Elisabeth Guigou est députée de Seine Saint-Denis, 93 dit le 9-3. Dans ce département français, et dans d’autres aussi, certains tentent de boycotter allégrement les produits israéliens. Et pas seulement ceux en provenance des « colonies » qui représentent, au final, si peu de la balance commerciale de ce pays mais beaucoup pour les travailleurs ‘’palestiniens’’ locaux.
Ceci, alors que la loi française l’interdise et permette la poursuite des fautifs pour, entre autres motifs, « provocation publique à la discrimination ».
Pour la députée socialiste, ancienne garde des sceaux et en quête permanente d’électeurs pour sa future réélection, cet acte illégal au regard de la loi n’est autre qu’un « acte politique ». Elle se dit « choquée par cette volonté de faire condamner par un tribunal une prise de position politique, qui n’a rien à voir avec une quelconque incitation au racisme à l’antisémitisme ou toute autre discrimination ».
De ce fait, elle a rejoint treize mille autres signataires d’une pétition appelant à la « Solidarité avec Stéphane Hessel, Alima Boumediene-Thierry, et toutes les victimes de la répression »… française évidemment !
Un collectif admettant quand même dans son manifeste que « Certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens ; d’autres « ciblent » les seuls produits des colonies israéliennes ; d’autres encore choisissent des formes d’actions différentes. Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que les militant-e-s de la campagne Boycott- Désinvestissements-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour « provocation publique à la discrimination » alors qu’au contraire ils combattent contre toute forme de discrimination ».
Une pétition appelant clairement au rejet de tout procès, incluant également les militants ayant appelé, eux, à un boycott total des produits israéliens. Des activistes que la députée, semble t-il, ne soutient pas si l’on se réfère à sa requête urgente, auprès du site en ligne Médiapart, de modifier l’en-tête d’une interview qu’elle leur a accordé à ce sujet et concernant la provenance des produits à boycotter : « Elisabeth Guigou: le boycott des produits fabriqués par Israël dans les territoires occupés est un ‘’acte politique’’».
Une Elisabeth Guigou effectuant à postériori un distinguo entre l’origine des produits à boycotter, incluant de facto une distinction entre les boycotteurs. Une modification d’intitulé et précision qui interpelle tout quidam quant à la qualification juridique exacte du boycott général ! Si celui-ci n’est pas à contrario un « acte politique », car pourquoi sinon avoir pondu une explication et changé l’intitulé ( ?), serait-il alors une « provocation publique à la discrimination » envers un peuple et donc justiciable ?
Si oui, on s’étonne, en ce cas, de son soutien -celui d’une députée de la République garante de ses lois- à un manifeste appelant à laisser impunis des individus agissant de façon discriminante envers un peuple qui a déjà découvert dans sa chair, il y a quelques décennies, les ‘’joies’’ du boycott ! Un ostracisme exercé envers un seul peuple quelque soit son gouvernement, et non pas envers les pires dictatures qu’il est facile ici de recenser. Un boycott qui s’avère être totalement discriminatoire et n’étant pas à l’honneur de ceux se prétendant défenseurs des droits de l’homme.
Elisabeth Guigou s’est sentie contrainte de préciser la portée de son engagement envers cette pétition. Mais non pas tout de même jusqu’à lever des doutes dans l’esprit de ses électeurs quant à son soutien en faveur de la ‘’Palestine’’. Cependant, un soutien qui forcera les élus à se compromettre de plus en plus pour obtenir leurs réélections jusqu’à distordre les usages de la République dès lors qu’il s’agira de l’état juif.