En Israël, on commente prudemment les résultats de ces élections mais il est clair que le succès remporté par les Républicains est bien accueilli. A Jérusalem, les hauts responsables politiques pensent en effet que Netanyahou pourra désormais jouir de l’appui des Juifs républicains du Congrès, qui pourraient faire baisser la pression, en cas de désaccord avec Obama. Claire-Dana Picard
03.11.10
Les enjeux internationaux de l'affaiblissement des démocrates au Congrès font la manchette des journaux. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou a suivi de très près les résultats de l'élection du 2 novembre. Il espère que les républicains remporteront la Chambre des représentants et si possible aussi le Sénat.
Selon l'analyste Christianto Wibisono, "Obama aura plus de difficulté à négocier une solution de paix" après son revers à la Chambre des représentants américaine. Un camp démocrate affaibli aura moins de marge de manœuvre pour contraindre le gouvernement israélien à geler les constructions en Judée-Samarie. Nétanyahou aurait pu accepter la proposition américaine de reconduire le moratoire mais il a préféré éviter de donner à Obama une occasion de succès en matière de politique étrangère à la veille des élections de mi-mandat.
Un Obama encore plus intransigeant ?
Autres scénario possible : Selon l'étendue de la défaite, Obama pourrait arriver à la conclusion qu'il ne fera qu'un seul mandat et se révéler encore plus déterminé pour parvenir à un accord de paix israélo-palestinien. Avec le Parti républicain dans son dos, il pourrait négocier le soutien des conservateurs sur ce dossier en échange de compromis en matière de politique intérieure. Par ailleurs, rien ne garantit qu'un président qui n'a plus rien à perdre posera son veto contre une résolution probable des Nations unies reconnaissant de facto un Etat palestinien.
Selon Zalman Shoval, un proche de Nétanyahou et ancien ambassadeur d'Israël aux États-Unis, le changement de majorité au Congrès influera peu sur les relations américano-israéliennes et sur le processus de paix israélo-palestinien.
"La politique étrangère reste la prérogative du président, même s'il est faible", a ajouté Shoval.
Et évidemment la mauvaise foi n'est pas en reste............
AP. Israël est intervenu dans les éléctions américaines
Les Israéliens auraient le bras long, si l’on se fie aux déclarations irréfléchies du secrétaire général du comité exécutif de l’Olp, Yasser Abed Rabo. Ce dernier n’a pas hésité à accuser Israël d’être intervenu dans les élections américaines de mi-mandat afin de « perturber le processus de paix au Proche-Orient ».
Abed Rabo a affirmé que le gouvernement de Netanyahou avait coopéré avec des responsables américains pour tenter de contrarier les projets de pourparlers.
Pour le reste, les Palestiniens ne s’intéressent pas outre mesure aux résultats de ce scrutin, qui pourraient être décisifs pour Obama. Pour Rabo, la victoire des Républicains à la Chambre des Représentants ne devrait pas changer grand-chose pour les Palestiniens.