La Turquie fait preuve depuis quelques temps d’une hostilité croissante vis-à-vis d’Israël et cela irait de pair avec son rapprochement avec l’Iran d’une part et la Syrie de l’autre. Cette nouvelle politique adoptée par le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan se précise avec sa visite, ce mardi, à Téhéran où il a été accueilli chaleureusement par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Pendant son séjour qui durera 48 heures, Erdogan rencontrera notamment le ministre turc des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki et le président du Parlement Ali Larijani.
Lors de ses entretiens avec Ahmadinejad, ce dernier l’a chaudement félicité pour ses récentes prises de position « contre le régime sioniste », estimant que ses déclarations avaient eu des retombées bénéfiques dans le monde entier. Il a précisé: « Le régime sioniste menace toutes les nations et fait tout pour qu’il n’y ait aucun pays puissant dans la région. Nous constatons que l’usage de la force à Gaza ne lui suffit pas et il attaque aussi Jérusalem la Sainte ».
Les deux chefs d’Etat, qui se sont rencontrés dans la résidence présidentielle d’Ahmadinejad, ont parlé de resserrer les relations entre leurs pays et ont débattu du nucléaire iranien. Ahmadinejad a déclaré: « L’Iran et la Turquie ont des intérêts communs et sont soumis aux mêmes menaces. Si nous coopérons, nous pourrons surmonter toutes nos difficultés pour le bien de nos deux peuples ».
En prévision de son voyage à Téhéran, le Premier ministre turc avait déclaré, dans une interview accordée en début de semaine au Guardian britannique, qu’Ahmadinejad était sans aucun doute un ami de la Turquie, en précisant: « Jusqu’à aujourd’hui, nous avons toujours eu de très bons rapports et nous n’avons rencontré aucun obstacle ». Quant au ministre israélien Lieberman, Erdogan l’a accusé notamment d’avoir menacé d’utiliser l’arme nucléaire contre Gaza.