu’il montrait à son directeur de cabinet, M. Balladur. Personne n’y était épargné, pas même De Gaulle.
Quant aux « barons du gaullisme » ainsi qu’il les appelait, ils se réunissaient dans l’arrière-salle d’un restaurant, pour se goberger et ourdir des complots afin de sauver M. Chaban-Delmas, tandis que d’autres, en catimini dans une DS de fonction, s’évertuer à lancer une nouvelle marque : Jacques. Chirac.
De cette lente agonie, pathétique, poignante, les auteurs de ce film n’ont retenu que les vilenies, à part, mais avec bonheur, l’amour de sa femme et de son fils. Ont-ils eu raison de décrire ces petites âmes ? Et la France dans tout cela ?
Malheureusement, l’histoire de France est riche de grands hommes qui se sont fourvoyés : Pétain, avec une collaboration allant au-delà des exigences de l’occupant, De Gaulle livrant les harkis, nos soldats, à la vindicte de nos ennemis d’hier, ou en conduisant au peloton d’exécution, ceux qui s’opposaient à sa personne. Les exemples ne manquent pas, car « pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes ».
Et aujourd’hui nous assistons aux mêmes comportements. La curée ! Si l’auteur de ces lignes a souvent critiqué, très tôt et parfois avec férocité, les foucades et les erreurs du président actuel, il ne peut pas accepter l’oubli des convictions de la part de quelques « excellences », dont le seul souci devrait être le bien public, mais qui se sont mis déjà à la disposition de l’évènement.
Ils se leurrent, ils perdront leur place et leur honneur… enfin, pour ce dernier, rien n’est sûr.
Et la France dans tout cela ? Elle héritera de 10 ans d’économie socialiste, avec au bout la faillite comme la Grèce ou le Portugal.