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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 13:08

 

 

 

editorial

 

 

 

Editov Mont Carmel ECOUTER ICI-copie-1

avec le rythme intense d'Aschkel 

Et si l’incendie du Mont Carmel avait eu lieu pendant une des glorieuses guerres d’Israël ?

 

Une suite de négligences sur le front intérieur équivaut à un désastre stratégique provoqué par des missiles.

 

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2010  lessakele  et  © 2010 aschkel.info

 


 

 

Les mots n’atténueront pas la peine profonde des familles et de la nation d’Israël, qui a décrété un jour de deuil national. Pas plus le dépit de constater avec effroi les négligences en matière de sécurité civile, à travers lesquelles les flammes du Mont Carmel ont pu s’engouffrer pour happer leurs victimes.

 

A l’heure qu’il est, les combattants du feu laissent transparaître, grâce à l’aide internationale, quelques lueurs d’optimisme dans la maîtrise des différents foyers d’incendie autour d’Haïfa. Va ensuite venir le temps du bilan et, là non plus, il n’épargnera personne. Dans un pays en état de guerre permanent, l’affichage d’une seule faille suffit à le mettre à la merci de ceux qui ne rêvent que de le détruire, stimulant leur imagination morbide.

 

Deux illustrations flagrantes : d’abord les manifestations de liesse à Ramallah, alors que se répandait la nouvelle tragique de la mort de 41 cadets d’une école des services pénitentiaires. Ils s’étaient précipités au secours des prisonniers de l’établissement de Damon. Le degré d’endoctrinement à la haine des foules palestiniennes, « partenaires pour la paix », se mesure à l’intensité des concerts de klaxons, feux d’artifices, au volume des chants de guerre et des hourras diffusés par les enceintes musicales et les radios. Il fallait aux Palestiniens que les sauveteurs israéliens entendent cette clameur inhumaine redoubler l’horreur dantesque de l’extension des flammes.

 

Derrière la condamnation de ce ressentiment sadique, indifférent au fait que les victimes soient juives, druzes ou musulmanes ou qu’elles venaient sortir des flammes d’autres Palestiniens emprisonnés, les ennemis d’Israël ne s’y sont pas trompés : peu importe que leur bus aient été la proie d’un attentat du Hamas, ou simplement d’un retour de feu provoqué par le vent. Ce qui compte uniquement, pour eux, c’est que des Israéliens périssent, d’une manière ou d’une autre. Mahmoud Abbas aura pris le soin d’envoyer des pompiers palestiniens à la rescousse de l’Etat Juif, comme Arafat proposa son sang au lendemain du 11 septembre. C’est un acte politique qui contribue à couvrir le sein de cette Gorgone de la haine que l’opinion internationale ne saurait voir.

 

L’autre fait marquant sera que, même si l’enquête de police conclut à une négligence de deux jeunes adolescents druzes laissant leur échapper un dérisoire narguilé, plusieurs autres incendiaires criminels se sont mis en tête de propager l'incendie vers les zones industrielles, gazières et pétrolières de la 3è ville économique d’Israël. Du matériel de pompage sur des points d'eau aurait, également, été saboté.

 

Le périmètre de Haïfa et la Galilée ont été parmi les cibles les plus touchées, durant la guerre du Liban II, en 2006. Imaginons que l’incandescence de chutes de missiles et roquettes sur les forêts avoisinantes du Mont Carmel ait provoqué le même désastre écologique, à la même période : quelle aurait alors été la teneur des discours d’Hassan Nasrallah, en matière de « divine victoire » ? Une telle aubaine ne lui aurait-elle pas permis de motiver ses forces sur le repli et d’annoncer que la chute du régime honni était proche ? Veut-on seulement croire que ces images d’apocalypse empêchent l’invité de l’Elysée, Bachar al Assad, jeudi prochain, de transférer des missiles au Hezbollah ?

 

Devant l’ampleur de la catastrophe, nul besoin de Commission Winograd, après les graves défaillances constatées dans le commandement de cette guerre, l’impréparation complète de sa logistique, et l’abandon sur le terrain de véritables héros combattant par leurs propres moyens contre un fléau que le niveau politique ne leur permet pas de vaincre pleinement. Benyamin Netanyahou a été bien avisé de louer in extremis les services d’un supertanker, arrivé samedi pour motsaé shabbat. L’énormité de l’engin vient un peu tard comme pour masquer l’ensemble des faiblesses du système de protection civile, ou ces petits épandeurs agricoles lâchant un peu d’eau au-dessus du brasier…

 

Photo: Avisag Shear-Yeshuv

 le supertanker enfin en action

Ron Ben-Yishaï rappelle sur Ynet ( ICI ) que l’impuissance face à l’ouragan Katerina a marqué le premier signe visible du déclin de l’Amérique, au moment où les matériaux les plus sophistiqués étaient engagés dans la guerre d’Irak ou d’Afghanistan. Tout d’un coup, Oncle Sam révélait, chez lui, qu’il était nu et totalement incapable de prendre un tel désastre naturel à bras-le-corps. Il laissait des milliers de sans-abri. Ensuite se surajoutait la crise des Subprimes, scandale spéculatif. S’en était fini de la présidence monolithique de George W., et un jeune métis sans beaucoup d’envergure marchait triomphalement vers la Maison Blanche, comme pour compenser l’abandon des masses noires-américaines de Nouvelle Orléans. Le chroniqueur en tire une règle générale, à travers laquelle l’Etat d’Israël est en train d’apprendre par la douleur son dur métier. Dès le moment où un régime néglige les conditions de protection des populations et les laisse s’effondrer, c’est ce type de gouvernance qui est en péril, aux abois. La réponse à la sécurité physique et aux besoins vitaux d’un pays ou d’un empire constitue le socle de sa légitimité et de sa capacité à faire face aux évènements de toute nature. L’avertissement vaut pour tous, de l’empire romain aux Ottomans, en passant par le Yémen ou Cuba. Il est énorme de déployer tout son savoir-faire tiré du combat contre le terrorisme, pour sortir des décombres les victimes des tremblements de terre de Turquie et d’Haïti. Mais, comment valider la démonstration, si les résidents de Haïfa doivent être évacués en masse et vivre sous des tentes ou des abris de fortune durant des semaines, des mois de reconstruction ?

 

Israël s’est élevé dans l’urgence de faire face aux guerres. L’ennemi avait un nom lorsqu’il n’avait pas vraiment de visage et qu’il avançait masqué sous divers travestissements, comme par la guerre juridique à l’ONU. L’exposition au risque est devenue un sixième sens, une variable inscrite dans la génétique de la citoyenneté. L’Etat d’Israël, nation et infrastructures, vit au bord de cette pente glissante. L’improvisation et la Providence divine, dit-on, lui éviteront de s’y laisser entraîner, in extremis

 

Ce que l’on sait des précédentes guerres contre les pluies de missiles, c’est que leur principal danger n’est jamais venu de la précision atteignant sa cible, mais bien plutôt des « dommages collatéraux », effondrements d’immeubles, déclenchements d’incendies parallèles, de l’expansion de substances toxiques… Partant, la sécurité civile, les pompiers, les services para-hospitaliers doivent être en mesure de répondre avec la même acuité que Tsahal à toute situation imprévue de cette nature. L’exemple le plus dramatique est sûrement la frustration des « meilleurs pilotes du monde », ceux de l’armée de l’air d’Israël, fierté de la nation, capables des missions les plus risquées, mais pas de trouver le moindre « coucou » suisse pour lutter contre la propagation d’un incendie de forêt. Honneur et gratitude infinie envers leurs homologues russes, bulgares, français, grecs, roumains, et même turcs –lorsqu’on sait le fossé diplomatique qui se creuse entre les deux régimes- dépêchés sur place en toute hâte…

 

Tous gouvernements confondus, -Lieberman ou Yishaï n’ont pu que le constater avec colère et amertume-, n’ont pas été fichus de fournir les quelques millions, voire le milliard de $ nécessaires à assurer cette protection de tous les instants. Les coalitions gouvernementales ont sciemment refusé d’internaliser la composante de la sécurité civile comme l’un des nerfs ignorés de la guerre en toute circonstance. Il y avait alors des « priorités », celle-ci n’apparaissant qu’au 3 è ou 4è plan : et maintenant ? Un gamin muni d’un narguilé ou d’un briquet peut mettre en péril la survie de milliers.

 

L’anticipation, la prévoyance ou leur absence stigmatise durement le type d’état d’esprit dans lequel se trouvent un pays et ses dirigeants. Une fois encore, c’est l’évènement, la catastrophe qui dictent l’agenda et on  palie au plus pressé, on fera ce qu’il faut, la « prochaine fois ». Un service volontaire ou obligatoire de sécurité civile pourrait être décrété pour tous les secteurs de la population qui refusent de porter les armes : religieux, arabes israéliens, Tel-Aviviens joyeux fêtards…  L’incapacité des pompiers à faire face à l’incendie n’a rien à voir avec un manque de motivation à le faire, tout au contraire. Beaucoup trop ont été blessés, voire tués parce qu’ils ne disposaient pas des moyens élémentaires pour le combat qui n'est pas seulement le leur, mais celui de tous.

 

Là sont les vrais héros. Comme ces jeunes recrues des services morts parce qu’ils cherchaient à sauver leurs semblables. 

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