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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 08:21

 

 

Sélection de texte

 

Dossier - Pakistan - Double jeux et malaise

 

 

 

En décembre dernier, la presse pakistanaise a publié l’identité du chef de station de la CIA au Pakistan. 

Cette révélation, outre la mise en cause d’opérations en cours, a bien évidemment mis en danger la vie de l’intéressé. Il a donc été rapatrié d’urgence aux USA. 

Les Américains soupçonnent les services secrets pakistanais (Inter-Services Intelligence - ISI) d’être à l’origine de cette fuite. Il est vrai que les tensions, existant déjà entre les deux « alliés », ont encore augmenté ces derniers temps. De plus, la mise en cause répétée par les services américains de l’ISI dans le soutien aux talibans et au terrorisme, aurait pu pousser certains éléments du service pakistanais à faire ce  croc-en-jambe à la CIA. 

Pourtant au même moment, le même ISI semblait vouloir montrer sa bonne volonté en débutant un échange d’informations sur le terrorisme avec les services de renseignement de « l’ennemi » indien. 

Nouvelle démonstration que l’ISI est de plus en plus, un bateau ivre dont les membres d’équipage font à peu près ce qu’ils veulent en fonction de leur propre sensibilité politico-religieuse. Ce qui n’est pas le moindre des problèmes qui menacent de faire exploser le baril de poudre qu’est le Pakistan aujourd’hui. Doubles jeux divers

Lire aussi 

>Osama, le mort utile et le Poker menteur de l’aide américaine aux états-croupion (A.Palestin./Pakistan)

>Le mollah Omar, malade, serait pris en charge par les Services secrets pakistanais (ISI)



Islamabad doit rendre des comptes

lefigaro

Suite à la mort de Ben Laden, la communauté internationale observe d'un œil mefiant le Pakistan. Aujourd'hui, quel est le rôle d'Islamabad dans la guerre contre le terrorisme?

Jamais le Pakistan, qui a pourtant avalé beaucoup de couleuvres depuis 2001, n'avait été autant sur la défensive. Il faut dire qu'il n'avait jamais, non plus, essuyé autant de critiques. Aux accusations de double jeu dans la guerre contre le terrorisme s'ajoute désormais le blâme pour délit d'incompétence. Aujourd'hui, la communauté internationale demande des comptes à ses dirigeants, civils et militaires.

L'opinion publique pakistanaise commence à grogner, elle aussi. Et, pour la première fois depuis le départ du général-président Pervez Musharraf, en 2008, l'armée, qui avait redoré son blason sous la houlette du ni, est vertement critiquée. «Réveille-toi, armée pakistanaise! Où est notre fierté nationale?» pouvait-on lire mercredi sur les banderoles brandies par un groupe de femmes médecins à Abbottabad, la petite ville où le chef d'al-Qaida a été abattu. Hommes politiques de tous bords, présentateurs vedettes à la télévision, tous posent désormais la même question: où sont passées la «dignité nationale et l'estime de soi» du Pakistan?

Réunion des haut gradés

L'épisode Ben Laden ne fait qu'alimenter la liste déjà longue des «plaies» pakistanaises qui ont écorné l'image du pays. Au cours des cinq derniers mois seulement, le Pakistan a été le théâtre de deux assassinats à caractère religieux qui ont révélé à quel point la gangrène du fondamentalisme islamique y avait progressé. En janvier, Salman Taseer, le gouverneur du Pendjab, a été abattu par son propre ­garde du corps pour avoir défendu une chrétienne accusée de blasphème; début mars, Shahbaz Bhatti, le ministre des Minorités d'Islamabad, un catholique, était tué en plein jourdans la capitale.

Mercredi, le général Kayani a rassemblé ses plus haut gradés au quartier général de l'armée à Rawalpindi pour faire le point de la situation après la mort de Ben Laden . Le chef de l'ISI, le général Shuja Pasha, a assisté à la réunion. D'après ce qui en a filtré, Kayani aurait affirmé que «le rôle du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme ne devait pas être remis en question». Ajoutant qu'une «nouvelle stratégie pour la sécurité du Pakistan» serait «définie dans les prochains jours». Il y a un an à peine, Kayani était la vedette de la relance du «dialogue straté­gique» américano-pakistanais à Washington. Le chef de l'ISI était du voyage et on a du mal à imaginer que les États-Unis étaient déjà, alors, sur la piste ténue de Ben Laden à Abbottabad. Deux mois plus tôt, lors d'une réunion de l'Otan à Bruxelles, le taciturne Kayani avait offert aux Américains les bons offices du Pakistan pour amener à la table des négociations les talibans afghans réfugiés dans son pays. Washington s'en était réjoui.

Intérêts divergents

En fait, la motivation pakistanaise a toujours été la même: contrôler l'Afghanistan après le départ des troupes de l'Otan. Pour cela, les Pakistanais savent qu'ils doivent avoir un «régime ami» à Kaboul, en clair un gouvernement qui inclurait des talibans. À cette fin, Islamabad n'aurait jamais hésité à soutenir des groupes terroristes, de quelque nature qu'ils soient.

«Le terrorisme est une technique de guerre, et donc un instrument politique», affirmait récemment l'ancien chef de l'ISI, le général à la retraite Asad Durrani. Il répondait aux fuites de WikiLeaks révélant que Washington plaçait l'ISI sur la liste des organisations terroristes aux côtés d'al-Qaida, du Hezbollah, du Hamas. Comme le souligne l'ancien secrétaire indien aux Affaires étrangères Shyam Saran, «les derniers événements prouvent une nouvelle fois que les intérêts des États-Unis et du Pakistan en Afghanistan et, d'une manière générale, dans la guerre contre le terrorisme ont toujours été divergents».



Islamabad paie le prix de son double jeu

lefigaro

 

Des supporteurs du parti religieux pakistanais Jamatut Dawa condamnent l'élimination de Ben Laden, mardi à Karachi.
Des supporteurs du parti religieux pakistanais Jamatut Dawa condamnent l'élimination de Ben Laden, mardi à Karachi.Crédits photo : Shakil Adil/AP

Le Pakistan craint à la fois les représailles des talibans et le courroux de Washington. 

Humiliation, frustration, incrédulité. Le Pakistan s'est réveillé mardi en proie à un profond malaise. Plus que laa disparition d'Ousama Ben Laden

, qui ne traumatise pas grand monde, c'est la manière dont il a été éliminé qui dérange. l'opération préparée et menée dans le plus grand secret par les États-Unis et par eux seuls, au cœur même du pays, a relancé le vieux débat sur la souveraineté du Pakistan.

Non seulement les gens ont plus que jamais le sentiment que leur pays est vendu aux Américains, mais ils jugent qu'une fois encore le Pakistan va payer le prix de ce raid qui sert avant tout les intérêts de Washington. Les talibans pakistanais ont déjà averti qu'ils vengeraient la mort du chef d'al-Qaida par des attentats sanglants. Redoutant des représailles, les États-Unis ont fermé sine die au public leurs représentations diplomatiques à Islamabad, Karachi, Lahore et Peshawar.

Les Pakistanais, eux, s'efforcent de vivre «normalement» après cet «événement historique» qui les propulse à nouveau sous les feux de la rampe. Nul doute qu'à la première attaque terroriste ils auront, une fois encore, l'impression d'être les victimes d'une guerre qui n'est pas la leur. Un sentiment largement partagé que ne manqueront pas d'exploiter les partis religieux ou populistes, dont le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, le Mouvement pour la justice) de l'ancienne star du cricket Imran Khan. Laïque, le PTI est profondément antiaméricain et se berce de l'idée que le monde entier en veut au Pakistan.

Le rôle joué par l'ISI, les services secrets pakistanais, dans la capture de Ben Laden, laisse aussi un goût amer. «Nombre de Pakistanais ont du mal à croire que l'ISI, qui renifle partout et tient à l'œil les citoyens ordinaires, n'ont pas pu détecter la présence de Ben Laden dans un lieu aussi proche de l'Académie militaire d'Abbottabad», s'indigne l'analyste de défense pakistanaise Ayesha Siddiqa. Un officier de l'ISI a pourtant confié à la BBC que les services pakistanais avaient lamentablement «échoué sur Ben Laden». Il a précisé que l'ISI avait lancé en 2003 une opération contre la grande maison d'Abbottabad pour en déloger Abu Faraj al-Libi, un «gros poisson» d'al-Qaida. «Mais depuis, le bâtiment était sorti de notre radar. Tout cela est très embarrassant pour l'ISI. Nous sommes très bons, mais nous ne sommes pas Dieu.» Désarmante confession ou tactique peu subtile pour désamorcer la vindicte populaire ?

Le premier ministre en France 

Le silence dans lequel continuent de se murer les autorités civiles et militaires ne contribuera pas à dissiper le malaise . Le président Asif Ali Zardari a certes fini par s'exprimer, mais au lieu de s'adresser à son peuple, il a publié - une vieille habitude - une tribune dans leWashington Post. «Ben Laden n'était pas du tout où nous pensions qu'il pouvait être», écrit-il, tout en défendant le bilan globalement positif de la coopération américano-pakistanaise. Laissant entendre que si, en dix ans, les Pakistanais n'ont pas trouvé Ben Laden, ils ont quand même contribué à ce que les Américains le débusquent. Quant au premier ministre Yusuf Raza Gilani, il s'est envolé pour la France où il devait arriver mardi soir pour une visite officielle de trois jours. Seul le chef des armées, le général Ashfaq Kayani, a renoncé à se rendre à l'Otan à Bruxelles, où il était attendu mardi.

«Le Pakistan se retrouve dans une situation embarrassante. Nous sommes alliés aux États-Unis mais nous sommes des partenaires très difficiles, exigeant de choisir les militants (islamistes) que nous voulons pourchasser et ceux que nous voulons protéger» , reconnaît l'éditorialiste du quotidien deLahore Daily Times . Et son confrère de Karachi, The Express Tribune d'affirmer : «Oussama continue de hanter le Pakistan même après sa mort.»

 

Les relations américano-pakistanaises en déclin

par Daniel Pipes
3 mai 2011

danielpipes

Version originale anglaise: U.S.-Pakistan Relations in Decline
Adaptation française: Anne-Marie Delcambre de Champvert

  Soyez le premier de vos amis à indiquer que vous aimez ça.

Bien que l'exécution d'Oussama ben Laden ait été essentiellement un acte symbolique et psychologique d'antiterrorisme, l'ironie de la chose, c'est que sa conséquence la plus immédiate touche les relations américano-pakistanaises.

Obama et Zardari- plus jamais alliés?

Cette crise soudaine dans les relations, à laquelle on ne s'attendait peut-être pas, est néanmoins l'aboutissement d'un processus qui s'est développé au fil des décennies. Le Pakistan est l'un des nombreux pays à majorité musulmane (le Yémen en est un autre, La Turquie est en train d'en devenir un aussi) où le manque d'amis fait cruellement défaut au gouvernement américain.

Bien qu'une telle situation limite considérablement les options américaines, voici des recommandations de politique réaliste qui sont utiles aux intérêts américains:

Renoncer à prétendre que les deux gouvernements sont alliés et traiter le Pakistan - avec ses nombreuses madrassahs (médersas), son leadership militaire islamiste et les services de renseignement voyous - comme une zone dangereuse.

Adopter une politique d'endiguement vis-à-vis de l'islamisme qui en résulte, en récompensant la coopération et en punissant les actes hostiles. Cette approche donne à Washington la souplesse pour collaborer ou faire face si les circonstances le justifient et si les besoins changent.


Les taliban afghans et pakistanais qui sont-ils ?

Alain Rodier

20-08-2010

Quoique puissent en dire les médias occidentaux, qui semblent souhaiter un désengagement rapide des forces multinationales, les taliban afghans et pakistanais rencontrent de multiples difficultés depuis le début de l'année 2010. Pour eux, cela rompt avec une série de succès remportés lors des quatre années précédentes. Bien sûr, cela ne doit pas occulter le fait que les pertes des forces de la coalition sont en très nette augmentation, particulièrement au sein des troupes américaines. Ce phénomène s'explique par le fait que ces dernières sont de plus en plus incisives et prennent souvent l'initiative des combats, ce qui ne peut se faire sans dégâts.

Les taliban afghans

En Afghanistan même, l'opérationMoshtarak ("Ensemble" ), qui engage pour la première fois de très importants effectifs de l'Armée Nationale Afghane (ANA) aux côtés des forces de la coalition, semble avoir remporté quelques succès dans la région de Marja, dans la province d'Helmand, au sud-ouest de l'Afghanistan. Même si ces succès ne sont pas purement « militaires », les insurgés refusant le combat selon les principes de la guerre asymétrique, il semble qu'une partie de la population soit en train de changer d'opinion, malgré les pertes collatérales provoquées lors de cette opération. En effet, les taliban auraient perdu une partie de leur prestige car, selon l'avis général, ils ont été contraints de fuir en laissant le terrain aux forces adverses. A noter que la coalition prend d'ailleurs grand soin de limiter autant que possible les pertes civiles et mène, parallèlement à l'offensive, une politique d'accompagnement civilo-militaire. Cela est fort important quand on sait que le concept de la guerre révolutionnaire qui est appliqué en Afghanistan a pour but la « conquête des esprits ».

L'offensive de printemps lancée par les Taliban, caractérisées par des attaques audacieuses dirigées contre des grandes bases américaines et à l'intérieur de Kaboul, si elle a rempli le but médiatique recherché, n'a pas eu de résultats tactiques probants. D'autre part, les pertes occasionnées par ces actions spectaculaires ont été lourdes au sein des forces insurgées. Il est à noter que depuis la guerre contre les Soviétiques, l'« offensive de printemps » est devenue une habitude : les combattants sortent de leurs réduits où ils ont passé l'hiver au chaud pour mener une série d'actions offensives plus ou moins coordonnées dans le temps. Le but est de montrer qu'ils sont toujours là.

En ce qui concerne les taliban afghans, leur chef opérationnel, le mollah Abdul Ghani Baradar a été capturé un peu par hasard en compagnie de cinq autres responsables taliban[1]et d'Al-Qaida par les forces de sécurité pakistanaises lors d'un raid qui a eu lieu à Karachi en janvier 2010. Le détail de la localisation de cette capture accrédite un peu plus la thèse qui prétend que des responsables des taliban afghans et d'Al-Qaida ne sont pas tous terrés dans les zones inhospitalières de la frontière afghano-pakistanaise, mais au contraire installés bien plus confortablement dans les mégapoles pakistanaises. Ils peuvent y trouver différentes facilités logistiques en matière d'approvisionnements, de transmissions, de santé, etc. Preuve en est l'arrestation à Karachi en début d'année d'Agha Jan Mohtasim, un des gendres du mollah Omar et ancien ministre des Finances taleb.

Baradar, le numéro deux des taliban afghans (juste après le mollah Omar) pourrait servir les intérêts de Kaboul et d'Islamabad. Les Pakistanais ont refusé de le livrer aux Américains et, par contre, se sont engagés à l'extrader vers Kaboul. La rumeur prétend que des tractations auraient eu lieu depuis le début de l'année entre Kaboul et les taliban aux Maldives. Or Baradar, à la différence de nombreux autres responsables taliban, est considéré comme un personnage censé et relativement ouvert sur l'extérieur. Il pourrait même avoir rencontré Ahmed Wali, un des frères du président Karzaï, lors d'un séjour en Arabie saoudite ! A terme, il pourrait donc être considéré comme un interlocuteur valable au sein des taliban dont il pourrait fédérer une certaine partie des forces.

Parallèlement, le mollah Abdul Kabir, ancien gouverneur de la province de Nangarhar du temps où les taliban étaient au pouvoir - aujourd'hui membre de la Shura de Quetta (conseil des taliban afghans basé à Quetta au Pakistan) et responsable militaire pour l'est de l'Afghanistan - a été arrêté à Nowshera près de Peshawar.

De son côté le clan de Jalaluddin Haqqani - une des factions taliban afghans, qui reste indépendante mais puissante - vient de connaître une perte importante. Mohammed Siraj Haqqani, un des fils du vieux leader charismatique et frère de Sirajuddin Haqqani, l'actuel chef du clan, a été tué par un drone américain  dans la région de Dande Darpa Khel au Pakistan.

Pour leur part, les milices du chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar (Hezb-i-Islami Gulbuddin) affrontent effectivement le pouvoir central de Kaboul et les forces coalisées, mais parfois s'opposent aux taliban dont ils ne sont que des alliés de circonstance. Cela est arrivé au début mars dans la région de Baghlan où des affrontements auraient causé la mort de plus de 50 personnes. De plus, Hekmatyar a tenté de négocier une « paix séparée » avec Kaboul. Ses exigences ont été jugées trop extravagantes pour que le processus aboutisse et pourtant, le président Karzaï était preneur !

Les taliban pakistanais

Quant aux taliban pakistanais, ils traversent actuellement une crise sans précédent. Hakimullah Mehsud, le chef duTehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), mouvement insurgé qui regroupe de nombreuses factions islamistes, a été annoncé tué par un drone américain en janvier 2010. Mais, des informations reçues fin avril laissent entendre qu'il serait encore en vie et réfugié au Nord-Waziristan. Toutefois, il semble que son état physique ne lui permette pas de continuer à assumer des responsabilités. Sa succession risque d'être assez compliquée et de provoquer des conflits internes.

Or, le TTP est aujourd'hui en guerre ouverte avec d'autres mouvements fondamentalistes qui n'ont pas voulu le rejoindre. Ainsi, il s'en est pris auLaskhar-e-Taiba al-Alami , un groupe qui a fait sécession avec leLaskhar-e-Taiba , une de ses principales composantes très active au Cachemire.

Le 18 février, le TTP aurait organisé deux attentats qui ont visé des activistes duLaskhar-e-Islam dans le district de Khyber, secteur stratégique par lequel transite une partie importante de la logistique des forces de l'OTAN présentes en Afghanistan. Une cinquantaine de victimes ont été relevées suite à ces actions.

Le 27 février, c'est au tour de Qari Mohammad Zafar, l'émir duLashkar-e-Jhangvi de trouver la mort lors d'un tir de drone au Nord-Waziristan. En ce qui concerne les forces de sécurité, une clarification est venue à point nommé. En effet, le général Ashfaq Kiyani, le chef des armées pakistanaises, a déclaré qu'il n'existait pas de « bons et de mauvais  » taliban. Pour lui, ils sont tous considérés comme des ennemis d'Islamabad. D'ailleurs, un certain nombre de fonctionnaires des services de renseignement (Inter Services Intelligence/ISI) auraient été relevés de leurs fonctions en raison des liens trop étroits qui les unissent aux taliban. Cela contredit les critiques qui prétendent que le pouvoir en place à Islamabad continue à mener une politique ambiguë vis-à-vis des taliban. En effet, les documents confidentiels sortis par le site Wikileaks.org en juillet 2010 tendent à prouver le contraire. Toutefois, en analysant avec attention le contenu de ces « révélations », il semble que seuls quelques éléments de l'ISI ou des retraités des services soutiennent encore les taliban.

Parallèlement un autre signe politique fort vient d'être donné par l'Inde qui a décidé de rouvrir les négociations avec le Pakistan sur le sort du Cachemire. Ces pourparlers avaient été interrompus après les attaques de Bombay de novembre 2008. Cette décision n'a pas été remise en cause par l'attentat de Pune du 13 février qui a fait 12 tués et 32 blessés. Un apaisement des tensions entre les deux Etats est un point négatif pour tous les activistes islamiques pakistanais qui comptent sur un conflit entre les deux pays pour asseoir leur position.

*

Les Américains sont donc en train de marquer des points grâce à la politique civilo-militaire appliquée sur le théâtre afghano-pakistanais (AFPAK). Par exemple, la décision annoncée du président Barack Obama de commencer à retirer ses troupes d'Afghanistan courant 2011 a poussé les responsables afghans et pakistanais à prendre leurs responsabilités. Ensemble, ils examinent quelle politique doit être menée vis-à-vis de leurs taliban respectifs. D'autre part, ces derniers se retrouvent sans arguments valables à asséner aux populations qui commencent à douter de leur crédibilité.

L'aide pécuniaire accordée par Washington à ces deux Etats les pousse également à trouver des solutions rapides et efficaces, notamment dans le domaine de la lutte contre la corruption.

La stratégie de l'accroissement de l'emploi de drones armés au Pakistan paraît aussi porter ses fruits, les activistes fondamentalistes ne se sentant plus en sécurité dans les zones tribales du nord-ouest du pays.

Toutefois, il serait prématuré de crier victoire. La guerre qui se déroule actuellement en zone AFPAK est très loin d'être gagnée. Les populations y sont traditionnellement rétives à tout pouvoir central, qu'il soit basé à Kaboul ou à Islamabad. L'Occidental considéré comme un envahisseur aux mœurs dépravées y est honni, même si les règles ancestrales de l'hospitalité peuvent parfois laisser croire le contraire. S'il veut être payant, l'effort doit donc être poursuivi avec patience et obstination. Toutefois, les populations occidentales sont-elles disposées à cet effort avec les coûts humains et financiers que cela provoque ? On peut raisonnablement en douter...



  • [1]Dont les mollahs Abdul Salam, Mohammed Yunis et Mir Mohammad, qui seraient les « gouverneurs » talibans des provinces afghanes de Kunduz, Zabul et de Baghlan.

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