Les salafistes sont financés par l'Arabie saoudite, et les Frères musulmans par le Qatar. Les forces laïques et libérales n'ont aucun financement : elles ont un énorme défi à relever en vue des prochaines élections.
Les membres d'une secte musulmane ultraconservatrice et des villageois du sud du Caire se sont affrontés après que les salafistes ont exigé la fermeture de bistros et d’un magasin d’alcools, a déclaré un fonctionnaire mardi, ce qui signale une affirmation croissante du mouvement fondamentaliste.
Un villageois a été tué et huit autres ont été blessés dans les affrontements armés qui ont éclaté lundi soir dans le village de Kasr el-Bassil dans la province de Fayoum, selon un responsable de la sécurité.
Les salafistes étaient tolérés en tant que groupe religieux par l’ancien président Hosni Moubarak pour lutter contre son principal ennemi, les Frères musulmans. Mais leur pouvoir s’est accru maintenant qu’ils entendent jouer un rôle plus politique et qu’ils réfléchissent à la nomination d'un candidat à la présidentielle après l'insurrection de 18 jours qui a conduit à l'éviction de l'ancien régime. Cet incident a beaucoup inquiété les forces laïques et libérales en Égypte en raison du discours extrémiste du groupe et de l'imposition de la charia islamique.
Des dizaines de salafistes ont également organisé une manifestation mardi au Caire, accusant une Église de l'enlèvement de Camilla Shehata, l'épouse d'un prêtre copte qui se serait prétendument convertie à l’islam et qui serait détenue contre son gré. Les salafistes ont accusé la police de collaborer avec l'Église en retournant Mme Shehata aux autorités religieuses pour sa reconversion. Le sort de la femme est actuellement inconnu.
Les manifestants brandissaient des pancartes se lisant « pacifique, non violente » pour désamorcer les rumeurs selon lesquelles le mouvement entendait tenir un rassemblement massif pour réclamer le port obligatoire du voile islamique par les Égyptiennes et punir les récalcitrantes en leur jetant de l’acide au visage.
Source : AP via Washington Times, 29 mars 2011. Traduction partielle -